Journal C'est à dire 212 - Août 2015

V A L D E M O R T E A U

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Haut-Doubs : le champ de bataille préféré du général Maurice Faivre Originaire de Morteau, ce spécialiste de l’histoire militaire passe tous ses étés dans sa résidence secondaire située à Chaon au-dessus du lac Saint-Point. Rencontre. Histoire

À l’heure où les rangs des conscrits de la classe 1946 sont déjà bien éclaircis,Maurice Faivre qui fêtera ses 90 ans en 2016, fait encore preuve d’une remarquable vivacité intellectuelle sans rien perdre de son intégrité physique. Tout juste concède-t-il qu’il ver- rait d’un bon œil qu’un candidat se manifeste pour lui succéder à la tête de la commission fran- çaise d’histoiremilitaire qu’il pré-

side depuis 2014 et dont il était vice-président depuis 1999. Son sillon prend racine à Mor- teau où son père Fernand Faivre a beaucoup œuvré pour la créa- tion de la société de la Saint- Michel. “La gymnastique, c’était toute sa vie. Il a même présidé l’Union Comtoise” , se souvient celui qui est resté très attaché au pays natal. Au point de rédi- ger en 2003 une publication sur l’histoire du Prieuré et du Val

de Morteau. “On mesure toute l’importance du pouvoir religieux dans cette contrée. Créé en 1105, le prieuré clunisien du Morteau avait établi en 1188 une char- te des communes qui fixait les droits et devoirs des habitants de cette terre d’église.” De ce passé mouvementé, Mau- rice Faivre retient aussi les tur- bulences autour des limites fron- talières du val qui évoluent au gré des alliances et des conflits. Il rapporte l’exemple peu connu du territoire s’étendant des Bre- nets au Mont Pouillerel d’abord colonisé par des Mortuaciens en 1310 puis annexé en 1451 par le comte de Valangin, vassal de Neuchâtel. Annexion refusée par le Parlement de Dole mais finalement acceptée par le roi de France en 1765. Que ce soit avec le réformateur Guillaume Farel chassé à coups de pierres et de fourche ou plus tard avec l’épisode des prêtres réfractaires, le destin du Val de Morteau est étroitement lié aux faits religieux. De ses recherches effectuées au musée de l’armée à Versailles, il a retrouvé de superbes et inédites reproduc- tions du Val réalisées au XIX è- me siècle par des peintres au ser- vice de l’armée.

Auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire militaire, le général Maurice Faivre est toujours resté attaché à son Haut-Doubs natal.

Avant de satisfaire sa curiosi- té historique, Maurice Faivre a effectué un brillant parcours militaire. Après le conflit algé-

de Machiavel à nos jours. Depuis, le général Faivre qui vit à Paris a écrit une dizaine d’ouvrages sans compter d’autres publica-

“On organisait notamment la Fête du lac” , rappelle celui qui fut le dernier président de l’association dissoute en 1998. Preuve de son engagement pour cette fête qui reste dans toutes les mémoires, le général Faivre était venu avec son régiment effectuer un saut en parachu- te dans le lac pour agrémen- ter le programme des festivités en 1975. “Il ne fallait surtout pas oublier de se délester du parachute en arrivant dans l’eau…” , en sourit encore le géné- ral quarante ans plus tard. F.C.

rien, il commande le 13 ème régiment de para- chutistes de Dieuze puis termine sa carrière dans la 1 ère Armée à la tête du 2 ème bureau Baden et Strasbourg. “J’ai quit-

tions et de nombreuses interventions radio et télé. Pour autant, il n’a jamais oublié son Haut- Doubs où il revient chaque été dans une

Il vit aujourd’hui à Paris.

té l’armée en 1981 pour reprendre des études en histoi- re.” Son cursus universitaire s’achèvera quelques années plus tard par une thèse de doctorat consacrée aux nations armées

maison familiale à Chaon avec vue imprenable sur le lac Saint- Point. Dans les années soixan- te, il s’est investi au service de l’association touristique de Chaon-Montperreux-Chaudron.

En 1975, il effectue avec ses hommes un saut en parachute

Morteau Thibaut Pinot au départ du Tour du Doubs à Morteau L’épreuve cycliste professionnelle organisée par Jean-Louis Perrin et le V.C.M.M. se déroule dimanche 13 septembre entre Morteau et Pontarlier.

au lac Saint- Point.

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C’ est un défi que seuls les Saugeais savent rele- ver. Passionné de vélo, demeurant à Gilley, Jean-Louis Perrin organise dimanche 13 septembre sur les routes du Haut-Doubs un beau spectacle : le Tour du Doubs, seule cour- se cycliste professionnelle inter- nationale en Franche-Comté. À l’heure où de nombreuses orga- nisations en France baissent pavillon et abandonnent l’organisation de ce type d’épreuve délicat à organiser et budgétairement compliquées à boucler, Jean-Louis Perrin et le V.C.M.M. gardent le bon bra- quet. Les sponsors sont là. Mais il faut se bouger. Chose que l’artisan chauffagiste de Gilley sait faire. “Cette année, on pro-

nase de Morteau pour 177 km de course. “Le tracé est légère- ment modifié pour passer à Avoudrey, siège d’un de nos par- tenaires (Morteau Saucisse). Les coureurs passeront par la Mon- tagne de Gilley” dévoile l’organisateur. L’Estonien Rein Taaramaë s’était imposé l’an dernier à Pontarlier après avoir escaladé la dernière difficulté : la montée du Larmont. Le local Thibaut Pinot avait terminé 4 ème . “C’est une des dernières courses où certains coureurs pourront se montrer avant les championnats du monde” sou- ligne Jean-Louis Perrin qui pro- pose un événement gratuit. Et qui rapporte… Les hôtels du secteur seront complets comme à Gilley, Gigot, Loray, Morteau, Villers-le-Lac… Environ un mil- lier de personnes se déplace au départ à Morteau et environ 2 000 à l’arrivée dans le centre de Pontarlier. TOUR DU DOUBS Dimanche 13 septembre Départ à 11 h 45 du gymnase de Morteau, Le Russey, Bon- nétage, Le Pont Neuf, Belle- herbe, Pierrefontaine, Avoudrey, Crêt Monniot, Nods, Athose, Lods, Saint-Gorgon, Sombacour, Pontarlier rue de Salins, Oye- et-Pallet, Saint-Point, Malbuis- son, La Cluse-et-Mijoux, le Lar- mont, Pontarlier place Saint- Bénigne entre 15 h 56 et 16 h 30.

fitera de 26 minutes télévisées sur la chaîne Eurosport qui le retransmet en différé” se réjouit Jean-Louis Perrin qui ne manque pas de faire la publi- cité de nos produits régionaux dès qu’il le peut hors du Dépar- tement. 17 équipes ont répondu à l’appel dont les plus grandes forma- tions françaises : AG2R, Fran- çaise des Jeux, Cofidis, Europ- car. “Thibaut Pinot (FDJ), Nico- las Édet, Jean-Christophe Péraud notamment seront là” annonce Jean-Louis Perrin qui profite de l’appui des bénévoles des vélo-club de Morteau-Mont- benoît et de Pontarlier pour mettre sur pied cette organi- sation. Les coureurs partiront du gym-

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Jean-Louis Perrin, responsable du Tour du Doubs, remet en 2014 le bouquet à l’Estonien Rein Taaramaë (Cofidis) (photo B. Bade).