Journal C'est à dire 208 - Mars 2015

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Économie Les 45 heures en Suisse : des cas marginaux Les entreprises suisses passées à 45 heures payées 40 pour amortir le franc fort se comptent sur les doigts de la main. Aucun cas de ce type recensé - pour l’instant - à La Chaux-de-Fonds ou au Locle. Le procédé est encadré suivant les branches.

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L es médias nationaux français en ont fait leurs choux gras mi- mars : “La Suisse pas- se aux 45 heures payées 40” ont annoncé Europe 1 et d’autres. C’est aller vite en besogne même s’il y a bien un phénomène observé en Suisse alémanique : “Attention, ce passage aux 45 heures ne concerne que quelques secteurs. Aucune entre- prise neuchâteloise à ma connaissance n’est pour l’instant concernée, indique Catherine Laubscher, secrétaire régiona- le du syndicat Unia pour le can- ton de Neuchâtel. Certaines

conventions collectives comme celle qui concerne les machines- outils (industrie) peuvent faire valoir ce passage à 45 heures en cas de grave crise. Nous esti- mons que ce n’est pas une gra- ve crise. Une fois celle-ci passée, l’entreprise redonne les heures aux salariés” explique cette syn- dicaliste. Lors de la crise de 2008, des augmentations de temps de tra- vail sans contrepartie financiè- re pour les salariés avaient été acceptées dans le canton de Neu- châtel. Le phénomène a été tran- sitoire. Il a duré quelques mois. Tout est encadré : “Les entre-

prises n’ont pas le droit du jour au lendemain, de façon unila- térale, de modifier le congé” explique Unia. Les entreprises doivent en effet motiver leur décision. Aux sala- riés ensuite de l’accepter. L’employeur peut utiliser le systè- me de flexibilité qu’il veut. Cepen- dant, il doit respecter des obliga- tions légales (temps de repos, pau- se, vacances officielles,journées de repos). La branche des machines, des équipements électriques et des métaux suisses (M.E.M.) est concer- née par l’augmentation du temps de travail. Dans les faits, un mouvement

ses 2 600 employés helvétiques. D’autres mesures ont été prises pour faciliter l’acceptation du personnel : le fabricant de connecteurs électriques Huber, basé à Herisau (Appenzell) et Pfäffikon (Zürich), a étendu son horaire de travail à 43 heures pour un an, en réduisant aus-

de hausse du temps de travail s’est effectivement amorcé expli- quant cette annonce des médias nationaux français. Ils ont relayé plusieurs reportages réalisés par nos confrères suisses. Le mouvement des 45 heures est effectif en suisse alémanique. À Uzwil (canton de Saint-Gall), le personnel du groupe Büh-

ler - spécialisé dans l’industrie mécanique - travaille ainsi 45 heures par semaine depuis mars. En échange, la société s’est engagée à ne prononcer aucun licenciement pour des raisons économiques durant sept mois. Depuis mars, les 500 employés

si de 10 % le salaire de la direction et de 5 % pour les autres cadres rapporte La Tribune de Genève. Bref, des contreparties

d’Éternit Suisse (Payer- ne), travaillent aussi 45 heures par semaine. La même durée s’applique aux 3 000 col- laborateurs du fabricant

Ce serait un phénomène transitoire.

sont apportées. Le groupe argovien Benteler (42 heures, 350 collaborateurs) et bâlois Sauter (44 heures, 440 collaborateurs) ont fait de même. Si le mouvement est enclenché, il ne touche, pour le moment, pas l’horlogerie. À suivre. E.Ch.

de trains thurgovien Stadler Rail jusqu’à fin 2015. À Mou- tier (entre Délemont et Bien- ne), le fabricant de machines Tornos a étendu la durée du travail à 43 heures par semai- ne depuis le 1 er mars. À Schaff- house, G.F. Machining Solutions (industrie) l’a prolongé à 44 heures jusqu’à fin 2015 pour

Le Locle

Raccourci en moins, solution en plus Avec du retard, l’interdiction d’emprunter la route des Monts est en place. Au grand dam des frontaliers. Le Locle va toutefois autoriser aux navettes interentreprises de frontaliers d’utiliser les voies de bus en septembre.

Dans l’industrie suisse, quelques entreprises sont passées à 45 heures payées 40. Un phénomène observé uniquement en suisse alémanique.

O n l’annonçait effective en janvier. Finalement, l’interdiction de circu- lation sur le raccourci de la route des Monts a quelques retards à l’allumage. Elle n’est opérationnelle “que” depuismars. Elle oblige entre 600 et 700 véhi- cules conduits le plus souvent par des frontaliers à passer par le centre du Locle (pour se rendre à La Chaux-de-Fonds) et inver- sement quand ils reviennent en France. donc le gain de temps même si les utilisateurs auront eu quelques semaines de rab. Les autorités ont en effet attendu la fin de l’hiver et les autori- sations pour fermer aux pen- dulaires cet axe, désormais réservés aux ayants droit du quartier ou aux employés de la manufacture Christophe Cla- ret par exemple. Cette mesure a des consé- quences sur le report modal au Locle et à La Chaux-de-Fonds. Les automobilistes comptent en Pour les contrevenants qui utiliseront toujours ce raccourci, ce sera 100 francs suisses d’amende. Terminé

moyenne 10 minutes pour des- cendre le petit kilomètre qui sépare le haut du bas du Crêt- du-Locle. Et 17 minutes pour rejoindre le Col-des-Roches. Cer- tains ont déjà trouvé des itiné- raires “bis” au Locle via la zone industrielle, limitée à 30 km/h, le Quartier neuf, puis la rue Alexis-Marie Piaget, avant de se retrouver dans le trafic étran- glé rue des Envers. La ville du Locle dans sa poli- pourront être empruntées par les frontaliers, notamment dans le cadre des navettes interentre- prises, explique Cédric Dupraz, en charge de la mobilité. Il s’agit de voies de bus bidirectionnelles au Col-des-Roches et à l’Est de la ville, permettant un gain de temps relativement intéressant (même si l’autre point noir Vil- lers-Le-Lac-douane restera pro- blématique en terme de temps le matin). Les travaux commen- ceront en avril pour se terminer en septembre.” tique de mobilité a déci- dé de réagir en lançant des investissements visant à favoriser la tra- versée de la Mère com- mune. “Les voies de bus

“Des voies de bus interen- treprises.”