Journal C'est à dire 212 - Août 2015

V A L D E M O R T E A U

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Enseignement 60 nouveaux lauréats de l’horlogerie

L e 9 juillet, au château Pertusier, 60 adultes ont reçu un diplôme qui valide leurs compé- tences en horlogerie. 24 d’entre eux qui ont suivi “la formation transfrontalière en horlogerie” ont obtenu le certificat délivré par la Convention Patronale de l’Industrie Horlogère Suisse en même temps qu’un C.A.P. hor- loger. Les 36 autres lauréats qui ont participé à la formation modulaire en horlogerie pour adultes ont décroché des cer- tificats pour un module accom- pli (posage-emboîtage ou base). C’est avec ces différents bagages que des nouveaux diplômés vont continuer à se former en vue d’obtenir le Certificat fédéral de capacité d’horloger. D’autres vont chercher un emploi en Suis- se dans un secteur industriel qui conserve son dynamisme malgré un durcissement de la conjoncture économique ces der- niers mois. C’est tout l’enjeu de ces for- mations que de faciliter l’accès au marché du travail à des per- sonnes sans emploi ou en recon- version professionnelle princi- palement. Ces apprentissages sont complémentaires à la filiè- re horlogerie du lycée Edgar- Faure de Morteau. Ces formations reconnues par l’industrie horlogère correspon- dent à l’identité industrielle de l’Arc jurassien franco-suisse. Elles ont été mises en place dans

60 adultes formés en horlogerie par le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs dans le cadre d’une coopé- ration transfrontalière avec la Suisse ont reçu leur diplôme en juillet. Les formations en horlogerie ne sont pas toujours la voie royale On dit souvent que les formations en horlogerie ouvrent systéma- tiquement de belles perspectives aux élèves qui les ont suivies, avec au bout, dʼalléchants emplois, côté suisse essentiellement. Ce nʼest pas forcément toujours le cas et cʼest ce quʼa voulu expli- quer une mère de famille du Val de Morteau dépitée de consta- ter que son fils, après avoir obtenu son C.A.P. dʼhorlogerie, se retrouve sans aucune possibilité de poursuivre dans cette voie. “En effet, le niveau scolaire étant très élevé cette année, les élèves désirant aller en B.M.A. (brevet des métiers dʼart) et ayant 14 ou 15 de moyenne et de bonnes appréciations scolaires se sont retrou- vés sur listes supplémentaires raconte-t-elle. Ces élèves-là nʼont aucune chance dʼêtre pris pour la rentrée sachant quʼil nʼy a que 15 élèves sur 45 qui peuvent intégrer cette classe de B.M.A.” Résultat : son fils qui a pourtant obtenu une moyenne générale qui frôlait les 15/20 se retrouve sans solution. Il ne peut pas redou- bler non plus puisquʼil a validé son C.A.P., qui plus est avec les félicitations. Ce jeune a donc décidé de se réorienter complètement. “Je veux juste alerter les élèves de 3 ème ayant la possibilité de faire des études jusquʼau Bac de le faire. Car un C.A.P. en horlogerie ne suffit pas” ajoute cette mère de famille désemparée à lʼannonce des résultats de lʼannée début juillet. Le lycée de Morteau est vic- time de son succès et de son niveau. Le recrutement national qui est organisé pénalise indirectement les jeunes de la région.

Certains diplômés vont continuer à se former afin d’augmenter leur niveau de compétence avant de chercher un emploi.

le cadre d’un partenariat étroit entre la Conférence Transjuras- sienne, la Convention patrona- le horlogère Suisse et le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs. C’est en effet dans les locaux du G.R.E.T.A. de Maîche et de Mor-

l’Éducation Nationale” insiste François Girod du service for- mation du Conseil régional de Franche-Comté. En vingt ans, cette collectivité a investi 1,6 mil- lion d’euros dans cette forma- tion professionnalisante

tiques. Si elles semblent indis- pensables aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. “En 1990, il y avait 14 % de chômage sur la région de Morteau. Toutes les entreprises d’horlogerie fer- maient. À l’époque, lorsque j’ai lancé l’idée de chercher une qua- lification autour du support hor- loger, je suis passé pour un far- felu” se souvient Serge Kalina, ancien cadre du G.R.E.T.A. Aujourd’hui, il peut se targuer d’avoir contribué par ce biais à faire émerger “ une nouvelle espè- ce de gens : les frontaliers” dit- il avec humour.

teau que les élèves ont suivi pendant neuf mois la formation transfrontalière en horlogerie avant

(7 700 euros par élè- ve). C’est aussi au G.R.E.T.A. que d’autres élèves ont suivi en soi- rée la formation modu-

“Je suis passé pour un farfelu.”

d’obtenir leur diplôme. Cette dernière a été créée en 1994. “Elle apporte une double certi- fication de la Convention patro- nale horlogère suisse et de

laire en horlogerie. Ces formations sont sur mesu- re pour répondre aux besoins en main-d’œuvre émis par les entreprises horlogères helvé-

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