Journal C'est à dire 206 - Janvier 2015

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Val-de-Travers Ski : La Robella prépare sa transition Parce que le canton de Neuchâtel ne lui financera pas de canons à neige, la station située à 30 km de Mor- teau choisit de se réformer… pour survivre. L’étude d’un nouveau télésiège est en cours. Il pourrait servir l’hiver mais surtout l’été.

S ur la face nord du Chas- seron, un long télésiège conduit les skieurs de 770 mètres à 1 457 mètres d’altitude. “Il met environ 13 minutes…Les skieurs veulent qu’il aille plus vite (surtout quand il fait froid). On en a conscience” admet Jacques Haldi, président duTélé- siège Buttes-Robella et Téléskis Chasseron Nord (T.B.R.C.) et de l’association Sauver la Robella. zaine de personnes. Mais ici, le ski ici a entamé une révolu- tion poussée par la décision poli- tique : “En 2009-2011, nous avons rendu notre plan direc- teur de développement qui était orienté vers la neige. Jugeant que ce n’était pas rentable, le can- ton de Neuchâtel a décidé de ne pas soutenir l’opération” relate le président qui a changé son fusil d’épaule. Privé de canon à neige, il a inclus les politiques, les acteurs du tourisme et a tra- La station, avec ses quatre téléskis, est familiale. Elle dispose de 20 kilomètres d’alpin et emploie une quin-

vaillé sur un nouveau plan qui vient de sortir : “Le projet est de remplacer notre télésiège vieux de 45 ans qui constitue notre colonne vertébrale par un nou- veau qui pourrait être pourquoi pas une télécabine. On pourra développer l’activité V.T.T. et trot- tinette l’été et en profiter l’hiver.” Le projet est estimé à 15 mil- lions de francs suisses. Cette année, le canton devra se prononcer sur laquelle des trois stations neuchâte- loises il soutiendra majo- ritairement à l’avenir. Les Bugnenets (station de Didier Cuche dans le Val- de-Ruz), la Robella et la Vue des Alpes sont en course. En outre, la coopérative qui a été secourue financièrement par la commune en début d’année, a confié à l’entreprise touris- tique “Goût et Région” sa com- munication et son marketing. “Le but est de mettre à profit notre tourisme vert.” Il y a par exemple cette idée pour les mar- cheurs de profiter du sommet et ensuite de redescendre sur un parcours où des fontaines à

absinthe seront installées. Pour l’heure, les clients sont surtout des locaux. Lorsque l’on com- pare “sa” station avec Métabief, Jacques Haldi se montre envieux : “Cela fait mal au cœur de voir que l’on a la même mon- tagne mais pas les mêmes inves- tissements.” Pour skier à La Robella, il faut compter 30 francs suisses (25 euros) la journée pour un adulte et 20 francs pour un enfant. E.Ch. La Robella n’a pas de canon à neige mais profite d’un bon enneigement : ses pistes sont orientées au nord.

Des fontaines à absinthe seront installées.

La Chaux-de-Fonds

La nouvelle gare routière ne fait pas que des heureux Des commerçants dénoncent la suppression de places de parkings pour les véhicules et la fin de la possibilité de stationner pour une longue durée. La Chaux-de-Fonds le reconnaît mais demande de la patience.

L e changement ne semble pas satisfaire tous les Chaux-de-Fonniers. Depuis le 14 décembre, date du réamé- nagement de la place de la Gare, la circulation est totalement inter- dite aux véhicules privés sur tou- te la partie ouest de cet empla- cement. Et visiblement, cela ne satisfait pas tout le monde : “Un agent immobilier. C’est normal que l’on tourne en rond, ils ont supprimé plus de 200 places anciennement situées sur l’ancienne friche des C.F.F. C’est inadmissible que l’on ne trouve pas de parkings dans la troi- sième ville romande de Suisse.” Conseiller communal en char- ge de l’urbanisme, Théo Hugue- nin-Élie confirme que les sta- tionnements dépose-minute ain- si que les places en zone bleue de mes clients a mis plus de quarante minutes avant de trou- ver une place autour de la gare ! , s’exclame cet

situées devant la place de la Chambre Suisse “ont disparu et n’ont pas été remplacées” dit- il, sans préciser le chiffre. Le conseiller replace les choses dans le contexte : “Sur cette place, nous étions dans un chaos orga- nisé avec des bus, les piétons et les voitures. Il n’y avait jamais eu heureusement d’accidents… piétons, l’est aux véhicules pri- vés avec des places de parking. Cela nécessite effectivement plus de marche pour les piétons : envi- ron une centaine de mètres” dit- il. Cette reconfiguration de la gare se mêle à la reconfigura- tion du quartier Le Corbusier où une opération immobilière est engagée. Ces travaux (en 2015) vont supprimer de nou- velles places à l’est. “Une fois les travaux terminés, nous retrou- mais il fallait passer à cet espace partagé. L’ouest de la gare est réservé aux transports publics, le centre aux

verons les places perdues” pro- met le conseiller. La particularité de La Chaux- de-Fonds est de disposer d’un trafic interne relativement den- se (+ de 65 % du trafic est inter- ne) qui s’explique par une faci- lité à circuler. La ville a beau- coup de retard en matière de transfert modal. “Les habitants sont habitués à utiliser leur voi- ture” , concède Théo Huguenin- Élie qui remarque que le servi- ce de location de vélo fonctionne assez bien. Les politiques espè- rent que les Chaux-de-Fonniers utiliseront les transports en com- mun pour se rendre à la gare. Avec la neige qui arrive, cer- tains demeurent dubitatifs quant au clos couvert “monu- mental” (un rectangle aérien et épuré de trente mètres sur qua- rante, à près de sept mètres de hauteur), signé par le bureau d’architectes Frundgallina. Les autorités assurent qu’il n’y a aucun risque d’effondrement.

Du trafic de sacs-poubelle ! Cela paraît totalement ubuesque. Et pourtant, un Chaux-de-Fonniers a été interpellé pour avoir utilisé de faux sacs poubelle qui lui ont permis de réaliser des économies sur sa facture de déchets. L’occasion de s’attarder sur le traitement des déchets chez nos voisins. La Chaux-de-Fonds

+ de 65 % du trafic est interne.

“L’ affaire” a mobi- lisé des équipes de police et tenu en haleine entre la fin novembre et le 18 décembre, de nombreux Chaux-de-Fonniers et habitants du canton. Une vraie saga que ces “faux sacs poubelle” qui prê- te à sourire pour celui qui n’est

60 et 110 litres. Certaines com- munes n’acceptent toutefois que les sacs de 17 et 35 litres, en raison des limitations tech- niques de leurs conteneurs. Ils sont disponibles par rouleaux de 10 sacs (5 pour la version 110 l), au tarif suivant : 1 franc suisse (1,20 euro) pour un sac de 17 litres, 2 francs suisses

de-Fonds a été déposée pour l’utilisation de faux sacs pou- belle. L’enquête menée par la procureure Vanessa Guizzetti et la Police neuchâteloise a per- mis d’identifier l’auteur présu- mé de ces faits. Après avoir trou- vé le fabriquant de faux sacs, les enquêteurs sont intervenus chez la personne ayant passé commande de 1 000 rouleaux de 10 sacs 35 litres, payés 3 500 francs à la place de 20 000 francs qu’auraient coû- té les vrais sacs. “L’intéressé a reconnu les faits en expliquant avoir voulu faire des économies en matière d’élimination des déchets. Depuis août 2013, il a utilisé ces sacs à titre pro- fessionnel et privé. 225 rouleaux ont pu être récupérés dans son entreprise ainsi que quelques sacs disparates” explique la poli- ce neuchâteloise. Le montant de l’amende pour une infrac- tion à la loi cantonale concer- nant le traitement des déchets (L.T.D.) peut aller jusqu’à 40 000 francs. Les Chaux-de-Fonniers sont rassurés. Une véritable psy- chose semblait s’être installée car personne ne savait distin- guer le vrai sac du faux. Un uti- lisateur d’un faux sac aurait-il pu être considéré comme rece- leur ? Difficile d’y croire…

pas suisse. L’occasion aussi de comprendre le système. Alors que les habitants du Val de Morteau sont passés à la rede- vance incitative (paie- ment des ordures en

pour un 35 litres, 3,40 pour un 60 litres et 6,30 pour un 110 litres. Ce sac est une taxe de financement du coût de gestion des déchets, “mais c’est aussi une incitation

Payé 3 500 francs suisses au lieu de 20 000.

fonction du nombre de levées), les habitants du canton de Neu- châtel achètent le SacNEVa, nom du sac officiel à déchets incinérables dont l’usage est obligatoire et exclusif depuis le 1 er janvier 2002 dans toutes les communes du canton de Neu- châtel. Il se reconnaît à sa cou- leur gris clair et à son marquage vert avec le slogan “Les matières, ça se gère !” “Aucun autre modèle de sac n’est admis à la collecte des déchets, que ce soit lors des tournées de ramassage, dans les écopoints ou les déchetteries” rappelle le service cantonal en charge de cette question. Ce “SacNEVa” existe en quatre tailles : 17, 35,

à limiter le volume de vos déchets !” explique un profes- sionnel suisse. Lancé en 2002, il a été adopté même si à Villers-le-Lac, des habitants se souviennent de ces sacs poubelle venus de Suisse (qui n’étaient pas des SacNE- Va) déposés dans des poubelles françaises… quand ils n’étaient pas abandonnés sur des par- kings ou au milieu de la forêt. La mécanique, bien huilée, s’est grippée après à la découverte de faux sacs il y a quelques semaines. Était-ce le fait d’un individu ? D’une bande orga- nisée ? Une plainte pénale de “Vadec” (délégataire de servi- ce) et de la Ville de La Chaux-

Inauguration de la partie ouest de la gare de La Chaux-de-Fonds. Ici le conseiller communal Théo Huguenin-Élie (à gauche) et Pascal Vuilleumier, directeur de TransN.

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