Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Analyse

“Faire de Besançon et Morteau un binôme qui agit en direction de la Suisse” Professeur de géographie à l’Université de Franche-Comté et vice-pré- sident du Forum Transfrontalier, Alexandre Moine s’intéresse de près aux relations transfrontalières qu’il voudrait voir renforcées.

C’ est à dire : Vous prétendez qu’il faut travailler l’image de la Suis- se depuis Besançon. Qu’entendez-vous par là ? A.M. : A mon sens, il y a une nécessité à appuyer le dévelop- pement de Besançon vers la Suisse. Trois dossiers, qui ont pris du retard sont à travailler urgemment pour avancer dans ce sens. Le premier concerne l’horlogerie. Nous avons un pôle des microtechniques qui regar- de vers la Suisse. Il y a une ligne ferroviaire des horlogers, un relais puissant à Morteau en terme de formation, des entrées autour du luxe, des nanotech- nologies sur cet axe dont Besan- çon est le point de départ. On peut faire de Besançon et Mor- teau un binôme qui agit en direc- tion de la Suisse. Or, il y a tout à faire en terme de développe- ment horloger et de formation. Ce dossier est en jachère. C’est regrettable, car il n’y a qu’à valo-

riser, la ville est en concurren- ce avec Dijon. Il s’agit de l’ouverture scientifique vers Lau- sanne par le biais des universi- tés. L’idée est de faire se rappro- cher les chercheurs et les étu- diants de nos deux pays. C’est le sens de la communauté de savoirs qui a été créée à laquel- le participe l’Université de Franche-Comté, Neuchâtel et Yverdon. Pour l’instant, l’École Polytechnique Fédérale de Lau-

riser ce qui existe déjà. Il n’y a rien à inventer. Càd : Quels sont les deux autres chantiers qui selon vous n’avancent pas suffi- samment ? A.M. : Le second sujet est le tou- risme. Il y a un vrai produit tou- ristique à bâtir autour de cet- te ligne des horlogers, qui est une ligne panoramique au regard des paysages qu’elle traverse.

Alexandre Moine : “J’ai l’espoir que la nouvelle grande région Bourgogne-Franche-Comté regardera vers la Suisse.”

Son point de départ est la gare de la Mouillère. Il faut communiquer autour de cette liaison ferroviaire entre Besan- çon et Neuchâtel, et les visites possibles le long

sanne ne veut pas entrer dans cet espa- ce. Toujours est-il que, sur cette communau- té, Besançon est en concurrence avec Dijon qui se situe à 1 h 58 de

“La C.T.J. n’a pas suffisamment de moyens.”

Càd : Trois dossiers impor- tants en jachère, faut-il com- prendre que les élus locaux ne voient pas d’intérêt à valo- riser les relations transfron- talières ? A.M. : Non. Je crois qu’on ne s’ignore pas de part et d’autre de la frontière. Au contraire, nous parlons sans arrêt de la dynamique franco-suisse, mais nous ne parvenons pas à trou- ver des points d’articulations pour travailler ensemble. On ne

s’ignore pas, mais on se cherche.

les politiques vont prendre cela en considération. Il faut de l’intelligence, des moyens humains, et des gens capables de donner une dimension trans- frontalière à tous les dossiers qu’il s’agisse de formation par exemple ou de mobilité. Si on déployait au moins l’équivalent de deux temps pleins pour tra- vailler sur cette couture entre nos deux pays, ce serait déjà pas mal. Propos recueillis par T.C.

Càd. : Dans le cadre de la fusion des régions, peut-on espérer que la C.T.J. soit ren- forcée ? A.M. : J’ai cet espoir-là que la nouvelle grande région Bour- gogne-Franche-Comté regarde- ra vers la Suisse. Je le répète, on ne s’éloigne pas de la Suisse lorsqu’on est à Dijon, une ville qui est à moins de 2 heures de Lausanne en train. J’espère que

du parcours. On peut construi- re des produits touristiques avec cette idée de faire venir plus de touristes à Besançon. Mais cela est en jachère. Sur le tourisme et l’horlogerie, Besançon est seule sur le cré- neau. En revanche, pour le troi- sième thème qui reste à valo-

Lausanne en train, soit 40 minutes de moins que depuis Besançon. Il faudrait donc que la Ville et l’Agglo se position- nent clairement vers Lausanne pour saisir l’opportunité de s’adosser à la puissance de recherche de cette ville.

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