Journal C'est à dire 212 - Août 2015

L E P O R T R A I T

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Grand’Combe-Chateleu

Il fait revivre la mémoire du pays Originaire de Grand’Combe-Chateleu, Julien Jacquot a res- suscité les vieilles chansons du patrimoine populaire com- tois. Après les avoir mises en musique, il a créé un grou- pe, les “Meutsé”. Le succès est au rendez-vous.

J ulien Jacquot est une sorte d’Abbé Garneret des temps modernes. Au hasard d’une visite auMusée comtois de la Citadelle de Besan- çon, le jeune homme de 41 ans, profes- seur de musique dans un collège d’Héricourt, a déniché un recueil de chan- sons populaires comtoises justement com- pilé par l’Abbé Garneret. Intrigué par ces dizaines de textes à l’état brut que l’abbé-

gements et mis en musique ces chants très difficiles à dater. La plupart d’entre eux évoquent l’amour, thème éternel. “Mon idée n’était pas de faire un disque folklorique mais bien des chansons que les gens pourraient écouter à la mai- son, en famille.” Trompettiste à la base, Julien Jacquot a endossé d’autres ins- truments qu’il maîtrise également (gui- tare, accordéon, mandoline, contre-

ethnologue avait recueilli en par- courant les villages de Franche- Comté, le sang du musicien n’a fait qu’un tour. “J’ai acheté ce recueil par curiosité. Il com- prenait des textes d’une pro- fusion étonnante, accompagnés de petites partitions. Je me suis demandé ce que je pourrais en

basse, percussions) et s’est mis à jouer et réorchestrer ces chants qui n’avaient jusque- là pas dépassé le stade de la tradition orale. Son épouse Maud l’encourage alors à aller plus loin. Et si on montait un groupe ? Julien Jacquot décide alors de

Julien Jacquot et ses musiciens se sont produits récemment aux fermes-musée de Grand’Combe-Chateleu, la commune d’origine du musicien.

Chez les Jacquot, est une vraie histoire de famille.

Les Meutsé ont l’opportunité de faire leur premier concert il y a un an et demi à Baume-les-Dames. Succès immé- diat. “L’idée est de toujours jouer dans des endroits assez intimistes, souvent liés au patrimoine. Il y a une vraie inter- activité avec le public. Un peu comme si on était dans une veillée” note Julien Jacquot. Le bouche-à-oreille fonction- ne à merveille. Le 15 août dernier, les Meutsé ont joué aux fermes-musée de Grand’Combe devant 150 personnes, dont une cinquantaine d’enfants. Le 22 août, c’est au musée de Nancray (créé par l’Abbé Garneret) qu’ils se sont produits. Le 27 septembre, on pourra les voir à la ferme Courbet de Fla-

gey. Fort de ce succès, le créateur des Meut- sé ne veut pas s’arrêter en si bon che- min. Il a d’autres projets dans sa besa- ce. “Je souhaite m’investir dans des pro- jets musicaux humanistes, dit-il. J’ai une idée en lien avec les gens qui sont en réadaptation fonctionnelle.” Maud quant à elle travaille actuellement sur des chansons d’enfants que Julien comp- te bien mettre en musique en vue d’un nouvel album, différent. La musique, chez les Jacquot, est une vraie histoire de famille. Les deux enfants du couple, Lisette 10 ans et Marius 9 ans, collaboreront à ce pro- chain projet. Sur un texte de la maman,

le petit Marius a même déjà compo- sé une mélodie qu’ils ont mise en musique avec sa sœur Lisette à l’occasion de la dernière fête des pères à l’attention de leur papa Julien. Une histoire de famille qui s’élargit peu à peu à un public de plus en plus nombreux, sensible à l’intention de Julien Jacquot de vouloir, comme il le dit, “donner envie de chanter à nou- veau en famille, à l’issue d’un bon repas, ces chansons comtoises” qui sont fina- lement, indirectement, celle de tous les Comtois. Des œuvres d’art à leur façon, précieuses, fragiles et émouvantes par- ce que populaires. J.-F.H.

partir à la recherche de musiciens pour constituer ce groupe baptisé les “Meut- sé” (“Mouches” en patois), nom d’une des chansons de l’album sorti en début d’année. Il en trouvera rapidement cinq qui l’accompagnent désormais à chaque sortie. Maud étant passionné par les arts plastiques, elle a réalisé un joli livret qui reprend tous les textes et les partitions des chansons qui accom- pagnent aujourd’hui le C.D.

faire et l’idée est rapidement venue de les mettre en musique. Personne ne s’était jamais amusé à les utiliser. Je me suis dit que ces partitions n’attendaient qu’une chose : que des musiciens les fassent vivre” raconte avec une pointe d’émotion Julien Jac- quot. C’était il y a trois ans. Depuis, patiem- ment, le prof de musique a lu les textes, déchiffré les partitions, créé des arran-

Événement

Un grand festival d’accordéon dansant aux Fins Réservation à l’office du tourisme de Morteau au 03 81 67 18 53

L’association Festival d’Accordéon des Régions de France et le comité des fêtes finnois se sont réunis pour la deuxième fois pour finaliser le programme et les pré- paratifs de ce premier festival d’accordéon que se dérou- lera dans le Val de Morteau les 16, 17 et 18 octobre 2015.

tin Thierry Cornot, réunira une cinquantaine d’accordéons de collection de 1850 à nos jours, avec des instruments de facture exceptionnelle avec des incrustations de nacre, des bois précieux, des touches en ivoire, des grilles et caisses ciselées à la main… La seconde exposition sera consacrée à une rétrospec- tive de la vie d’André Ver- churen avec des centaines de photos inédites, des affiches parfaitement conser- vées des années cinquante à 70 alors que le succès d’André Verchuren était à son apogée, une période où il vendait plusieurs millions de disques par an. Outre un film qui tournera en conti- nu, les festivaliers pourront voir et toucher trois accor- déons ayant appartenu à celui que l’on surnommait le roi de l’accordéon. Il est d’ailleurs préférable de réserver ses places car plus de 350 passionnés de tou- te la France ont déjà réser- vé, et notamment plusieurs cars, dont un de l’Aube, un groupe de camping-caristes de la Manche et une dou- zaine de mélomanes du Mans qui font le tour de France des festivals.

A près le concert d’ouverture le ven- dredi 16 octobre à 20 h 30 au théâtre de Mor- teau, le souper dansant du samedi soir à la salle poly- valente des Fins, animé par le grand orchestre attractif de Frédéric Buch et six accordéonistes de renom- mée nationale, réjouira les danseurs. Le Thé dansant réunira dès 13 h 30 le dimanche 17 octobre une dizaine d’accordéonistes français de diverses régions

telle que l’Auvergnate Vir- ginie Pouget, le Pyrénéen Frédéric Laurent et en tête d’affiche l’accordéoniste du tour de France Bernard Marly… Mais ce festival proposera également à tous les pos- sesseurs d’un billet d’entrée soit au souper dansant ou au thé dansant d’accéder dans les annexes de la sal- le polyvalente à deux magni- fiques expositions. La pre- mière, présentée par le grand collectionneur bison-

Le comité d’organisation en pleine préparation de ce grand événement qui aura lieu du 16 au 18 octobre.

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