Journal C'est à dire 207 - Février 2015

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P O L I T I Q U E

Politique

ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES : TOP DÉPART

Maintenant que tous les candidats sont déclarés, droite et la gauche classiques sont en marche pour le scrutin des 22 et 29 mars prochains. Avec chacun sa stratégie.

Majorité départementale

Unis derrière Claude Jeannerot Sur 22 conseillers généraux sortants, 14 ont décidé de repartir sous l’étiquette “majorité départementale” condui- te par Claude Jeannerot, candidat à sa succession.

D ans l’opposition, comme dans la majorité, beaucoup jusqu’en début d’année se posaient la question de savoir si Claude Jeannerot allait rempiler. Plus de doute : le président du Conseil général

“motivé” mais aussi pragma- tique : “J’ai la faiblesse de croire que ma présence peut conforter la majorité départementale. Et j’ai la responsabilité personnelle de préparer l’avenir.” Président depuis 11 ans, l’ancien sénateur veut rappeler le bilan de son

sortant est bien can- didat aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains. Le membre du Parti socialiste - qui repart sans l’étiquette P.S. car 50 % de ses colistiers sont de la société civile

équipe qui a agi avec “rigueur et efficience” mais lui ne repart pas “contraint et forcé” dit- il. Il rappelle à qui veut l’entendre qu’1 euro investi par le Départe- ment équivaut à 8 euros de retombées dans

Christian Bouday tentera de sauver sa peau.

La plupart des candidats de la majorité autour de Claude Jeannerot.

La majorité ne cache pas qu’elle a eu des difficultés à boucler les quadrinômes notamment dans les zones où elle est faible (voir plus loin les pages consacrées à chaque canton). Début février, il n’y avait toujours pas de pos- tulant dans les cantons de Frasne et d’Ornans. Il manquait encore aussi deux femmes sur le can- ton de Maîche (une titulaire et une suppléante), un couple de suppléants à Pontarlier et un suppléant à Morteau. Tout est

désormais complet. Dans le Haut-Doubs pon- tissalien, Christian Bouday ten- tera de sauver sa peau face à une droite unie. Pour Besançon, si les candidats ont plus facile- ment été trouvés, l’équation n’a pas été simple à trouver. Le can- didat sortant Lotfi Saïd est ain- si “parachuté” à Besançon 4 et laisse son canton d’élection (Planoise devenu Besançon 1) pour laisser la place à Gérard Galliot (maire de Dannemarie-

sur-Crête). Le socialiste Yves- Michel Dahoui, adjoint au maire à Besançon, bataillera sur Besançon 5. Toujours à Besançon, un accord a été passé avec Les Verts (E.E.L.V.) qui bénéficient d’un binôme titulaire sur Besançon 3. En contrepartie, il n’y aura pas d’écologistes sur les autres cantons bisontins. Mais cela ne sera pas le cas sur les autres cantons, ce que “regrette” Claude Jeannerot rappelant qu’Éric

Alauzet faisait partie de “sa” majorité avant son élection à l’Assemblée. À l’heure de la fusion des Régions, Claude Jeannerot estime que le Département est “dans la bonne proximité.” Il devrait garder ses compétences actuelles que sont le social, les collèges et les routes mais per- dre le transport au profit de la région. “La gauche”, ou plutôt la majorité, se dit prête. E.Ch.

- aura 70 ans en avril. Un anniversaire qu’il pourrait peut- être fêter en prenant pour la troisième fois la tête du Départe- ment. “C’est notre leader naturel” estime Nicolas Bodin, respons- able de la section P.S. du Doubs. Poussé pour repartir par ses pairs, Claude Jeannerot se dit

l’économie. “Nous avons un bilan, un projet, une équipe, résume le chef de file. Sur 22 conseillers généraux, 14 ont décidé de se représenter. C’est une équipe qui garde un capital d’expérience” poursuit Claude Jeannerot. Les 38 suppléants sont nouveaux (sauf Claude Girard).

Droite La droite part unie à la bataille

local de ses candidats. Le slogan de cette campagne - “Vivre ici” - en dit long sur cet élément. “Nous nous présentons pour l’alternance.” Le ton de Christine Bouquin est lui aussi volontaire. Et politique : “L’inversion de la courbe

par le socialiste Claude Jeannerot. “Le préalable à cette union de la droite a été la liste d’union qu’a réussi à men- er Jacques Grosperrin à Besançon. Cette union a donné une vraie dynamique qui se poursuit aujourd’hui pour ces

U n signe qui ne trompe pas… C’est Christine Bouquin, la conseillère générale du can- ton deMaîche, qui a mené les débats micro en main lors de la présen- tation des candidats de la droite le 25 janvier dernier à La Vèze. Si le temps n’est pas encore venu de décider qui sera le nouveau leader de la droite, et donc le nouveau président du Con- seil départemental (futur nom du Con- seil général) en cas d’alternance au

soir du 29 mars, on a quasiment déjà la réponse. Et dans cette hypothèse, Christine Bouquin pourrait devenir la première femme élue à cette fonc- tion. Nous n’en sommes pas là… Avant de confirmer cette hypothèse, il faudra que la droite remporte au moins 10 des 19 nouveaux cantons redé- coupés du Doubs. Pour l’instant, elle est plus que minoritaire avec 13 con- seillers généraux sur les 35 actuels élus. La droite y croit et mise sur l’ancrage

Chef de file d’un bataillon de 76 candidats, Christine Bou- quin a présenté les troupes qui défieront la majorité dépar- tementale de Claude Jeanne- rot lors des deux tours de ces élections départementales nou- velle formule.

du chômage ? Nous ne voyons toujours rien venir.” “La réforme territoriale ? Elle a été décidée à Paris et on nous l’impose sans même connaître les compétences futures des

élections départementales” souligne de son côté Jean- Marie Binétruy, le président de l’U.M.P. du Doubs. La moyenne d’âge des 76 can- didats de la droite (deux tit-

“Vous imaginez le renouvelle- ment qu’il va y avoir !”

Départements” note l’élue au nom de ses collègues de l’U.M.P., de l’U.D.I., du MoDem et des personnes issues de la société civile, tous formant ce front uni contre la majorité en place conduite

ulaires et deux suppléants pour cha- cun des 19 nouveaux cantons) est à peine supérieure à 50 ans. 82 % d’entre eux sont des actifs et sur les 76, 7 seule- ment sont des candidats déjà élus au Conseil général (Christine Bouquin, Annick Jacquemet, Béatrix Loizon, Frédéric Cartier, Alain Marguet, Pierre Mazimann et Serge Cagnon). Certains sont élus ailleurs comme au conseil municipal de Besançon par exemple (Marie-Laure Dalphin, Philippe Gonon, Michel Omouri, Michel Vienet…), au Conseil régional (Denis Leroux, Françoise Branget) ou dans des petites communes. La plupart n’ont aucun mandat. Par volonté de contraste, la droite souligne que “ 67 % de nos can- didats sont du secteur privé, 33 % du secteur public.” “Vous imaginez le renou- vellement qu’il va y avoir !” Mais l’ombre du vote F.N. plane sur ce prochain scrutin, malgré un mode de scrutin qui est tel que pour se main- tenir au second tour, il faudra réunir au moins 12,5 % des inscrits. Par ailleurs, ces élections de proximité se jouent aussi avant tout sur la notoriété des candidats au moins autant que sur leur étiquette. Les jeux sont ouverts, et le F.N. guette. J.-F.H.

La quasi-totalité des quadrinômes était là le 25 janvier à La Vèze.

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