Journal C'est à dire 214 - Octobre 2015

V A L D E M O R T E A U

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Agriculture Le campagnol fait son retour

Les Fins La fruitière Les Fins Comté agrandit ses caves

Tous les indices laissent à penser que de nouvelles pul- lulations se profilent sur le Haut-Doubs. La vigilance est de mise du côté des agriculteurs.

dire la bromadiolone qu’on uti- lise de façon chirurgicale.” La question des labours reste tou- jours d’actualité. Pour beaucoup, c’est une alternative à remettre au goût du jour sur les plateaux. “On préconise l’alternance entre fauche, pâtures et céréales. C’était assez compliqué avec les der- nières P.A.C. mais aujourd’hui on peut retourner sans trop de souci sous réserve de respecter le ratio entre prairies tempo- raires et prairies permanentes.” Charles Schelle fonde également beaucoup d’espoir sur la recherche fondamentale. Sur- tout depuis l’obtention du finan- cement d’une thèse axée sur les causes qui marquent la fin des cycles de pullulation. “Les études nous ont déjà démontré que les campagnols ne se déplacent pas d’une zone à l’autre. Ce n’est pas une vague mais plutôt une résur- gence.”

L a première mutation remonte à 1996 avec le rapprochement entre les coops des Frenelots et des Deux Montagnes. L’activité est alors transférée aux Frenelots. “À par- tir de 2005, on a commencé à étudier les possibilités d’extension sur les Frenelots. On est finalement parti sur un nouveau bâtiment” , explique l’ancien président Bruno Billod- Laillet qui a récemment trans- mis le relais à Fabrice Vieille. Décision est prise de s’installer sur la zone d’activité située près de la R.D. 437. La fruitière entre dans ses nouveaux locaux à l’automne 2008. Deux ans plus tard, la fusion avec Longemai- son apporte 1 million de litres de lait supplémentaires. La coop Les Fins Comté ras- semble désormais 31 exploita- tions, soit 40 producteurs. “On transforme 7 millions de litres de lait en comté avec une par- tie en dégagement. Le tout est affiné par la maison Rivoire- Cette fruitière du Haut- Doubs qui a déjà connu plusieurs évolutions en vingt ans a décidé d’aller plus loin dans la maîtrise de sa production.

S i le soleil a illuminé les der- niers comices, le campagnol a lui aussi montré des signes de présence beaucoup moins radieux. “On constate avec grands regrets le retour du cam- pagnol sur les plateaux” , obser- ve Charles Schelle, le président de la Fredon (Fédération Régio- nale de Défense contre les Orga- nismes Nuisibles de Franche- Comté) en rappelant les dégâts occasionnés en 2012 par le ron- geur sur le plateau de Maîche notamment. Des milliers d’hectares ravagés, un paysage de désolation. Au final, près de 26 millions d’euros de pertes selon les estimations réalisées à l’époque par les services de la chambre d’agriculture et le centre de gestion. “Ces chiffres prenaient en compte l’impact direct et indirect : les pertes four- ragères comme les surcoûts liés à l’achat de paille, de concen- trés. D’où l’importance de trai- ter à basse densité.” L’heure est donc à la vigilan- ce. À chacun de vérifier si la menace est réelle ou pas. Au risque sinon de s’exposer au phé- nomène déjà visible sur les pla- teaux de Frasne, Pierrefontai- ne-les-Varans, Valdahon. La boî- te à outils est connue. Elle intègre des techniques tradi- tionnelles comme le piégeage

parfois fastidieux mais assez efficace. La lutte contre la tau- pe fait aussi partie de la pano- plie d’actions. En limitant le nombre de galeries creusées par les taupes, on freine l’arrivée des campagnols. Les exemples de luttes raisonnées menées par exemple par la C.L.A.C. de Char- quemont témoignent de l’intérêt d’agir de façon précoce et collec- tive. “D’autres y parviennent aussi individuellement” , ajoute Charles Schelle. Autre priorité à prendre en compte : l’impact environnemen- tal. Cela sous-entend de tra- vailler avec les associations de protection de la nature, les fédé- rations de chasse, de pêche. “Il faut prendre ses responsabili- tés, sinon on pourrait nous inter-

Didier le caviste, Bruno Billod-Laillet et Fabrice Vieille, l’ancien et le nouveau président devant les nouvelles caves de la coop Les Fins Comté.

Jacquemin à Montmorot.” Les sociétaires ont décidé de révi- ser les modalités du contrat qui les lie à l’affineur. Le change- ment consiste d’une part à conserver les fromages en blanc plus longtemps, 40 jours au lieu de 10 jours. “On va également affiner en direct une partie des comtés vendus au magasin” , complète le nouveau président. La fruitière commercialise ain- si 5 à 10 % de sa production sur place. C’est encore l’une des rares à disposer d’un distri- buteur en self-service. Elle emploie 4 salariés à l’atelier et trois vendeuses au magasin.

Ses choix stratégiques l’obligent à augmenter sa capacité de stoc- kage en réalisant 3 000 places de cave supplémentaires. Le chantier est en cours pour une livraison imminente. “On pro- fite de cette extension pour effec- tuer d’autres travaux avec la création d’un espace couvert pour le distributeur à l’entrée du magasin et en se dotant d’une unité de refroidissement du sérum en partenariat avec les fruitières des Suchaux et de Noël-Cerneux. Au final, cela représente un investissement d’1 million d’euros” , conclut Fabrice Vieille.

La régulation du campagnol passe par une meilleure connaissance de ses cycles biologiques.

Philippe Renaudot : la qualité encore récompensée Publi-information Le salaisonnier des Fins a obtenu une nouvelle consécration en décro- chant le premier prix régional au concours du meilleur boudin 2015. Une récompense de plus au palmarès de ce professionnel exigeant.

Philippe Renaudot, a été une nouvelle fois récompensé

A près la médaille d’argent obte- nue l’an dernier, le boucher des Fins Philippe Renau- dot a fait encore mieux cette année en obtenant le premier prix régional au grand concours international du meilleur boudin organisé à Mortagne-au-Perche (Nor- mandie). “C’est une marche de plus que nous avons franchie cette année.

La dernière marche, ce serait le grand prix national. Ce sera peut-être pour

pour son délicieux boudin noir.

l’an prochain” sourit l’heureux lauréat qui met un point d’honneur à toujours tendre vers le meilleur. Le secret de son boudin, c’est tout simple- ment le respect de la tradition. “C’est un boudin à l’ancienne,

Ses trois enfants travaillent à ses côtés.

et uniquement du charolais. Il connaît à la perfection les éleveurs auxquels il rend visite régulièrement. Même exigence pour les autres viandes : le veau du Limousin est fermier, l’agneau est issu de petits élevages de l’Allier et de Saône-et-Loire, et le porc de boucherie est élevé en plein air. Les clients ne s’y trompent pas qui se pressent de plus en plus nom- breux dans la boucherie-charcuterie des Fins à la recherche des meilleurs produits. À la tête d’une équipe de 17 profes- sionnels passionnés par leur métier, Philippe Renaudot prépare gentiment

l’avenir. Son fils aîné vient de prendre les commandes de l’entreprise aux côtés de son père en devenant co- gérant. “C’est lui qui s’occupe notam- ment de la partie salaisons. Nos pro- duits sont référencés dans de nom- breuses grandes surfaces de la région Grand Est” complète Philippe Renau- dot. Ses deux autres enfants tra- vaillent également dans l’entreprise familiale. “Cela fait 25 ans que je tra- vaille dans ce but-là : que mes enfants puissent reprendre par la suite une belle entreprise.” La qualité se trans- met ainsi de génération en généra- tion. OUVERT DU LUNDI AU DIMANCHE MATIN Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 19 heures Le samedi, fermeture à 18 heures Le dimanche de 9 heures à 12 heures

On essaie toujours d’améliorer la recet- te, d’apporter quelque chose de mieux qui fera la différence” note Philippe Renaudot. Auréolé de ce nouveau suc- cès qu’il partage avec toute son équi- pe, le salaisonnier des Fins renforce ainsi sa notoriété au-delà des fron- tières régionales. Localement pour sa clientèle de proxi- mité, Philippe Renaudot applique le même soin et la même exigence qui se traduisent au rayon boucherie par le label rouge qui orne désormais toutes les viandes vendues ici. Pour le bœuf par exemple, Philippe Renau- dot n’achète que des bêtes de concours

comme le faisaient nos grands-mères quand les paysans tuaient le cochon.

Le boucher des Fins rend lui-même visite à ses fournis- seurs de viande, des éleveurs label rouge.

Philippe RENAUDOT BOUCHERIE CHARCUTERIE SALAISONS 20, route de Maîche - 25500 LES FINS Tél. : 03 81 67 46 85 - E-mail : salaisons.renaudot@wanadoo.fr

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