Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

V A L D E M O R T E A U

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Les Gras Mobilisation autour d’une famille kosovare menacée d’expulsion Arrivée en France il y a deux ans, la famille Reshiti est aujourd’hui menacée d’expulsion du territoire français. Son sort est désormais entre les mains du tribunal adminis- tratif. Aux Gras où elle vit, on se mobilise pour la défendre.

D imanche 18 octobre,une pétition a circulé à la sortie de l’église des Fins en soutien à une famil- le kosovare desGras qui est actuel- lement menacée d’expulsion. BurimReshiti,29 ans et son épou- se Ferizahe 23 ans, sont arrivés en France avec leur petit garçon il y a deux ans, fuyant le Kosovo où ils ne se sentaient pas en sécu- rité. Depuis la guerre qui a déchi- ré l’ex-Yougosalvie frappant le Kosovo de 1998 à 1999, Burimqui n’avait que 13 ans à l’époque dit avoir été souvent menacé parce qu’il est d’origine ashakalie, une ethnie minoritaire dans ce pays des Balkans qui a acquis sa sou- veraineté en 2012. “Pour moi

habitant des Saules (hameau des Gras) les a pris sous son aile depuis qu’il les a rencontrés à l’automne 2013 aux Glacis à Besançon au milieu des tentes de réfugiés. C’est lui qui les a invités à s’installer aux Gras où ils sont aidés depuis par de nom- breuses personnes pour le loge- ment, la nourriture, les finances, les vêtements. La famille vit grâ- ce à la solidarité locale. “Burim et Ferizahe se sont bien intégrés. Nous avons espoirs qu’ils restent ici. Cette famille n’a jamais rien coûté à l’État” insiste Claude Garnache. Le jeune homme a même reçu une proposition d’emploi en C.D.I. dans une entreprise locale. Mais l’examen de son contrat par le service des étrangers a été suspendu sui- te à la décision d’expulsion pri- se par la préfecture. “Si le tri- bunal annule cette décision, la situation de cette famille pour- ra être réexaminée, et Burim pourra prendre son emploi” annonce Claude Garnache. Depuis qu’il est aux Gras, le couple a accueilli un deuxième enfant. Il s’agit d’une petite fille qui a aujourd’hui 14 mois. Son grand frère âgé de quatre ans est scolarisé à l’école du village.

et ma famille, retourner là-bas serait une catastrophe. La guer- re est terminée mais tous les pro- blèmes ne sont pas réglés. Je crains pour notre vie” explique- t-il, faisant l’effort de s’exprimer en français. Son sort est désor- mais entre les mains du tribu- nal administratif de Besançon. Il a déposé un ultime recours judiciaire pour tenter de faire annuler l’Obligation de Quitter le Territoire Français (O.Q.T.F.) délivrée par la préfecture après que sa demande d’asile a été rejetée par la Cour Nationale du Droit d’Asile (C.N.D.A.). Les Reshiti ne sont pas seuls dans leur combat. Ils sont sou- tenus par Claude Garnache. Cet

he fait émerger un curieux para- doxe. Celui d’une France terre d’asile qui accueille d’un côté des damnés de la terre quand il y a urgence à le faire, et de l’autre, une France qui expul- se une famille meurtrie par une autre guerre, qui tente depuis deux ans de s’intégrer. Claude Garnache espère que la pétition qui a déjà reçu plus de 350 signa- tures pèsera à la faveur des Reshiti dans la balance de l’administration. T.C.

“Ces gens méritent le droit d’asile quand on connaît leur histoire et lorsqu’on voit les efforts qu’ils font pour s’intégrer” ajoute enco- re Monsieur Garnache. Ce n’est pas la première fois que Burim Reshiti fuit son pays. Il l’avait déjà fait en 2006 en rejoi- gnant la France. “J’ai travaillé par intérim dans la région d’Annecy pendant deux ans. Je suis retourné au Kosovo en 2008 pensant que je pourrais retrou- ver mon père qui a disparu au moment de la guerre (sa mère C’ est à la suite d’un périple en Laponie fin- landaise que Christian et Yves Monnet ont décidé de construire une kotä sur le site de leur auberge du Meix Lagor à Montlebon. Après quelques mois de travaux, la construc- tion en bois inspirée des petites habitations typiques du grand Nord est enfin prête. S’ils en ont modifié l’architecture d’origine pour y intégrer des éléments du patrimoine bâti traditionnel du Haut-Doubs, l’esprit chaleureux À deux pas l’auberge du Meix Lagor, Christian et Yves Monnet ont construit une kotä pour une clientèle à la recherche d’une ambian- ce rustique et conviviale autour du feu.

est décédée et son frère est aus- si en exil).” En vain. “Je suis res- té un mois au Kosovo. J’ai fui en Macédoine car c’était trop ris- qué pour moi. Là-bas, j’ai ren- contré ma femme” raconte Burim Reshiti qui imagine désormais construire sa vie ici, dans le Haut-Doubs. À l’heure où la France s’est enga- gée à accueillir sur deux ans 24 000 réfugiés syriens qui fuient la guerre (les premiers sont arri- vés à Besançon le 19 octobre), l’histoire de Burim et Feriza-

Montlebon Ambiance finlandaise au Meix Lagor

Claude Garnache a pris sous son aile Burim Reshiti et sa famille.

L’architecture de la kotä a été modifiée. Elle intègre des éléments du patrimoine bâti traditionnel du Haut-Doubs.

est bien là. Au centre de la piè- ce polygonale couverte d’un toit végétal, se trouve le foyer de pierre surmonté d’un tuyé dans lequel sont fumés saumons et magrets. Autour du feu, les

tables mange-debout ont été ins- tallées. “On peut accueillir ici une trentaine de personnes” remarque Yves Monnet. Le lieu est à la fois rustique et convivial. Il faut venir ici pour retrouver l’ambiance festive d’un refuge de montagne. La kotä du Meix Lagor n’est pas un res- taurant où l’on s’attable avant de demander la carte. Au menu, c’est fondue et pièces de viande que chacun fait cuire au feu de bois. “On touche une nouvel- le clientèle avec ce produit. Une clientèle un peu plus jeune et plus sportive. La kotä peut être un but de balade. Après une ran- donnée, on vient manger la fon- due” suggère le maître des lieux. Il est possible de privatiser l’endroit pour un groupe. Sinon, il est préférable de réserver pour être certain d’avoir une place autour du foyer. La kotä est pré- vue pour fonctionner en hiver comme en été, le midi et le soir. Mais c’est bien dans les ambiances de neige et de froid “finlandais” que ce genre d’endroit prend tout son sens. T.C.

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Yves Monnet charge le feu du foyer de la kotä surmonté d’un tuyé où est fumé le saumon.

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