Journal C'est à dire 218 - Février 2016

19

D O S S I E R

QUEL AVENIR POUR NOS PETITES STATIONS DE MONTAGNE ?

RECRUTEMENT

recrute pour sa prochaine agence sur le secteur de Pontarlier (H/F) :

- 1 commercial terrain - 1 commercial sédentaire

- 1 métreur - 2 poseurs

Expérience professionnelle souhaitée Envoyer cv + lettre de motivation à : boillon.fermetures@wanadoo.fr RENSEIGNEMENTS : 03 81 61 66 80

Le début de l’hiver particulièrement capricieux cette année ne doit pas occulter les vraies questions : faut-il continuer à investir dans nos stations de moyenne montagne ? Les sites principaux du Haut-Doubs Horloger - la Combe Saint-Pierre et le Meix Musy - continuent à croire à leur attractivité. Tour d’horizon des stations du Haut-Doubs. Débat De nouvelles pistes de réflexion pour les stations

Avec le réchauffement climatique, le vieillissement des remontées mécaniques, l’évolution de la clientèle qui ne se contente plus de pratiquer le ski, l’avenir des petites stations reste incertain. L’association des élus de montagne notamment s’est penchée sur cette question.

C’ est certainement lamort dans l’âme que les organisateurs du X-Speed tour prévu au Meix-Musy les 13 et 14 février derniers se sont résolus à annuler cette épreuve de vitesse de plus en plus pri- sée. La détresse des organisateurs de la Transjurassienne le même week-end a dû également être à la mesure de cel- le des participants qui s’y étaient inscrits. Depuis la mi-février, même si la plu- part des petites stations du Haut-Doubs ont pu rouvrir grâce au retour d’un mince manteau neigeux, se pose inévi- tablement une nouvelle fois la ques- tion de l’avenir de nos petites stations de moyenne montagne. Par- tout en France, des Vosges au Massif Central en passant par le Jura sont menées des réflexions destinées à adap- ter les stations de sport d’hiver aux nouvelles tendances de loisirs et à la diversification des acti- vités. Certaines stations proches du Haut- Doubs ont décidé de ne plus miser sur le ski. Le démontage des téléskis chez nos voisins suisses de la Vue-des-Alpes il y a trois ans en est une illustra- tion. Plus loin d’ici, la petite station de Drouzin-le-Mont en Haute-Savoie ( entre Thonon-les-Bains et Morzine) a pris une décision radicale il y a quelques années également : aban- donner le ski en démontant les deux télésièges et ne conserver que deux petits téléskis pour réorienter cette station de moyenne montagne vers la redécouverte de la montagne sau- vage. Le déficit d’exploitation annuel de la station dépassait les 200 000 euros… D’après l’association

nationale des élus de montagne (A.N.E.M.) qui a réalisé une étude sur le sujet, “pour l’heure, peu de stations voient l’intérêt de se reconvertir mais beaucoup auraient tout avantage à se diversifier. Il n’est pas, en effet, d’études qui ne mettent en relief un réel déficit de fréquentation, la diminution de la durée des séjours, une quantité de nei- ge en recul, la plus grande exigence des usagers qui recherchent d’autres acti- vités que le ski, davantage de confort, un accueil et une organisation de qua- lité. Tout cela explique, pour l’essentiel, que les stations de moyenne montagne soient aujourd’hui fragilisées et leur futur incertain” note l’A.N.E.M. bées économiques. Ce constat est confir- mé par François Poursain, responsable d’un cabinet d’études qui a travaillé récemment sur l’avenir de la station de Métabief. Selon lui, “si ces stations de moyenne montagne ne sont pas toujours bénéficiaires, il ne faut pas oublier que sans domaine skiable, il n’y a pas de station, et les retombées économiques directes liées à la présence d’un domai- ne skiable sont importantes : pour 1 euro dépensé dans les remontées mécaniques, c’est 7 euros de retombées pour la sta- tion. Même si une société exploitant un domaine skiable est déficitaire, elle fait vivre tout un écosystème. Aujourd’hui, la tendance est à la création dans les stations d’activités nouvelles. Pourquoi pas, mais les gens viennent avant tout pour le ski, c’est là qu’il faut concentrer Mais une chose est sûre, les nouvelles activités ne sont pas susceptibles de remplacer le ski dans la capacité à géné- rer des emplois et des retom-

“Les gens viennent avant tout pour le ski.”

Les sites du Haut-Doubs peuvent toujours miser sur la valeur sûre que constitue le ski nordique (photo C.C.V.M.).

blanc (voir par exemple page suivan- te avec le Val de Morteau et son contrat de station), la plupart d’entre elles, de Maîche au Saugeais, jouant la carte de la proximité, s’adaptent tout simple- ment au climat. On skie quand la nei- ge est là et on ne se lance pas dans des investissements hors normes qui seraient, de toute manière, impossibles à rentabiliser même quand la neige est présente en abondance. J.-F.H.

les efforts. Vous aurez beau avoir la plus belle patinoire, vous n’aurez pas un client en plus si les points de critiques struc- turants du domaine skiable ne sont pas traités. Les gens viennent avant tout pour le ski, et si le domaine skiable n’est pas à niveau, ça ne sert à rien d’investir dans d’autres choses” commente ce spé- cialiste. Pour l’A.N.E.M., les petites stations doivent poursuivre leurs efforts et conti- nuer d’investir, malgré les aléas. “Ces

stations ne pourront pas brandir éter- nellement l’excuse du réchauffement climatique. Si son spectre ne s’éloigne pas, il est toutefois faux de dire qu’il sera déterminant dans l’avenir à moyen terme des stations de moyenne mon- tagne, dans la mesure où le change- ment climatique joue sur des échelles de temps supérieures aux vingt ou tren- te prochaines années.” Si nos petites stations de montagne continuent à miser sur le tourisme

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online