Journal C'est à dire 215 - Novembre 2015

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“En ce moment l’horlogerie, c’est compliqué”

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Sylvain Schwab du syndicat Unia a présenté le 3 novembre à la maison transfrontalière européen- ne les métiers de l’horlogerie suisse à une quin- zaine de candidats du Haut-Doubs.

coup d’entreprises en réduction d’horaires de travail.” Sylvain Schwab observe qu’il n’y a “pas de distinction dans le licen- ciement entre le frontalier et le résident.” Doit-on craindre l’amplification du mouvement ? Difficile à dire, l’horlogerie suis- se n’a jamais fait preuve d’une grande stabilité. Elle a déjà sur- monté des crises profondes. Cel- le d’aujourd’hui procède d’un tassement des grands marchés importateurs de montres. On pense bien sûr à Hong-Kong, à la Russie…

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“S i vous avez des projets de venir travailler en Suis- se, en ce moment, c’est compliqué” , indique le syn- dicaliste conscient de la com- plexité de la situation. Parmi- giani, Petitjean, Prototec, La Joux-Perret, les licenciements

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succèdent aux licenciements et rien n’indique que la série s’arrêtera là. Jusqu’à présent, les grands noms de l’horlogerie semblent épargnés. Jusqu’à quand ? Autre indicateur significatif, le travail intérimaire bat de l’aile dans l’horlogerie. “On voit beau-

La situation varie sensiblement d’une marque à l’autre. Certaines s’en sortent sans trop courber l’échine. Exemples : Patek ou Rolex…Les petits sous-traitants sont plus affectés par ce ralen- tissement. “On avance souvent l’argument du renchérissement du franc suisse. C’est un fait mais cela n’explique pas tout surtout quand on sait comme certains margent.” Malgré tout, l’horlogerie et ses gros salaires font toujours rêver les candidats frontaliers. Ils étaient une bonne quinzai- ne de filles et garçons à venir écouter le représentant syndi- cal. Même à 3 700 francs suisses bruts, le ticket d’entrée au bas de l’échelle dans les entreprises conventionnées, on est prêt à faire preuve de patience. Les profils sont très variés. Certains ont déjà exercé en Suisse dans l’horlogerie ou ailleurs. D’autres viennent du monde de l’automobile, du bâtiment, de la communication…Quelques-uns,

très peu, sont justes là pour prendre la température, s’informer. Trois ou quatre ter- minent un cycle de formation dans les métiers de l’horlogerie. Sur la différence de salaire avec la France, “il n’y a pas photo même s’il faut quand même

téraux, système de retraite avec l’A.V.S. et le second pilier, voi- re le troisième pilier pour les mieux lotis, la séance a porté également sur les profils les plus recherchés actuellement. Les décolleteurs C.N.C., horlogers complets, constructeurs horlo- gers n’ont pas trop de soucis à se faire. d’abord par les agences de pla- cement. “Cela coûte peut-être plus cher aux employeurs mais ils préfèrent fonctionner ainsi car l’agence assure la sélection à leur place.” Il conseille éga- lement aux candidats de ne jamais rien signer de douteux et d’être vigilants sur les détails du contrat de travail proposé après les trois mois d’essai. C’est vrai dans l’euphorie, on est par- fois prêt à tout. F.C. Pour Sylvain Schwab, le plus sûr chemin pour décrocher un pre- mier emploi dans l’horlogerie passe

accepter certaines contraintes. Tout se pas- se normalement sous réserve de les respecter. Je trouve que les nou- veaux frontaliers sont assez arrogants. On peut

Le ticket d’entrée à 3 700 francs suisses bruts.

comprendre que les résidents suisses n’apprécient pas toujours ce type de comportement” pour- suit le syndicaliste. Après avoir dressé un tableau de l’industrie horlogère, des grands groupes et des différences entre les syndicats français et Unia, le secrétaire syndical est revenu sur l’intérêt de travailler dans une entreprise signatai- re de la convention collective de l’horlogerie. “Cet engagement évite bien des abus.” Accords bila-

“Actuellement, il y a peu d’offres d’emploi dans l’horlogerie suisse”, indique Sylvain Schwab, le secrétaire du syndicat suisse Unia.

La Chaux-de-Fonds

Un squelette vieux de 13 700 ans révèle nos origines

Du nouveau sur les origines des Européens grâ- ce à l’A.D.N. d’un squelette découvert dans la grotte du Bichon à La Chaux-de-Fonds, étudié par l’Université de Neuchâtel.

sur l’évolution des populations qui ont donné naissance aux Euro- péens actuels.Ces analyses résul- tent d’une vaste étude interna- tionale à laquelle a participé le laboratoire d’archéozoologie de l’Université de Neuchâtel. Elles sont publiées depuismi-novembre dans la revue Nature Commu- nications. “Cette étude suggère que quatre populations humaines ancestrales sont à l’origine des Européens d’aujourd’hui, indique Werner Müller, archéozoologue à l’Université de Neuchâtel. Nos résultats indiquent que les chas- seurs-cueilleurs du Caucase se sont séparés des chasseurs- cueilleurs de l’Ouest du conti- nent il y a près de 45 000 ans, puis des ancêtres des agricul- teurs néolithiques il y a environ 25 000 ans.” L’étude montre également que les chasseurs-cueilleurs du Cau- case ont grandement contribué au génome des éleveurs Yam- naya de la steppe pontique (Nord de la Mer Noire) qui ont migré vers l’Europe voici 5 000 ans, laissant une importante influen- ce sur les cultures en place au début de l’âge du Bronze. Des gènes responsables de la pigmentation révèlent en outre que les deux chasseurs-cueilleurs

D eux génomes humains du Caucase (Géorgie) datant d’il y a 13 300 et 9 700 ans, ainsi que

celui d’un squelette vieux de 13 700 ans découvert dans la grotte du Bichon à La Chaux-de-Fonds offrent de nouvelles indications

Le chercheur Werner Mueller ici pendant l’échantillonnage du crâne, avec son collègue Christian Hêche, du service de recherche et développement de la faculté des sciences.

du Caucase présentaient un teint de peau plus clair que l’homme de la grotte du Bichon. Ils avaient en revanche tous les trois les cheveux noirs ou fon-

L’histoire de cette cavité située à deux pas de notre frontière a révélé un pan de notre histoi- re que les chercheurs sont par- venus à reconstituer : “Cette grot- te a été découverte en 1956 par

l’ours. Le site de la grotte fut alors refouillé et un silex et du charbon de bois retrouvés. Pour les spécialistes qui ont recons- titué la scène, ce fut sans doute un accident de chasse. L’homme a blessé l’ours, celui-ci s’est retranché dans la grotte. Pour le faire sortir, l’homme l’a enfu- mée. Croyant l’ours mort, il s’est rendu dans la cavité mais a été blessé à l’épaule droite. Les deux sont morts. Les chercheurs neu- châtelois ont réussi à faire par- ler le corps… et révélé des infor- mations sur nos origines.

cés, et les yeux bruns. L’homme de la grotte du Bichon fait partie de l’exposition permanen- te du Laténium, le Musée d’archéologie de

des spéléologues qui ont retrouvé des ossements d’ours et d’homme mélangés” rapporte Werner Mueller.

“Un ours brun tué par une flèche.”

Neuchâtel. “La particularité de cette grotte était de contenir ces ossements humains mêlés à ceux d’un ours brun tué par une flèche en silex” rapporte le chercheur.

L’histoire aurait pu en rester là. Mais en 1991, Philippe Morel fit l’inventaire du musée d’archéologie. Il retrouva et découvrit l’impact de flèche dans

Le crâne retrouvé dans la grotte de La Chaux-de-Fonds a parlé.

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