Journal C'est à dire 216 - Décembre 2015

M U S I Q U E

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Guillaume Aldebert “L’aventure Enfantillages a pris des proportions que je n’attendais pas”

Le chanteur Guillaume Aldebert vient de sor- tir un album Enfantillages spécial Noël. En pleine tournée, marquée par les attentats de novembre, il fait le point sur son actuali- té, ses projets et son état d’esprit.

C’ est àdire :Après le gros carton de l’album “Enfan- tillages 2”, on avait cru comprendre que vous reviendriez à des albums “adultes”. Et quelques semaines avant les fêtes, on découvre ce nouvel opus d’Enfantillages, dédié à Noël. Pourquoi ? Guillaume Aldebert : “Enfan- tillages” a été une parenthèse ouverte en 2008 à une époque thèse ne s’est pas vraiment refer- mée car c’est un univers dans lequel j’ai vraiment l’impression de m’être trouvé. Il y a tellement de choses à faire dans cet uni- vers-là, et tellement de liberté aussi dans la création. Tout cela ne signifie pas que j’abandonne l’écriture adulte, mais c’est très compliqué de mener deux réper- toires en même temps. Sur le créneau adulte, j’ai plutôt envie de proposer d’écrire pour où j’avais envie d’explorer ce monde de l’enfance et d’y consa- crer un album. Et fina- lement, cette paren-

d’autres. L’aventure Enfan- tillages a pris des proportions que je n’attendais pas. Càd : Et ce troisième volet spé- cial Noël. Comment est-il né ? G.A. : Il est parti d’un défi que je me suis lancé avec mes musi- ciens et ma maison de disques. Avant de faire un Enfantillages 3, qui est prévu pour 2017, je me suis dit que je ferais bien quelque chose autour de Noël. ciale Noël, nous avons décidé de créer cet album et d’intégrer quelques-unes de ces nouvelles créations dans la tournée actuel- le. On ne voulait faire qu’un ou deux titres et finalement on s’est pris au jeu. J’ai com- mencé à écrire dans ce champ lexical assez particulier et ça m’a bien branché. Au final, ça donne cet album avec 14 titres. Pourtant, ce n’était pas un truc prémédité. Comme ma tournée actuelle me prend beau- coup de temps et qu’on n’aurait pas le temps de faire une tournée spé-

Guillaume Aldebert poursuit sa tournée-

“Je vais être à nouveau papa.”

marathon avec Enfantillages 2. Déjà plus de 250 dates à son actif.

Càd : Vous avez souhaité fai- re passer quels messages à travers le contenu de cet Enfantillages spécial Noël ? GA. : Il ne s’agissait pas de fai- re quelque chose du genre “Alde- bert chante Noël”. L’idée était de parler de cette période de fêtes qui peut être excitante pour

G.A. : Le bouche à oreille fonc- tionne à merveille. Même si sur ce créneau qui reste une niche les médias n’accrochent pas for- cément, il y a une vraie “accroche” avec le public. J’en suis particulièrement heureux. Càd : Les choses ont changé depuis les attentats du 13 novembre ? Vous les avez vécus comment en tant qu’artiste ? G.A. : C’est justement ce soir-là que sortait l’album Enfantillages de Noël…Nous étions en concert à Épinay-sur-Seine, juste à côté du Stade de France de Saint- Denis. Dans l’euphorie de l’après- concert, on a tout de suite sen- ti quelque chose de bizarre dans l’air. Les gens sont partis plus vite, collés à leur portable. Et dans le bus en rentrant sur Besançon, on s’est rendu comp- te de l’ampleur de ce qui se pas- sait. Le périphérique était rem- pli de voitures de police et de camions de pompiers. En plus, des gens qu’on connaissait je me suis aussi directement visé, comme si j’étais un peu victime, en relativisant bien sûr. Cet évé- nement a touché l’équipe au plus profond de nous, comme si des membres de notre famille avaient été concernés. On s’attaque à la fête, à la création, à la joie, à toutes nos valeurs républicaines. J’ai presque envie de dire que c’était quasiment pire que les attentas de Charlie Hebdo. Main- tenant, j’ai l’impression que chaque fois que je monte sur scè- ne, je milite. Pourtant, je ne suis pas vraiment catalogué com- me un chanteur engagé. Mais la musique, c’est toute ma vie, et ils s’en sont pris à tout ça. Depuis les attentats, je fais quelques clins d’œil dans certaines des chansons. On a envie de conti- nuer à rêver, c’est le plus impor- tant. étaient au Bataclan. Ils en sont heureusement sortis indemnes. Càd : Comment avez- vous réagi face à ces événements ? G.A. : En tant qu’artiste,

beaucoup, mais qui pour d’autres peut être source d’angoisse ou de fort contraste social. Il s’agissait de trouver des angles assez originaux, sans pour autant plomber les fêtes… On rigole un peu de tous les clichés qui circulent autour de Noël, ce côté, comme Nouvel an, un peu fête obligatoire. Il y a même une chanson anti-Noël ! Mais der- rière tout cela, il y aussi une réflexion autour de la question “qu’est-ce qui rend vraiment heu- reux” ? Voir nos enfants avec des montagnes de cadeaux autour d’eux, ou autre chose ? La chan- son “Le nécessaire” permet notamment de recentrer un peu les choses. Càd : Une fois de plus, on est surpris (en bien) de voir les “invités” qui ont accepté de chanter avec vous sur cer- taines chansons, comme Olde- laf, Michaël Gregorio et même Jean-Pierre Marielle ! Com- ment se retrouvent-ils sur l’album ? à lui donner la réplique. Tous les gens que j’invite sont des artistes que j’admire. J’écris les chan- sons et ensuite on voit quel artis- te serait le mieux placé pour l’interpréter avec moi. Bien sûr, tout le monde ne peut pas don- ner suite. Je ne vise pas toutes les stars de la chanson mais tous les gens que j’aime. Càd : La tournée Enfan- tillages 2 cartonne toujours ? G.A. : On dépasse les 250 dates et on sera à plus de 300 dates à la fin de la tournée en juin. L’album est disque de Platine avec plus de 100 000 exemplaires vendus et les salles sont rem- plies. Càd : Presque sans pub ? Vous n’êtes pas vraiment dans le star-system ? G.A. : Pour Jean-Pier- re Marielle, ça relève d’un de mes fantasmes d’enfant : depuis tou- jours j’admire cet acteur. On l’a contacté et une semaine après je me trouvais à côté de lui

Càd : Vous êtes papa du petit Charly (2 ans et demi). Quand on est père, on se sent encore plus impliqué par cette actua- lité ? G.A. : On est quasiment tous papas dans l’équipe. Sur les dix, huit sont pères. Comment expli- quer tout ça à nos enfants sans les effrayer pour autant, ce n’est pas évident. C’est étrange, avec cet état d’urgence, de voir des militaires partout et autour des salles de concert notamment. Mais il faut continuer à faire son métier comme avant. Et la vie continue. Càd : Quand vous reverra- t-on dans la région ? G.A. : J’aimerais revenir à Besançon avec un nouveau spec- tacle d’ici la fin de l’année 2016. On a un projet en construction qui serait de faire un spectacle Enfantillages avec un grand orchestre symphonique, un peu avant Noël. Une nouvelle forme de spectacle qui soit en même temps très ludique et qui mêle le côté symphonique. Càd : D’autres projets sur le feu ? G.A. : Eh bien un Enfantillages 3 qui est déjà dans les tuyaux. J’ai déjà 5 ou 6 maquettes de titres sur mon ordinateur. Càd : Toujours aussi inspiré et motivé. Aucun essouffle- ment ou aucune lassitude ? G.A. : C’est tout le contraire ! Je vais être à nouveau papa d’un deuxième petit garçon en février…Cette nouvelle me boos- te énormément pour créer. Ce créneau du jeune public laisse une telle liberté dans le pro- pos et dans l’inspiration ! Càd : Guillaume Aldebert est le nouvel Henri Dès ? G.A. : Pour moi, c’est flatteur parce que c’est quelqu’un que j’admire beaucoup, même si on ne fait pas la même chose. J’aimerais d’ailleurs l’inviter sur un prochain album. Propos recueillis par J.-F.H.

La direction et le pe o el de M Bricolage Morteau remercie sa clientèle pou sa fidélité et vou souhaite de pa e de joyeuse fête de fin d’a ée.

“Maintenant quand je chante, j’ai l’impression que je milite.”

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