Journal C'est à dire 209 - Avril 2015

NOUVEAU

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D O S S I E R

Emploi Le commerce supplante l’industrie dans le bassin de Morteau Retournement de situation dans le Val de Morteau où l’emploi dans le domaine du commerce est plus important que dans l’industrie. État des lieux.

Gilles GRISIER

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M ême Pôle Emploi s’adapte à cette nou- veauté. Aujourd’hui, l’agence de Morteau incite les ouvriers chômeurs peu qualifiés à se reconvertir dans le domaine du commerce. Car ils auront davantage de chance de recouvrer un emploi dans ce “nou- veau” domaine. Si la reconversion n’est pas - toujours - aisée, d’anciens ouvriers à la chaî- ne se retrouvent vendeurs dans une enseigne de chaussures. “Cela concerne la plupart du temps des femmes, concède Céline Demoly, directrice de Pôle Emploi Morteau. On leur propose avec l’appui d’un conseiller de s’immerger durant une semai- ne. Des personnes sont satisfaites de ce changement, pour d’autres, c’est plus dur car cela nécessi-

employait 37 % des salariés et 36 % pour les services. Un chiffre qui a basculé depuis. “Il y a désormais davantage d’emplois dans le domaine du commerce que dans l’industrie à Morteau : c’est une première. Mais cela ne veut pourtant pas dire qu’il y a plus d’offres en industrie” commente la directrice de Pôle Emploi Morteau. Le commerce a, en 2012, connu une augmentation de 0,5 %. Sur une période de 4 ans, la hausse est de 3,1 % pour atteindre 1 936 personnes employées alors que le secteur de la construction per- dait 4,9 % de ses effectifs, soit 70 personnes de moins. “Cette baisse est plus marquée que dans le reste du département” confie Pôle Emploi. Revers de la médaille, ces postes dits “commerciaux” sont souvent

te de construire un nouveau pro- jet de vie” ajoute-t-elle. Selon la dernière étude de la DI.R.E.C.C.T.E. et de Pôle Emploi publiée en 2013, l’emploi sala- rié dans le Val de Morteau s’est dégradé en 2012 dans tous les secteurs d’activité à l’exception du commerce. Début 2013, le bassin d’emploi de Morteau concentrait 1 400 établissements dans le secteur privé et 11 900 salariés. Il représente 4 % de l’emploi salarié régional. En un an, il diminue d’1,4 %, soit près de 200 salariés en moins. Mal- gré des évolutions contrastées sur la période 2008-2012, l’emploi reste orienté à la baisse : le bas- sin a perdu plus de 400 emplois en 4 ans. Seul le commerce a donc créé des emplois pendant que tous les autres en perdaient. Fin 2012, le secteur industriel

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des contrats à durée détermi- née. Quant aux horaires, ils peu- vent paraître contraignants avec le travail en soirée ou le same- di. Jeudi 30 avril, une journée spé- ciale se déroulera à McDonald’s Morteau dans le but de mettre en relation d’éventuels deman- deurs d’emploi et des recruteurs du monde du tertiaire. “C’est important de montrer que des C.V. peuvent convenir à des entre- prises. Cela peut déclencher des embauches” ajoute Pôle Emploi. Si l’industrie demeure une for- te valeur ajoutée du Val de Mor- teau, il faut désormais compter sur le commerce pour offrir de nouveaux débouchés. L’arrivée de l’été permettra également d’offrir des postes dans l’hôtellerie, la restauration et les activités nature.

Les 15 activités prépondérantes dans le bassin de Morteau en 2012 Commerce : 1 936 emplois (+ 0,5 % par rapport à 2011) Construction : 1 350 (- 4,9 %) Hébergement médico-social : 1 153 (+ 2,4 %) Industries manufacturières : 819 (- 2,2 %) Fabrication de produits informatiques : 757 (+ 1,9 %) Métallurgie : 697 (- 2,9 %) Fabrication de denrées alimentaires : 662 (- 4,7 %) Services administratifs : 611 (- 12,6 %) Transports : 492 (+ 2,7 %) Hébergement et restauration : 460 (+ 0,7 %) Textile, habillement : 430 (+ 4,1 %) Bois : 369 (- 1,1 %) Fabrication produits plastiques : 328 (- 1,2 %) Assurances : 325 (+ 1,2 %) Activités juridiques, comptables, architecture : 291 (+ 0,3 %)

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Le développement de la zone commerciale à Morteau est révélateur du dynamisme de ce secteur d’activité.

Initiative Le Club R.H. pour tout savoir des ressources humaines. Quatre fois par an, des entreprises du Pays Horloger participent au Club R.H. Dans ce cadre-là, elles échangent sur les problèmes qu’elles rencon- trent dans la gestion des ressources humaines.

L e Club R.H. du Pays Horloger a été créé en 2008 dans le but de réunir les entreprises de plus de vingt salariés autour des problématiques liées aux ressources humaines. Au départ, l’objectif de ces réunions était de les amener à trouver des “Aujourd’hui, la concurrence de la Suisse au niveau du personnel n’est plus la première motiva- tion du Club R.H. Désormais, ce sont les sujets d’actualité qui sont débattus comme le comp- te pénibilité, la formation ou les retraites” indique le Pays Hor- loger qui a délégué l’animation de ces rencontres au M.E.D.E.F. et à Pôle Emploi. Le Club R.H. se réunit quatre solutions, autres qu’une revalorisation du salai- re, pour contenir la fui- te de la main-d'œuvre française en Suisse.

fois par an. Une dizaine de res- ponsables des ressources humaines y participent. “Ce sont en général les plus grandes entreprises du Haut-Doubs Hor- loger qui sont présentes, et plus particulièrement celles du sec- teur des microtechniques” remarque le Pays Horloger. Un

secteurs d’activité rejoignent le Club R.H. Sur des sujets d’ordre légal, comme le compte pénibi- lité, combien d’entre elles ne sont pas au fait de ces questions-là ? Ce n’est pas simple d’avoir une lecture précise de ces sujets dans les petites sociétés où le chef d’entreprise est à la fois juriste, comptable, etc. D’où l’importance d’assister à ces échanges” indique la directrice des ressources humaines d’une société du Val de Morteau. Le Club R.H. se réunira la pro- chaine fois au mois de juin. Lors de la dernière rencontre, une société du bâtiment a partici- pé. Les organisateurs espèrent pouvoir compter sur un cercle élargi d’entreprises, de diffé- rents secteurs d’activité, et de différentes tailles.

temps, ces rendez-vous ont bien failli être sup- primés faute d’un nombre suffisant de participants.

“On apprend énormément de choses.”

Mais depuis quelques mois, les entreprises montrent un regain d’intérêt pour ces réunions ani- mées par un expert, qui traitent d’un thème précis défini en amont avec les principaux inté- ressés. “On apprend énormé- ment de choses lors de ces échanges. C’est vraiment impor- tant que ça continue, mais il fau- drait aussi qu’un plus grand nombre d’entreprises de tous les

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