Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

D O S S I E R

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Constructions Le Val de Morteau est-il arrivé à saturation ?

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L es maisons semblent pousser comme des champignons dans les communes du Val de Morteau proches de la Suisse. Ou plu- tôt semblaient, car cette fré- nésie qu’a connu le Val de Mor- teau - avec ses excès et par- fois son manque flagrant de cohérence architecturale - est peut-être en train de se tas-

Des lotissements conti- nuent à sortir de terre dans les communes du Val de Morteau où les prix sem- blent enfin se tasser, mais leur remplissage est beau- coup plus lent que ces der- nières années.

ser. À Morteau tout d’abord, l’équation est simple : il n’y a quasiment plus de foncier. Jus- te un projet privé est toujours en cours de commercialisation aux Champs Caresses à la sor- tie de la ville direction Pon- tarlier. Pour le reste, “la prio- rité est désormais de boucher les dents creuses. Nous n’en sommes qu’au stade des études concernant les orientations futures d’aménagement” confie la mairie de Morteau. Dernier exemple en date : le projet en cours rue de la Chaussée en lieu et place du parc de la mai- son Lemoine que les amoureux du patrimoine ont vu dispa- raître avec désolation sous les coups de pelleteuse. D’autres communes confron- tées à la frénésie immobilière tentent de juguler l’expansion. C’est le cas par exemple à Vil- lers-le-Lac qui est la commune du Haut-Doubs qui compte le plus de réalisations. Pas moins de huit lotissements sont actuel- lement en cours, tous d’initiative privée. De ce point de vue-là, la position de la commune est claire : “Il y a eu bien assez de

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lage une métropole, le déve- loppement de Montlebon n’est pas terminé. La révision du P.L.U. sera terminée d’ici l’été prochain et ce sont de nouvelles surfaces qui devraient être pro- posées à la construction. Dans le Val de Morteau, l’embellie immobilière n’est pas près de s’arrêter. J.-F.H.

re un coup financier” argu- mente-t-elle. Comme Villers-le- Lac, Montlebon bénéficie éga- lement pleinement de l’effet frontalier. Sa population vient de dépasser les 2 000 habitants. “Nous sommes précisément 2 036 habitants depuis le 1 er janvier dernier” note le mai- re. Même si ici non plus le mai- re ne veut pas faire de son vil-

terrains vendus ces dernières années. La commune ne déga- gera pas de terrain communal à la vente. Nous préférons main- tenant que les terrains du centre- ville soient remplis ou les anciens bâtiments réhabilités” tranche Dominique Mollier, mai- re de la commune. Avec l’inflation des projets et mal- gré la demande toujours aus- si forte, on constate que cer- tains lotissements peinent à se remplir. Celui situé dans le quartier des Côtes comprend 30 parcelles, seulement 10 sont vendues et construites. Même constat dans le hameau isolé du Montot : sur les 8 parcelles, 2 seulement sont construites (et 2 autres en cours). “Tous ces projets me paraissent largement suffisants, je ne veux pas aller plus loin. Je veux préserver des terres agricoles et l’équilibre de Villers-le-Lac. Je ne souhaite pas que notre commune devien- ne une métropole. En matière d’immobilier, il ne faut pas perdre de vue le bon sens” insis- te Dominique Mollier. Cette inflation s’est aussi accompa- gnée de quelques dérives avec certains projets de maisons aux dimensions démesurées, ou par- fois des maisons à l’architecture traditionnelle qui côtoient d’autres à toit plat ou au desi- gn surprenant. Avant d’envisager le moindre lotisse- ment supplémentaire, il existe aussi à Villers-le-Lac des dents creuses à boucher, comme ce terrain situé entre le Crédit Mutuel et La Poste par exemple, ou quelques parcelles restantes dans des quartiers comme les Pargots ou l’Essart-au-Clair. Les prix des terrains à Villers- le-Lac comptent toujours par- mi les plus chers du Haut- Doubs, avec une moyenne de 150 euros par mètre carré, 122 pour les moins chers, 160 pour les plus chers. La crise est pas- sée par là, on n’atteint plus les 180 euros comme par le passé à Chaillexon par exemple. À Montlebon également les prix ont atteint des sommets. Le der- nier lotissement en cours de construction affiche des tarifs entre 145 et 185 euros le mètre carré. Pourtant, le projet, libre constructeur, est à maîtrise d’ouvrage communale. Pour le maire de la localité Catherine Rognon, ce prix élevé, record du Haut-Doubs, s’explique “par le fait qu’il y avait d’importants travaux de viabilisation à finan- cer. Pour la commune, ce lotis- sement sert à financer d’autres projets structurants pour les habitants, il ne s’agit pas de fai-

Statistiques La construction de logements en berne dans le reste de la région En Franche-Comté, 4 213 logements ont été mis en chantier de septembre 2014 à août 2015. C’est une nou- velle baisse de 4 %, conforme au rythme constaté au niveau national. (source S.O.E.S.).

Le lotissement des Côtes à Villers-le-Lac est un des huit programmes immobilier en cours sur la commune.

La construction de logements en Franche-Comté

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Logements autorisés

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La mise en chantier de logements

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