Journal C'est à dire 216 - Décembre 2015

V A L D E M O R T E A U

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Morteau Harcèlement : pour sensibiliser les élèves du lycée

Après avoir assisté au spectacle intitulé “Le 20 novembre” et relatant le massacre perpétré par un jeune lycéen alle- mand désespéré, les lycéens ont débattu avec Marylin Pape qui l’a mis en scène.

Face à ce désespéré prêt au pire, les élèves n’en mènent pas lar- ge. Âmes sensibles s’abstenir. Chacun sera questionné, bou- leversé, malmené, amené à se questionner sur ses compor- tements passés et futurs, sur ses prises ou non-prises de posi- tion dans la société qui est la nôtre. Bien sûr, après le choc des mots, la discussion s’impose. Marylin Pape anime le débat. “Quels mots peut-on mettre der- rière ce spectacle ?” Les réponses fusent. “Tristesse, colère, humi- liation…” Nouvelle question : “Et il accuse qui Sebastian (le jeune allemand) ? La société, les autres et vous aussi pour ne pas

l’avoir aidé. On estime qu’un élève sur dix est aujourd’hui vic- time de harcèlement. Dans cer- tains établissements, cela mon- te parfois à un tiers.” La metteuse en scène rappelle qu’avant d’en arriver là, le désespéré a, lui aussi, été vic- time de coups, d’humiliation. Pourquoi ? Parce ce qu’il était différent mais à bien y regar- der, n’est-on pas tous différents les uns des autres. Les motifs du harcèlement sont multiples : religion, couleur de la peau, des cheveux, tics, tocs. Et que dire du harceleur ? “Il a besoin de cela pour se sentir fort” , “il veut

L es 450 élèves du lycée Edgar-Faure n’oublieront sans dou- te pas la déchéance de ce jeune garçon de 18 ans qui pénétrait le 20 novembre 2006 dans son ancien lycée en Alle- magne pour faire feu sur ses anciens camarades et profes- seurs. Non sans avoir justifié son geste dans un journal inti- me. De ce dramatique fait divers, l’auteur suédois Lars

Noren en a tiré un monologue repris par la compagnie bison- tine Les Trois Sœurs. Mis en scène par Marylin Pape, ce spectacle est interprété par Théo Lanatrix. Dans un mélange de haine, de fragi- lité, de lucidité et de déses- poir, l’acteur très véridique raconte l’insoutenable mal- être qui l’habite. C’est cru, violent et si humain. Pour interpeller, ça interpelle.

sition, à savoir le 30 20. Pour Maryse Graizily, la conseillère principale d’éducation, cette action pré- ventive a toute sa place dans la vie de l’établissement. “Ce spectacle sera joué à huit reprises devant seize classes, soit environ 450 lycéens sur un effectif global de 1 250. On cible tous les élèves effectuant leur entrée dans l’établissement. Le support change d’une année sur l’autre. Grâce à ces actions, cer- tains élèves prennent conscien- ce qu’ils sont victimes de har- cèlement. On fait également le même type de prévention au niveau de l’internat.”

cidaires.” Quelle attitude adopter quand on est victime de harcèlement ou témoin de tels actes en milieu scolaire ? C’est tout l’objectif de cette action de prévention. “Si on est là, explique Théo Lana- trix le comédien, c’est pour que

se faire une réputation” , “il a besoin de rabais- ser les autres pour se sentir supérieur.” Mary- lin Pape résume : “Il a besoin de reconnais-

vous passiez du rôle de spectateur à celui de témoin.” Et un ensei- gnant de conforter : “Ce n’est pas être une balan- ce que d’aider une per-

Du rôle de spectateur à celui de témoin.

sonne harcelée.” Le comédien rappelle aussi qu’il est tout à fait possible de témoigner de façon anonyme et qu’il existe aussi un numéro vert à dispo-

sance. C’est quelqu’un qui ne va pas bien et qui risque de se retrouver en prison à l’âge adul- te. Si on ne l’aide pas, il peut aussi avoir des tentations sui-

Morteau Marco Lejeune transmet les clés de Création Or Après 37 ans de carrière

M arco Lejeune tire sa révérence. À 59 ans, il prend sa retraite “après 540 mois travaillés et pas un jour de maladie” annonce l’artisan- bijoutier avec malice. Le comp- te y est ! Au final, il a travaillé 45 ans dont 37 à son compte à Morteau. C’est moins la lassi- tude du métier que l’opportunité d’avoir trouvé un successeur qui pousse aujourd’hui le fringant quinquagénaire à s’arrêter. Le 18 janvier, il remettra les clés de Création Or, sonmagasin, à Ben- jamin Dore, un jeune artisan de 21 ans titulaire d’un Brevet des Métiers d’Arts (B.M.A.) obte- nu au lycée de Morteau. Il est entré dans la boutique en 2014. Pendant un an, il a achevé son apprentissage aux côtés de Mar- co Lejeune qui lui a transmis son savoir-faire et les outils pour com- prendre les rouages de la pro- fession. La transmission s’est fai- à Morteau, Marco Lejeune part en retraite le cœur sou- lagé d’avoir pu transmettre son magasin à Benjamin Dore, un jeune artisan.

te en douceur entre les deux hommes. Le maître peut désormais s’en aller et laisser voler de ses propres ailes son élève. “L’expérience a été très enri- chissante. Je vois une diversité de choses dans ce métier. C’est ce qui m’intéresse. Et puis il y a

je suis arrivé ici” dit-il. Dans le contexte actuel, ce gen- re de démarche est presque un cas d’école. La transmission d’entreprise dans le commerce est devenue une vraie préoccu- pation pour les organisations professionnelles qui s’inquiètent des difficultés que rencontrent

Après avoir assisté au troublant spectacle, les élèves ont débattu du harcèlement avec Marylin Pape.

Toute l’équipe vous souhaite de joyeuses fêtes !

les artisans pour remettre leur affaire. Benjamin Dore n’a pas échappé au parcours du combattant adminis- tratif qui a mis à

le contact avec les clients qui me plaît. Le 18 jan- vier, le magasin ne va pas changer. Je vais avancer, travailler tou- jours dans le même

“Mes amis me prennent un peu pour un fou.”

esprit” explique Benjamin Dore. Une fois son diplôme en poche, il aurait pu chercher du travail en Suisse comme la plupart de ses camarades de promotion. Mais au statut de frontalier, il a préféré tenter l’aventure de l’entreprenariat. “Mes amis me prennent un peu pour un fou. Mais j’ai rapidement compris que je n’aurais pas deux fois l’occasion de reprendre une bijou- terie comme celle-ci. Je ne pou- vais pas me permettre de pas- ser à côté. C’est un des profs qui m’a parlé de Marco Lejeune, m’expliquant qu’il cherchait un repreneur. C’est comme cela que

l’épreuve son opiniâtreté néces- saire pour aller au bout de son projet. “J’étais content de ren- contrer Benjamin. On s’est tout de suite bien entendu. Tous les deux, on a un peu le même pro- fil” estime Marco Lejeune qui avait 22 ans lorsqu’il s’est ins- tallé à Morteau. Il venait de la région parisienne, le “9-3” exactement. Il avait fait étape dans le Haut- Doubs un peu plus tôt, lors d’un périple en mobylette à travers la France, avec un de ses amis originaire d’ici. C’est comme cela qu’il a rencontré Évelyne, son épouse, qui travaille avec lui au magasin. “Je suis resté là par amour” avoue sincèrement Mar- co Lejeune. En 37 ans de car- rière dans le Val, il a tissé des liens d’amitié en s’investissant notamment dans le monde asso- ciatif. Il a transmis sa passion du judo (il est ceinture noire) à un grand nombre de jeunes, leur enseignant toujours des valeurs de respect et de vivre ensemble. Benjamin Dore a lui aussi quelques hobbies en dehors de son métier d’artisan-bijoutier. Il joue au volley et se passion- ne pour la magie. Désormais, c’est à lui de jouer pour appor- ter sa propre personnalité à Création Or, une enseigne recon- nue de la Grande rue à Mor- teau.

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Marco Lejeune et son successeur Benjamin Dore. Les deux hommes ont un peu le même parcours.

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