Journal C'est à dire 218 - Février 2016

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

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L es “Guyans” sont à part. Ce charmant vil- lage de Guyans- Vennes, un brin chau- vin, possède une âme de Gau- lois. Et il le revendique. Après la “fête des hommes”, événe- Les “Guyans” se prémunissent des “emmerdeurs” Tout nouvel arrivant à Guyans-Vennes doit signer une charte où il s’engage “à respecter la vie en milieu rural.” Cloches des vaches, de l’église, nuisances occasionnelles de la fête patronale, stand de tir, entreprise de T.P. : c’est un patrimoine à préserver dit la mairie. Guyans-Vennes

ment unique réservé aux seuls hommes du village chaque 2 février, voici la charte du nouvel arrivant. Que celui qui aspire à devenir un Guyans (N.D.L.R. : nom des habitants) accepte les mouches l’été, les cloches de l’église qui sonnent le quart d’heure et la demi- heure, les clarines des vaches, la traversée du bétail après la traite, les épandages des effluents agricoles, la fête patronale de 3 jours, la musique de la salle des fêtes (quand il y en a), le stand de tir ( “aucun désagrément rap- porté jusqu’ici” dit la charte) par l’armurerie Sanseigne ou encore l’exploitation de la car- rière par la société Tattu. Tout ceci est clairement stipu- lé dans le bulletin municipal numéro 52 adressé à chaque foyer en janvier dernier. Le docu- ment n’a évidemment “aucune valeur officielle, explique le mai-

re, mais les personnes ne pour- ront pas dire qu’elles n’ont pas été prévenues” déclare Pierre Magnin-Feysot qui assure n’avoir jamais eu à régler des problèmes de cohabitation par le passé. Les sept pages consacrées aux nouveaux valent aussi pour les anciens : “Si le conseil munici- pal a décidé de rédiger cette charte, c’est en raison du Plan local d’urbanisme (P.L.U.) que nous venons de réaliser. Nous

dit le Mémont que la carrière devra stopper son activité ou le stand de tir stopper le régla- ge des carabines. “Nous avons déjà une dizaine de réservations pour ce futur lotissement. Les locaux connaissent les désa- gréments ou les avantages de la vie à la campagne. Les arri- vants, pas toujours” argumen- te l’élu. Le fascicule a le mérite de rap- peler le dynamisme local. La bourgade dispose de commerces

(auberge, boulangerie) de deux écoles (une publique et une pri- vée). Accueillir de nou- veaux habitants assu- re ce dynamisme. Le

créons un lotissement d’une vingtaine de maisons. Nous avons eu des entreprises qui ont craint pour leur activité avec l’arrivée

“La charte en raison du P.L.U.”

de nouvelles personnes” explique le maire Pierre Magnin-Feysot. La carrière est synonyme de poussière l’été, les tirs, de bruit. La commune a choisi de les ras- surer. Ce n’est pas parce qu’un lotissement sera créé au lieu-

bourg est fidèle à ses traditions et à son dicton : “C’na pas da bêtes. C’na pas da agots. C’a d’a Gyans.” Traduisez : “C’est pas des bêtes. C’est pas des gens. C’est des Guyans.” E.Ch.

Orchamps-Vennes Cailloux sur les fenêtres, attention danger Des habitants ont alerté la gendarmerie après avoir découvert des cailloux posés sur leurs fenêtres. Il s’agirait d’une technique de repéra- ge pour les cambrioleurs. Les cambriolages dans le Haut-Doubs sont en hausse.

nétage, Les Fontenelles, Noël- Cerneux, Maîche, Pontarlier. Les modes opératoires sont sou- vent les mêmes : une vitre bri- sée en pleine journée et le ou les malfrats repartent avec les objets de valeur. Une ou plu- sieurs maisons peuvent être visitées en l’espace de quelques minutes. “Ils profitent que les personnes travaillent la jour- née, souvent de l’autre côté de la frontière, pour opérer” consta- te un gendarme. Est-ce un indi- vidu, une bande organisée, la même équipe ? “On sait que le Haut-Doubs est visé car le reve- nu moyen par habitant est plus élevé” constate le colonel Fran- çois Fabre, commandant adjoint garage laissée ouverte” poursuit le lieutenant-colonel Dominique Wanecke, chef de la division des opérations du groupement de gendarmerie du Doubs. Les mili- taires rappellent qu’ils ont un bon taux d’élucidation des cam- briolages (environ 20 % dans l’arrondissement). Seul bémol : il y a eu 70 cambriolages de plus l’an dernier (sur 400) compa- ré à 2014. de la région Bour- gogne-Franche-Com- té. “Il y avait aussi de mauvaises habitudes comme la porte de

Le village de Guyans-Vennes va créer un lotissement en 2017 non loin d’une zone d’activités. La mairie rassure les inquiets.

L’ affaire a alimenté les réseaux sociaux et les conversations. Un peu avant les fêtes de fin d’année, plusieurs habitants d’Orchamps-Vennes et de Che- vigney-lès-Vercel ont alerté la gendarmerie. “Ces habitants de maisons individuelles nous ont indiqué qu’ils ont découvert un caillou sur le rebord d’une des fenêtres. Cela peut être un signe distinctif de repérage pour de cambriolages futurs. Nous n’en avons pas constaté cependant” explique la brigade de Valda- hon. Effectivement, aucun lien entre ce signe distinctif et d’éventuels cambriolages n’a été vérifié ces dernières semaines. La surveillance a-t-elle joué un rôle ? Dans ce cas précis, les

militaires ont demandé aux élus de communiquer auprès de leurs administrés. Le message est le suivant : “Relevez toutes les immatriculations de véhicules leur semblant suspects et pen-

sez à composer le 17.” Dans les communes voisines, Vercel a eu vent de ces agisse- ments mais n’a pas été ciblé.

Des cailloux mais pas de vols.

Toutefois, l’année 2015 a été marquée par une recrudescen- ce des vols dans les habitations sur le plateau et dans le Haut- Doubs. La compagnie de Mor- teau avait lancé en 2015 un appel à témoins pour élucider une série de méfaits commis dans les habitations ou les lotis- sements de Morteau, Montle- bon, Les Fins, Le Russey, Bon-

Orchamps-Vennes visé par des cailloux…

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