Journal C'est à dire 207 - Février 2015

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Damprichard

Mont-de-Vougney

Où en est “l’esprit Charlie” ? Tout le monde le voulait ce numéro 1 178 de Charlie Hebdo quelques jours après l’attentat. Sursaut démocratique ou engouement subit pour la presse avec un brin de curiosité, saine ou non, comme après chaque fait divers ? Un mois après, qu’en est-il…

Pierre Jacquet, 43 ans de vie publique

Décoré récemment de la médaille d’honneur régio- nale, départementale, com- munale échelon or, Pierre Jacquet aura donné 43 ans de sa vie au service de la collectivité. Une longévité aussi rare que remarquable sur laquelle il revient en tou- te transparence. “I ssu d’une famille de modestes agriculteurs avec 11 enfants, les notions de partage et de rigueur ont toujours été importantes pour moi” explique cet ancien professeur de mathématiques élevé avec des règles strictes de respect et de compréhension de son pro- chain. “Après le petit séminaire à Maîche, j’ai enseigné ici au col- lège Saint-Joseph dès 1965” , une carrière qui lui permet de fré- quenter syndicats et clubs de

“L e jour de la mise en vente, j’avais des gens devant le magasin une heure avant l’ouverture” se sou- vient Bruno Prudhon, patron du tabac-presse Skate de Dam- prichard. Évidemment com- me partout en France, les rares numéros disponibles se sont arrachés. Sans bagarre ici au moins mais avec beaucoup de demandes de réservations impossibles à mettre en pla- ce. “Avant cela, j’en vendais un ou deux numéros par semaine.” Sauf que là, plus de 200 lui ont été demandés et aujourd’hui encore une centaine de clients restent en attente. Incroyable de mémoire de buraliste ! Et aussi de quoi s’interroger. “Quand on est vendeur de pres- se, on se pose nécessairement la question de savoir si ce qu’on vend ne va pas choquer notre clientèle” note Bruno Prudhon qui comme beaucoup s’est vu interrogé par ces acheteurs occa- sionnels parfois étonnés en ouvrant pour la première fois Charlie Hebdo. “Il y a eu pas mal de discussions” confie-t-il en ajoutant que “c’est une curio- sité qui sera sans doute très tem- poraire pour ce titre.” Les plus militants des lecteurs auront

en effet opté pour l’abonnement afin de soutenir, aussi, finan- cièrement le journal.Alors, peut-

Mais ça retombe déjà un peu.” L’émotion comme le réflexe répu- blicain auront sans doute été

être ce regain d’intérêt pour la presse écrite pro- fite-t-il à l’ensemble de la profession ? “On a noté plus de ventes sur les jour-

éphémères, ce qui semble se confirmer dans les maisons de la presse comme dans les urnes. Voilà qui n’aurait à coup

L’émotion et puis après…

sûr pas étonné les défunts auteurs qui eux resteront Char- lie pour l’éternité.

naux satiriques pendant les semaines qui ont suivi et le même phénomène sur les magazines.

Pierre Jacquet a été nommé maire honoraire de Mont-de- Vougney par arrêté du préfet de Région en juin 2014.

mier magistrat mais simple conseiller municipal. “C’est un poste gratifiant, à la fois tech- nique et concret où tout le mon- de travaille dans le même sens, celui de l’intérêt général.” Le sens même de ce long engage- ment aujourd’hui derrière lui. “Est-ce que je recommencerais aujourd’hui sachant les sacri- fices que cela implique au niveau de la vie privée ? ” Question posée à haute voix et restée sans réponse. Mais il tient à souli- gner pour conclure. “Si l’image des hommes politiques natio- naux est souvent ternie, il faut saluer le travail des élus locaux qui, quelles que soient les convic- tions politiques, sont toujours guidés par l’intérêt général.” D.A.

avec Pierre Mainier, en 1983 avec Maurice Deschaux avant d’être moi-même tête de liste en 1989.” Un long parcours, toujours dans l’opposition, avec une courte défaite de 20 voix lors de ce der- nier scrutin. “On a donc convain- cu Joseph Parrenin de nous

réflexion. “Les bases de mon engagement avant de militer politiquement au Parti Socialiste dès le congrès d’Épinay en 1971” se souvient cet

rejoindre en 1995 et on a gagné. Je suis devenu adjoint durant un man- dat avant de déménager à Mont-de-Vougney.” Là, tout juste installé, il y

L’intérêt général comme moteur.

homme de gauche qui non seu- lement enseigna dans le privé mais fera de cette terre catho- lique et conservatrice celle de ses combats politiques. “Déjà en 1971 j’étais candidat à Maîche sur la liste d’Henri Griffond-Boitier, puis en 1977

est élu maire “avec la fierté d’avoir construit au village une vraie mairie.” Aussitôt, il est également élu président du S.I.V.U. de l’eau du plateau de Maîche, un man- dat qu’il poursuivra jusqu’en 2014 bien que n’étant plus pre-

Bruno Prudhon a assisté à de nombreux débats dans son magasin avec des clients ouvrant pour la première fois Charlie Hebdo.

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Communication CCI - Février 2015 - Photos : Laurent Cheviet

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