Journal C'est à dire 207 - Février 2015

V A L D E M O R T E A U

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Grand’Combe-Chateleu

50 ans de Bonade, 50 ans de bonheur La piste de ski de descente de Grand’Combe-Chateleu a fêté ses cinquante ans de fonctionnement le 7 février. On doit sa création en 1965 à la détermination d’une poignée de passionnés de ski.

D enis Rigoulot a 87 ans. Mal- gré son âge, il chausse enco- re les skis avec plaisir pour dévaler la Bonade à Gran- d’Combe-Chateleu. Cette piste, c’est un peu la sienne. Car c’est grâce à lui si elle a été ouverte et équipée d’une remontée mécanique il y a cinquan- te ans. “À l’époque, nous étions une ban- de de copains. On skiait dans un champ pas très loin de l’école. On a eu l’idée d’organiser un concours de ski. C’est comme cela que j’ai découvert la Bona- de qui était un endroit où personne n’allait.” Denis Rigoulot va alors créer la société de ski de Grand’Combe-Cha- teleu, communément appelée depuis

le ski-club. Il le présidera pendant 33 ans. Raymond Bourdenet et Régis Serrette lui succéderont à cette fonc- tion. Avec les bénévoles de l’association, il va entreprendre d’équiper la piste d’un téléski. “À ce moment-là Morteau dis- posait d’une remontée mécanique aux Arces. Elle a cessé de fonctionner et nous l’avons récupérée” se souvient l’octogénaire. Le déplacement de cet équipement a été une épopée. “Nous avons transporté le câble à pied jus- qu’à Grand’Combe-Chateleu à mains d’hommes. Nous étions une cinquan- taine pour le faire !” Sur place, le télé- ski a fait l’objet de quelques ajuste-

ments pour être plus performants. “Marc Ryser a remplacé le moteur à essence par un moteur électrique. La tournerie Vuillemin a fait les roues, la fonderie Obertino les a coulées. Roger Jacquet a réalisé les axes. Nous avons obtenu le permis d’exploiter le téléski en 1965.” Cette date est l’acte de naissance offi- cielle de la Bonade (le nom signifie “la bonne eau”). Mais à ce moment-là, le téléski ne ressemblait pas à celui que l’on connaît aujourd’hui. Il ne mesu- rait que 320 mètres et le départ se situait un peu plus haut que le chalet exploité par le ski-club où viennent se réchauffer les skieurs. C’est dans ces

Denis Rigoulot est la cheville ouvrière de la création de la Bonade.

mêmes années qu’un tremplin sera construit à proximité du téléski qui permettait de faire des sauts d’une trentaine de mètres. Des générations de sauteurs feront leurs armes ici. Cer- tains brilleront en compétition. Le tremplin disparaîtra dans les années soixante-dix, en même temps que le District de Morteau décidera de valo- riser le ski alpin dans le sec- teur. Une page de l’histoire de la Bonade va alors se tour- ner avec l’installation d’un nouveau téléski et l’aménagement d’une piste plus longue : 980 mètres pour un déni- velé de 320 mètres. Le 7 février, la Bonade a fêté ses cin- quante ans dans une ambiance fami- liale et conviviale, enregistrant pour l’occasion un pic de fréquentation. “Le samedi, on a comptabilisé 3 600 remon- tées et le dimanche 3 900. 300 repas

ont été servis. C’était très bien” remarque Jean-Louis Bobillier-Monnot, membre du ski-club de Grand’Combe-Chate- leu, qui occupe un emploi saisonnier à la communauté de communes du Val de Morteau pour gérer le téléski. André Simon-Chopard et sa fille Sophie ain- si que Vincent Bobillier-Monnot, font aussi partie de l’équipe qui fait fonc-

tionner le domaine (circuit de ski de fond de 2,6 km, fil nei- ge, circuit raquette de 6 km en plus de la piste de ski). 2014-2015 est d’ores et déjà une des meilleures années avec

“On fait des journées exception- nelles.”

les hivers 1980-1981 (70 jours d’ouverture) et 2004-2005. “On fait des journées exceptionnelles” s’enthousiasme André Simon-Chopard. Contrairement à certaines idées reçues, il n’y a qu’un hiver où la Bonade n’a pas fonction- né. C’était en 2013-2014. T.C.

En 1965, le premier téléski ne mesurait que 320 mètres de long. La piste actuelle en fait 980.