Journal C'est à dire 208 - Mars 2015

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Une micro-crèche au fond de la vallée Brémoncourt

Saint-Hippolyte L’inévitable fin des transports méridiens Les territoires ruraux, parmi leurs nombreuses contraintes, sont confrontés à la problématique des transports méri- diens des enfants en période scolaire. Faire rentrer les enfants qui n’habitent pas là où est l’école chez eux le midi, c’est bien, mais c’est cher…

la dotation de l’État diminue au fil des ans. “Il faudrait aug- menter les impôts de 10 %. Nous avons voté, la réponse est néga- tive. Nous ne financerons plus ce service dès la prochaine ren- trée” poursuit le président. Les communes des environs de Saint-Hippolyte qui envoient leurs enfants au bourg-centre ont désormais la possibilité de prendre à leur charge le coût du transport. “Les seules alterna- tives seront le financement inté- gral par les communes ou alors par les parents.” Peu probable. Alors, la cantine devra sans dou- te faire face à une augmenta- tion des effectifs. Le maire Ser- ge Cagnon s’y attend : “Nous avons une capacité d’accueil suf- fisante dans notre salle des fêtes où une trentaine d’enfants man- gent déjà chaque midi. Nous assumerons sans problème ces nouvelles inscriptions.”

L es transports méridiens permettent de ramener les enfants des écoles maternelle et de primaire man- ger le midi à la maison puis les reconduire ensuite à leur école l’après-midi. Concrètement, un aller-retour à la mi-journée entre Saint-Hippolyte et les villages des environs. Depuis trois ans, le Conseil général s’est pro-

gressivement désengagé du financement laissant commu- nauté de communes et com- munes à leurs calculs. Pour Jean-Jacques Venditti, pré- sident de la communauté de communes de Saint-Hippolyte, le calcul est simple : “À partir de septembre prochain, le coût serait pour nous de 95 000 euros par an.” Inimaginable alors que

L’équipe des Doux Doubs au grand complet, heureuse d’accueillir les premiers enfants dans cette microstructure qui ne demande qu’à grandir.

Depuis quelques jours au village, les Doux Doubs offrent une alternative de garde d’enfants inédite aux parents de cette vallée isolée. Une initiative asso- ciative remarquable dans une zone rurale qui en avait bien besoin. “M aman de deux enfants et par ailleurs agricultrice, j’ai été, comme beaucoup confrontée à la difficulté de trouver un mode de garde, notamment en crèche, et à la difficulté de faire coïncider mon propre planning aux horaires d’ouverture de ces structures” confie Magali Baulieu, à l’origine de ce projet. L’enquête de faisabilité a permis de la confor- ter dans ce choix d’une structure collective, choix

soutenu par les collectivités locales qui voient ainsi s’ouvrir dans ce village de 160 âmes un service public qui accueille des enfants de 0 à 6 ans. “De 6 h 30 à 19 heures, mais les horaires peuvent évoluer selon les besoins des parents” ajoute la présidente qui avec trois autres col- lègues assurera le fonctionnement de la micro- crèche. “Notre capacité d’accueil est aujourd’hui de 8 enfants et 10 à la prochaine rentrée.” À quelques mètres de la frontière suisse, l’association des Doux Doubs n’accueillera pas forcément que des enfants de travailleurs fron- taliers mais s’adresse à tous sans aucun critè- re de revenus, de situation profession- nelle, familiale, lieu de résidence ou de travail n’est pris en compte pour l’inscription à la micro-crèche. Elle va en tout cas simplifier la vie de quelques familles de la vallée. “Certaines mamans vont ainsi pouvoir reprendre un travail” se féli- cite la présidente.

S’adapter aux besoins des familles.

Faute de prise en charge par leur commune ou leurs parents, ces enfants devront dès septembre manger à la cantine.

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