Journal C'est à dire 207 - Février 2015

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Charmoille

Chantal Hérard, Roger Dubief, Danièle Chatelain, Véronique Binet, Françoise Graizely, membres actifs du cinéma de Charmoille.

Le cinéma s’ouvre aux malentendants et aux malvoyants À Charmoille, le cinéma associatif a investi dans du matériel pour permettre à des personnes victimes de handicaps sensoriels de retrouver le goût du 7 ème art. Des casques sont distribués aux malentendants et des films sont proposés en audio-description aux malvoyants.

se relaient pour proposer 2 à 3 films différents par week-end avec 4 à 6 séances en moyenne, des séances pour les scolaires, des mensuelles pour les anciens. 9 500 spectateurs se sont assis dans la salle d’une capacité de 220 places en 2014 contre 7 000 un an plus tôt, preuve de l’engouement du lieu passé au film numérique et qui a fêté ses 50 ans il y a deux ans. Si la loi oblige pour les établissements recevant du public de se mettre aux normes handicapées afin de favoriser l’accessibilité, rien ne l’obligeait de se doter de ces appareils : “Nous l’avons fait car nous sommes sensibilisés aux handicaps en sachant qu’un de nos membres a des problèmes auditifs, relate la présidente. Et comme nous ne payons pas de loyer, ni le fonctionnement du cinéma (payé par la communauté de communes), nous pouvions financièrement le supporter.” Avec un prix de 6 euros par séan- ce (pour un adulte) et des films récents projetés trois semaines après une sortie nationale, le cinéma de Charmoille conforte son rôle culturel sur le premier plateau. Une aventure rendue possible grâce aux bénévoles… E.Ch.

O ui, même les aveugles peuvent désormais fran- chir les portes du ciné- ma de Charmoille, lieu associatif connu pour proposer des

jectionnistes bénévoles. Com- ment cela fonctionne ? Pour les personnes malentendantes, un casque audio et un boîtier récep- teur leur sont remis avant la

l’audio-description. Pour “La famille Bélier”, dernier film qui a cartonné au box-office, le ciné- ma l’a proposé en audiodes- cription. Une voix off décrit les scènes, les personnages, leurs vêtements, sans que ces com- mentaires ne se bousculent avec les dialogues du film. L’investissement financier cor- respondant à l’achat de maté- riel équivaut à une dépense de 3 000 euros, somme qui ne met pas en péril le fonctionnement de l’association où 35 bénévoles

films récents à des spec- tateurs plus nombreux. MêmeVéronique Binet, présidente du cinéma, n’y croyait pas vraiment au départ. Proposer des

séance (gratuitement). À leur convenance, “ils règlent le son” explique le technicien. Les sourds peuvent aussi suivre en lisant les sous-titrages.

“Le cul entre deux chaises.”

films à des malvoyants ou mal- entendants, quelle idée,quel défi ? Il est réussi : “Les retours sont vraiment positifs. Nous avons des personnes malentendantes qui reviennent depuis” commente Roger Dubief, l’un des huit pro-

Pour ne pas déranger les autres téléspectateurs qui ne voudraient pas voir les bandes “sous-titrées”, des séances spécifiques sont organisées. Pour les malvoyants ou aveugles, les personnes peuvent écouter

Roger, projectionniste, présente le matériel mis à disposition gratuitement pour les spectateurs malentendants ou malvoyants.

Renseignements : www.cinema-charmoille.fr ou 03 81 44 30 49

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