Journal C'est à dire 215 - Novembre 2015

É C O N O M I E

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Le bâtiment en berne en 2015 Pierre Genzi, le président de la Fédération du Bâti- ment et des Travaux Publics a dressé un bilan chif- fré de l’activité lors des Assises qui se sont tenues à Pontarlier le 5 novembre. Conjoncture

Le plan de soutien au B.T.P. ini- tié par le Conseil régional ne suf- fit malheureusement pas à com- penser le désengagement de l’État. D’autant plus quand la conjoncture n’est pas très favo- rable comme le montrent les sta- tistiques arrêtées à fin juillet 2015 et qui mesurent l’évolution depuis un an. Pour les permis de construire, ce sont 2 600 logements qui ont été autorisés, soit une baisse de 7,1 %. Dans le même temps, 2 500 loge- ments ont été mis en chantier

Q uand on sait que la com- mande publique repré- sente 15 à 20 % du chiffre d’affaires du sec- teur B.T.P., on comprend les craintes suscitées par le retrait de l’État dans les dotations aux col- lectivités. “Pour une ville com-

me Pontarlier, cela représente 432 000 euros de baisse de dota- tions. En prenant en compte la hausse des charges, on arrive à 680 000 euros de capacité d’investissement en moins” , décrit Patrick Genre le maire de Pon- tarlier.

Pierre Genzi le président de la fédération du B.T.P. dans le Doubs a fait un point de situation sur le ralentissement de l’activité du B.T.P.

Pierre Genzi confiant sur les perspectives d’activité liées au besoin de nouveaux logements. L’élargissement du prêt à taux zéro, les dispositions fiscales favorables à la rénovation éner- gétique ou au logement social

dans le Doubs, soit une progres- sion de 4,2 %. “L’activité relative à la construction neuve est enco- re en baisse mais cette baisse est moins importante que celle enregistrée les années précédentes” , indique Pierre Genzi. Au niveau de la construction neuve de locaux privés et publics, 276 000 m 2 ont été autorisés en 2015, soit une baisse de 30,8 %. En ce qui concerne les locaux commencés, avec 238 000 m 2 mis en charge, la baisse avoisine 12 %. “Si l’on fait un zoom sur les mises en chantier de locaux du secteur public dans le Doubs, nous avons 31 000 m 2 , soit une baisse de 16,2 %” , confirme Pier- re Genzi. Ce ralentissement se répercute forcément sur les effectifs sala- riés qui diminuent de 5,2 %. “Au 30 juin 2015, nous avons 9 750

salariés. L’effectif intérimaire mobilise 307 personnes. Il bais- se de 26,8 % par rapport à l’exercice précédent.” Toujours à la date référence du 30 juin 2015, le Doubs compte 1 465 entre- prises de B.T.P. qui emploient

de la main-d’œuvre. Le président de la fédération s’inquiète du peu de lisibilité sur l’avenir. Il dénon- ce le phénomène des

vont dans le bon sens. Les taux d’intérêt bas sont également sus- ceptibles d’encourager les porteurs de projets. “En interne, la carte

Une carte d’identification professionnelle des salariés.

offres anormalement basses qui concurrencent les entreprises locales et la fraude au détache- ment bien réelle. “Nos trésore- ries sont dégradées de cinq points. Les entreprises subissent l’effet ciseau entre le délai de paiement des clients qui s’allonge et le délai de paiement des fournisseurs qui diminue.” Le secteur est-il pour autant condamné ? Non, estime

d’identification professionnelle des salariés se met en place sur les chantiers et ce, grâce à nos amis suisses qui ont communi- qué leur expérience sur le sujet à la fédération du Doubs. Ce dis- positif est en train de s’étendre sur tout le territoire français.” Il ne reste plus qu’à convaincre les Suisses de venir construire en France.

Les effectifs salariés ont diminué de plus de 5 % cette année.

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