Journal C'est à dire 213 - Septembre 2015

V A L D E M O R T E A U

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Morteau Jules, un champion du Monde obligé de lever le pied

Histoire Louis Pergaud a été scolarisé à Morteau Henri Leiser a levé une zone d’ombre sur la jeunesse de Louis Pergaud. En cherchant dans les archives du journal “Le Petit Com- tois”, il a découvert que l’écrivain avait été scolarisé à Morteau.

Q uand ses adversaires “liment” l’asphalte au volant de leur kar- ting surpuissant pendant des heures, Jules Bollier, lui, se dépêche de rattraper les cours de mathématiques manqués. À tout juste 16 ans, ce fils et petit-fils de Mortuacien est un surdoué du pilotage. Il a été sacré champion du monde de sa discipline (catégorie K.F. Junior) en novembre dernier devant Mick Schumacher, le fils du septuple champion de F1. D’ici la fin d’année, il espère se fai- re remarquer par un Team ou un mécè- ne qui lui permettrait de poursuivre son ascension dans cette discipline car “le nerf de la guerre, c’est l’argent, résu- me Adeline Bollier, sa maman. Nous serons obligés de dire stop car rouler en élite demande trop de moyens finan- ciers.” Terrible constat. Pour réaliser une saison complète, il faudrait réunir une somme dépassant les 100 000 euros. Inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau, le jeune pilote qui réside dans l’agglomération de Besançon est suivi et encadré par un Team basé à Lyon. Ce qui lui permet, pour le moment, de béné- Pilote de karting dont la famille est originaire de Morteau, Jules Bollier met à l’amende le fils de Michaël Schumacher. Malheu- reusement, les contraintes finan- cières de son sport vont l’obliger à revoir ses ambitions.

E n cherchant dans les archives des renseignements sur l’électrification de Mor- teau, Henri Leiser a fait une décou- verte inattendue. Dans une édi- tion du journal Le Petit Comtois datant de mai 1896, une informa- tion a attiré son attention. Il s’agit d’un entrefilet, sur Morteau, qui mentionne que “le jeune Pergaud,

le voile sur les années qui ont pré- cédé la scolarité bisontine de Per- gaud. Le Petit Comtois confirme ce que Lucien, le frère de l’auteur, avait laissé entendre. “Louis Pergaud a été scolarisé à Morteau en cours com- plémentaire probablement pendant les années scolaires 1894 à 1895 et 1895 à 1896. Il est arrivé là après avoir passé son certificat d’étude à

Jules Bollier, champion du monde de kart (junior), rési- de à Moncley mais revient à Morteau où vivent ses

grands- parents.

Louis, élève de cours complémentaire dirigé par M. Faivre, vient de subir avec succès, à Besançon, l’examen pour l’obtention d’une bourse

Orchamps-Vennes en 1894 à l’âge de 9 ans. Il est venu à Morteau car c’est ici que se trouvait le cours com- plémentaire le plus proche” détaille Henri Lei-

ficier d’un karting compétitif. Pour ce qui est des entraînements, ils sont limi- tés aux essais avant la course. Quand d’autres changent leurs pneus à chaque essai et reconnaissent le circuit avant la course, Jules garde ses trains de pneus durant plusieurs tours et découvre le tracé le jour de l’épreuve. Ce qui ne l’empêche pas de s’imposer. Mais s’il veut aller plus loin, et notam- ment s’asseoir dans le baquet d’une For- mule 3 000, l’antichambre de la F1, il doit apporter un pécule financier. Le cir- cuit automobile est ainsi fait. “Lorsque je vois mes copains rouler en F 3 000 alors que je les battais, forcément ça aga- ce. Le fils Schumacher, il a le nom, l’argent… mais il n’est pas forcément meilleur. À force de rouler, il progresse tout de même, relate Jules, sans amer- tume. Beaucoup dans le circuit sont désco- larisés. Moi je continue les cours…” dit

le pilote qui en plus d’exceller dans son sport est bon élève en 1ère scienti- fique au lycée Claude-Nicolas Ledoux à Besançon. Il gère entre un emploi du temps chargé et le sport de haut niveau. En seconde, il manque les trois premières semaines de cours et rencontre ses pro- fesseurs courant octobre. Ses résultats, bons, prouvent qu’il gère parfaitement. Arrivé au kart à l’âge de 6 ans par pur hasard après avoir fait ses gammes sur la piste d’Autoreille (près de Besançon), il devient champion de France minime. Passionné comme son papa (Romain) et son frère (Victor) de ski, il vient quand il le peut rendre visite à ses grands- parents qui résident à Morteau. Jules se donne encore un an, voire deux, pour parvenir atteindre le haut niveau. La saison se termine en octobre avec les championnats du monde qui se dérou- lent au Portugal.

“C’est là que se trouvait le cours complémentaire.”

ser qui s’est rendu récemment à Bel- mont, le village natal de l’écrivain qui le célébrait. Depuis peu, il fait partie de l’association des Amis de Louis Pergaud. S’il est établi désormais que l’auteur franc-comtois a bien été élève à Mor- teau, on ne sait pas dans quelle éco- le. Était-ce dans les anciennes halles qui avaient déjà été transformées en école (école du centre), ou au prieuré ? “À mon avis, il était au prieuré où étaient les garçons à l’époque” suppose Henri Leiser. Le jeune Pergaud devait également dormir à l’internat, sans doute au prieuré.

d’enseignement primaire supérieur. Nos sincères félicitations.” Cette information est capitale pour ceux qui s’intéressent à la vie de l’auteur de La Guerre des boutons. Elle les renseigne sur son parcours scolai- re dont on sait peu de chose. Dans sa biographie sur Louis Pergaud, publiée en 1982, Henri Fossard reconnaît lui-même qu’il n’y a pas de “renseignements sur cette sco- larité. On la peut inférer, cependant au détail suivant : en 1898, Louis Pergaud est reçu au Concours d’entrée à l’École Normale de Besan- çon.” Par sa découverte, Henri Leiser lève

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