Journal C'est à dire 215 - Novembre 2015
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V A L D E M O R T E A U
Morteau
Le devoir de mémoire de Louis Rognon Plus de cinquante ans après
avoir quitté Morteau pour poursuivre une longue car- rière dans l’administration des Impôts, Louis Rognon publie un ouvrage illustré qui raconte les quinze premières années de sa vie. Deux exem- plaires sont en consultation à la médiathèque de Mor- teau. Souvenirs, souvenirs…
C’ est à dire : Vous éditez cet ouvrage de plus de 250 pages richement illustré de photos d’époque. Pourquoi avoir ressenti ce besoin de vous raconter ? Louis Rognon : Sur le plan stric- tement familial, je souhaitais expliquer à ma famille, mes enfants et petits-enfants, leurs racines et la manière dont j’ai vécu et grandi à Morteau pen-
dant la guerre, puis dans les années d’après-guerre, jusqu’au moment où à 15 ans, j’ai com- mencé à travailler au service des impôts. Depuis mon départ en retraite, j’avais créé quelques fichiers avec photos qui retra- çaient certaines périodes de mon enfance et c’est à l’occasion des fortes chaleurs de l’été dernier que je me suis décidé à regrou- per tout cela. Pendant deux mois et demi, je ne suis pas sorti et
Sur cette photo prise en 2005 à la Tanche, il est avec son fils Frank.
j’ai fait ce livre.
conscience de la vie. Je raconte la vie à la ferme de la Tanche dont nous nous occupions, les foins avec mes sœurs, les champs qu’on avait en location du côté du Morond, aujourd’hui englou- tis par les eaux du barrage, les rencontres que l’on faisait au cha- let, les souvenirs d’école, de la Saint-Michel où on allait à la
Càd : Un deuxième livre est- il prévu ? L.R. : Si j’en écris un autre, ce ne sera pas sur mon histoire fami- liale. J’aurais envie d’écrire un livre beaucoup plus sérieux sur la réforme fiscale. Propos recueillis par J.-F.H.
Càd : Et pourquoi raconter votre vie seulement jusqu’à 15 ans ? L.R. : Parce qu’ensuite, je pense que ça n’intéresserait pas les gens duVal deMorteau.J’ai quittéMor- teau en 1964, puis au gré des mutations, j’ai passé plus de 50
ans à travailler pour la direction générale des impôts jusqu’à ma retraite. La partie concernant mon enfan- ce, ma famille,est àmon sens la plus intéressante
boxe, les rencontres avec les gens du tacot, mes pérégrinations dans les quartiers de Morteau, etc. Tout ce qui fait une enfance simple et je m’aperçois
“C’est là que j’ai côtoyé Jean-Pierre Chevènement.”
à raconter et à faire partager avec les gens duHaut-Doubs.Mais j’ai fait cela avant tout pour les jeunes de ma famille. Càd : Que racontez-vous à tra- vers ces pages qui soit sus- ceptible d’intéresser les gens d’ici ? L.R. : J’étais très insouciant à l’époque, notre père était maqui- gnon et c’est le jour où je l’ai per- du que j’ai commencé à prendre
que finalement, on n’a que des bons souvenirs de cette époque. Le seul drame a été le décès pré- maturé de mon père. Le livre s’arrête à mon entrée dans la vie active, après avoir évoqué mes années au lycée Victor-Hugo où j’avais été envoyé pour travailler un peu plus. C’est là que j’ai côtoyé notamment Jean-Pierre Che- vènement qui était un élève très assidu alors que nous, nous pen- sions plutôt à jouer au tarot.
Le tout jeune Louis à 6 ans.
Livre en consultation à la médiathèque de Morteau
Louis Rognon en C.M. 1 à l’école de l’Église à Morteau, avec notamment un de ses copains, Louis Keiflin.
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