Journal C'est à dire 212 - Août 2015

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V A L D E M O R T E A U

Montlebon Anaële en pince pour Les Minions

À la fin d’un film, les spectateurs s’attardent rarement devant le générique. Mais par chauvinisme, nous prendrons notre mal en patience pour Les Minions, le long-métrage de Pierre Coffin sur les aventures bidonnantes de ses petits bons- hommes jaunes déjantés taillés comme des pilules pharmaceu- tiques. Au générique donc de ce film d’animation qui cartonne cet été au box-office en Fran- ce comme à l’étranger (530 000 entrées lors de sa sortie en sal- le le 8 juillet dans l’Hexagone, un record depuis 2012) figure une Franc-Comtoise, Anaële Vermot-Petit-Outhenin. La jeu- ne fille de 23 ans, originaire de Montlebon où vivent ses parents, Lydie et Denis, “dit Bourvil”, a travaillé pendant un an sur ce projet, après avoir été recru- tée par la société de production Illumination Mac Guff dont les studios parisiens sont spéciali- sés dans la création d’effets visuels numériques. La spécialité d’Anaële est l’infographie 3D. Installée der- rière son ordinateur, elle a par- ticipé à l’agencement des décors numériques du film dont l’action se passe principalement à Londres. “C’est un peu comme si on créait une maquette. En fonction de l’histoire, je mets en place un décor adapté dans lequel d’autres intervenants vont faire vivre les personnages.

J’interviens ensuite dans un second temps pour ajouter les détails dans les scènes comme la bouteille posée à côté d’une poubelle. J’ai travaillé sur Les Minions du début à la fin. Nous étions deux dans mon départe- ment” raconte l’infographiste plutôt fière que son nom appa- raisse au générique du film qui fait le tour du monde et auquel elle a apporté sa touche artis- tique. Le patronyme “Vermot- Petit-Outhenin” que l’on disait trop long pour tenir tout entier dans le générique passe main- tenant à la postérité. La classe ! L’aventure n’a pas été de tout réalité. Les rues de Londres ne sont pas celles de Paris ou de Manhattan. “Nous avons fait des screenshots (capture d’écran) de la ville pour connaître sa géo- graphie et en recréer des par- ties en 3D” raconte la techni- cienne. Elle ne se sentirait pas dépaysée si demain elle était parachutée dans la capitale anglaise où elle n’a pourtant jamais mis les pieds. “J’ai pas- sé du temps à travailler rue par rue. J’ai une vision globale de la ville. Je sais à peu près où se trouvent les monuments et les lieux touristiques par rapport aux autres. Mais de là à savoir repos pour Anaële Ver- mot-Petit-Outhenin qui a veillé à ce que les décors numériques certes, soient néan- moins conformes à la

Infographiste 3D de métier, Anaële Vermot-Petit- Outhenin, 23 ans, a participé à la réalisation du film d’animation Les Minions qui cartonne au cinéma. Elle a participé à la mise en place de la plupart des décors numériques du long-métrage dont l’action se passe principalement à Londres.

quelle rue je devrais emprun- ter pour me rendre à un endroit précis, je ne pense pas en être capable” sourit la jeune fem- me. Elle enchaîne : “Par contre, maintenant, je connais des lieux comme l’abbaye de Westmins- ter, avec Big-Ben à côté, Tra-

préféré, c’est Stuart, le moyen avec la raie au milieu sur la tête, et un seul œil. Il est non- chalant, il traîne les pieds, et il est sarcastique !” Jamais depuis le début de sa jeune carrière professionnelle, l’infographiste qui est passée par le lycée Pasteur de Besan- çon avant d’intégrer l’école Bel- lecour à Lyon dont elle est sor- tie il y a deux ans, n’avait eu l’occasion de vivre une telle expérience. Avant Les Minions, elle a travaillé pour la pub et la série télé “Bande de sportifs” diffusée sur une chaîne pour enfants. Son C.V. vient de prendre du galon avec sa par- ticipation à ce long-métrage. Souhaitons lui maintenant de poursuivre son aventure dans la grande famille du cinéma. Mais avant sa prochaine mis- sion, Anaële Vermot-Petit- Outhenin s’accordera peut-être une escapade à Londres à tra- vers des rues qu’elle décou- vrira grandeur nature, où réson- nera pour elle l’humour des Minions. T.C.

falgar Square, la National Gallery et la colonne Nelson. Et je connais par cœur Buckingham Palace !” Pendant un an, elle a

“On a créé une dizaine de fins !”

peaufiné chaque plan de Londres où se déroule l’action des Minions. Chaque semaine, elle a rendu compte de son tra- vail au réalisateur Pierre Cof- fin et aux représentants de la société de production Univer- sal Pictures. “Il est arrivé qu’on nous demande de tout recom- mencer. Certains plans que nous avons faits ont été supprimés. On a créé une dizaine de fins ! Le mécanisme de fabrication d’un film d’animation est fas- cinant” raconte Anaële. Ce long- métrage, elle le connaissait par cœur avant même qu’il ne sor- te dans les salles. “Mon Minion

Anaële Vermot-Petit-Outhenin vit aujourd’hui à Paris. Elle revient dès qu’elle le peut à Montlebon où elle a fait partie de la troupe de théâtre Les Gaspachos, initiée à la comédie par ses parents.

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