Journal C'est à dire 215 - Novembre 2015

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L E P O R T R A I T

Morteau

Philippe Delrieu, l’inclassable sabreur Directeur de banque à Morteau, cet ancien escri- meur qui a participé à plusieurs olympiades notam- ment aux côtés de Jean-François Lamour coule des jours heureux dans le Haut-Doubs.

avec Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’État américain. “Quand il a vu que je lisais un auteur qu’il appréciait, il a enga- gé la conversation” , se souvient sans nostalgie l’ancien cham- pion. Pas fétichiste pour un sou, à la fin de sa carrière, il a don- né toutes ses tenues et ses armes pour les gamins de son club d’origine, à savoir l’amicale tar- baise d’escrime. Là où tout a commencé. Après avoir goûté au ski alpin de compétition dans ses montagnes pyrénéennes, l’adolescent s’essaie par hasard à l’escrime. Pourquoi le sabre ? Tout simplement car c’était la seule arme pratiquée dans ce

A u-delà des titres, la carrière d’un sportif de haut niveau est marquée de multiples voyages et de surprenantes ren- contres. Des anecdotes, Phi- lippe Delrieu en a accumulé

S’il n’oublie pas ses montagnes pyrénéennes, Philippe Delrieu a trouvé le bon- heur dans le Haut-Doubs où

quelques valises au gré des mul- tiples déplacements qu’il a effec- tués avec l’équipe de France d’escrime. De retour de New York en Concorde, son goût de la littérature russe lui a même valu une inoubliable discussion

il vit depuis quatre ans.

club. “L’escrime, c’est un peu com- me la musique, il faut d’abord apprendre le solfège. À partir de quoi, chacun s’exprime en fonc- tion de ses qualités physiques et mentales.” Esprit plutôt frondeur, tech- nique atypique, Philippe Del- rieu fait mouche. Quatre ans après ses débuts, il termine qua-

Le sabreur tarbais dispute sa première olympiade à Los Angeles en 1984 où il décroche à 25 ans une médaille d’argent par équipe. Sélectionné en indi- viduel à Séoul, il échoue en demi-finale contre Jean-Fran- çois Lamour. Lequel acquiert ensuite son second titre indivi- duel de suite. “J’ai perdu 10

Sa reconversion, il l’engage avant de partir aux J.O. de Séoul en signant un contrat avec l’établissement bancaire qui l’emploie encore aujourd’hui. “Prof de sport, c’était plus une sécurité mais j’avais envie de changer d’horizon” dit-il. Il don- nera une tonalité comtoise à son parcours professionnel en tra- vaillant successivement dans les agences de Besançon, Les Rousses et Morteau où il officie depuis quatre ans. S’il a décroché avec l’escrime sans doute rassasié de trop de compétitions, il garde le goût du sport en pratiquant toujours le ski alpin et le golf. “Je vais beaucoup aux Étraches. J’apprécie l’ambiance. On ne se prend pas la tête.” F.C.

trième aux champion- nats du monde junior. Bac B en poche, direc- tion Paris où il va étof- fer son palmarès à l’I.N.S.E.P. en préparant

touches à 7. On a aus- si terminé quatrième en équipe. Cela reste un très mauvais souvenir” , confie ce gaucher contrarié.

Une discussion avec Henry Kissinger.

en parallèle le professorat de sport. “Le plus dur, c’est souvent de confirmer en senior” , pour- suit celui qui fait partie d’une génération dorée de l’escrime avec Philippe Riboud, Philippe Boisse, Jean-François Lamour…

À son palmarès figurent aussi deux médailles de bronze aux championnats du monde par équipes organisés à Lausanne en 1987 et à Denver en 1989 et une coupe d’Europe des clubs avec le Racing Club de France.

Aux J.O. de Los Angeles, Philippe Delrieu en haut à droite remporte une médaille d’argent par équipe avec Jean-François Lamour, Pierre Guichot, Hervé Granger-Veyron et Franck Ducheix. On reconnaît au centre Pierre Salviac.

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