Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

D O S S I E R

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“Le marché est revenu à la normale” Fabrice Baccari, le président du comité franc-comtois des banques au sein de la Fédération Bancaire Française, estime que l’activité immobilière des banques retrouve un niveau normal. Du côté des banques

Analyse

Les acheteurs de moins de 30 ans reviennent Signe, peut-être, que le

S ur l’ensemble du territoi- re national, les notaires ont calculé que les acquéreurs de moins de trente ans sont pré- sents dans 17 % des transactions enregistrées (tout type de biens confondus). Dans notre région, la part des jeunes acquéreurs est plus importante, comprise entre 21 et 23 % selon le dépar- tement (23 % dans le Doubs). “Ce phénomène s’étend également aux acquéreurs âgés de 30 à 39 ans qui représentent jusqu’à 35 % dans certains secteurs de la Franche-Comté” notent les marché de l’immobilier amorce une reprise : le profil des acquéreurs s’est rajeuni cette année en Franche-Comté.

Par des acquéreurs locaux (Source Notaires de Franche- Comté).

C’ est à dire : Com- ment se porte le marché immobilier pour les banques de Franche-Comté cette année ? Fabrice Baccari : L’activité immobilière de l’année 2015 a été fortement marquée par les renégociations de crédits. On note cependant depuis la rentrée un léger repli des demandes de renégociations qui n’avaient jamais atteint un tel niveau à cause des taux d’intérêt historiquement bas. La légère hausse récente de ces taux a freiné un peu les demandes de renégociations. Càd : Cela reste intéressant de contracter un emprunt immobilier ? F.B. : Les taux restent histo- riquement bas avec du 2 % sur 15 ans, du 2,3 % sur 20 ans. Les taux ont pu parfois être infé- rieurs à 2 % sur 15 ans mais même s’ils sont un peu remon- tés, ils restent très favorables pour les accédants à la propriété. Càd : Le marché immobilier n’a pourtant pas encore repris toutes ces couleurs ? F.B. : La confiance n’est pas encore revenue au sein des

ménages vis-à-vis de la conjonc- ture économique. On peut noter néanmoins que le dispositif Pinel a un peu relancé les ventes récemment, mais cette tendance reste à confirmer. Le souci, c’est que malgré les récents tassements, le prix de l’immobilier reste très cher en France et obère une grosse part du budget des ménages qui hésitent toujours à se lancer. Càd : Sur le plan des crédits immobiliers, les banques ont desserré la vis ? F.B. : Sur ce point, le marché est revenu à la normale et les banques sont revenues aux fon- damentaux du métier desquels certaines s’étaient peut-être un peu éloignées. Le client doit d’abord montrer sa capacité à épargner un minimum et donc qu’il est en mesure de rem- bourser un emprunt sur des périodes raisonnables, c’est- à-dire 15, 20 voire 25 ans maxi- mum, mais plus 30 ou 35 com- me ça avait pu se faire. Le cré- dit immobilier reste de toute façon l’activité où la concur- rence entre les banques est la plus forte et c’est au final le client qui bénéficie de cette com- pétition entre les banques. Recueilli par J.-F.H.

notaires francs-comtois. Logi- quement, les acquéreurs âgés de 60 ans sont plus nombreux à l’échelle nationale qu’en Franche- Comté. Quant à l’origine géographique des acquéreurs, tous types de biens confondus, les acquéreurs locaux, c’est-à-dire résidant déjà

dans le département au jour de la vente, représentent 75 % des acquéreurs à l’échelle nationa- le. Cette proportion est supé- rieure en Franche-Comté, attei- gnant 80 % du marché, et plus encore dans le département du Doubs où elle concerne 90 % des acquéreurs.

Part des ventes selon l’âge des acquéreurs (sources Notaires de Franche-Comté).

Fabrice Baccari, président du comité régional de la Fédération Bancaire Française.

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