Journal C'est à dire 206 - Janvier 2015

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É C O N O M I E

Santé

La consultation douleur, ou les bienfaits de l’hypnose À l’initiative de la consul-

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr đ !0. %0! đ É , .#! đ ( !)!*0 đ .h2+5 * ! đ 10+ đ +0+ đ %0 0%+* đ +%/%./ đ +))!. !/ đ *0.!,.%/!

C’ est à dire : Dans quel contexte s’inscrit la création de cette uni- té de traitement d’évaluation et de traitement de la dou- leur ? Alain Girod : J’ai d’abord exer- cé comme médecin anesthésis- te à Pontarlier avant de suivre une formation supplémentaire axée sur la douleur chronique à la fin des années quatre-vingt- dix. On a surfé sur l’engouement tation douleur chronique ouverte sur l’hôpital de Pontarlier depuis 2003, le docteur Alain Girod apai- se et soulage grâce à l’hypnose des patients qui ont parfois tout essayé pour venir à bout de leurs souffrances. Des consul- tations ont lieu à Morteau.

autour des soins palliatifs pour ouvrir plusieurs unités de consul- tation douleur en Franche-Com- té, dont celle de Pontarlier. Ce dispositif s’est mis en place avec l’appui de l’hôpital et de l’A.R.S. (agence régionale de santé) qui apporte son soutien financier. Il s’agit d’un service public avec des consultations de spécialistes entièrement remboursées. On n’est pas du tout dans la logique d’une médecine à deux vitesses. Càd : Qu’entendez-vous par douleur chronique ? A.G. : On ne se situe pas dans le champ de la douleur post-opé- ratoire mais on traite la douleur qui évolue depuis 3 à 6 mois. À titre d’exemple, on peut citer la lombalgie, la sciatalgie, les migraines, les maux de tête voi- re les douleurs cancéreuses liées à l’opération ou à la chimio- thérapie. On intervient aussi

pour des névralgies faciales ou des zonas… Càd : Peut-on vous consulter librement ? A.G. : La plupart des patients sont envoyés par leur médecin traitant mais ce n’est pas une obligation. Càd : Quel est votre rôle ? A.G. : J’établis un diagnostic et si un traitement est prescrit, c’est à moi d’en évaluer la qua- lité et de l’ajuster au besoin.

deux autres médecins, une ostéo- pathe, une psychologue, une infirmière. On intervient dans une démarche collective. Càd : Vos patients sont moti- vés ? A.G. : Pas de souci car ils vien- nent souvent nous voir quand ils ont déjà fait le tour de toutes les “boutiques”. On les récupè- re à la suite d’un nomadisme médical en essayant d’y mettre un terme. Avec des patients prêts à tout, il y a parfois un risque Càd : Qu’est-ce qui vous plaît dans l’hypnose ? A.G. : Cette thérapie laisse de belles marges de manœuvre. On travaille beaucoup avec la créa- tivité. L’hypnose conserve enco- re une dimension mystérieu- se. Je tiens à garder ce côté mer- veilleux, magique. Càd : Comment expliquer la présence d’un aquarium dans votre bureau ? A.G. : Ici chaque détail a son importance. Les poissons ont un côté apaisant. Le fait que la consultation soit installée dans l’ancien hôpital a son importance. Il y a une histoire, une ambian- ce, un décor. Je voulais aussi indi- quer qu’on fait partie du réseau douleur Franche-Comté. On tra- vaille ensemble, on se réunit, on discute et on forme un seul et unique interlocuteur vis-à-vis des autorités de tutelle. Càd : Y a-t-il une technique spécifique pour hypnotiser de dérive sectaire. On est là pour les conseiller et leur éviter de tom- ber dans cette spirale infernale.

Christian Jouillerot et toute son équipe

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Mais au départ, je suis avant tout là pour écou- ter des gens avec des douleurs auxquelles plus personne ne prête atten- tion. C’est à moi de croi- re ce qu’ils me disent.

“C’est à moi de croire ce qu’ils me disent.”

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Càd : Vous examinez beau- coup de patients ? A.G. : On effectue 2 200 consul- tations par an. Beaucoup de gens sont attirés par l’hypnose. Cer- tains effectuent le déplacement depuis Luxeuil, Montbéliard. Càd : L’hypnose guérit toutes les douleurs ? A.G. : On peut tout faire avec l’hypnose mais pas n’importe quoi. C’est une thérapie à la mode encore en cours de recon- naissance comme a pu l’être récemment l’ostéopathie. Il est important de connaître ses limites. C’est un outil merveilleux et très puissant qui permet aux gens de mieux gérer leurs dou- leurs et de retrouver confiance dans leur corps. On se réconci- lie avec soi-même. Càd : Travaillez-vous seul ? A.G. : Non, je fonctionne au sein d’une petite équipe qui comprend

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les gens ? A.G. : Il y a autant de méthodes que d’instituts. Chacun procè- de selon sa façon d’être. C’est une thérapie à la carte mais pas une finalité en soi, plutôt un savoir être qu’un savoir-faire. Càd : Chacun peut pratiquer l’hypnose ? A.G. : Oui, mais certains sont

plus doués que d’autres.

Càd : Vous consultez seule- ment sur Pontarlier ? A.G. : On se déplace aussi à l’hôpital de Morteau dans le cadre des consultations avan- cées. À Pontarlier, on consulte tous les jours sur rendez-vous du lundi au samedi. Propos recueillis par F.C.

Alain Girod pratique souvent l’hypnose pour soigner les douleurs de ses patients en reconnaissant aussi que la méthode a aussi ses limites.

Épenoy Les bières d’Anaïs servies sur le Plateau Âgée de 26 ans, titulaire d’un master en agroalimentaire, Anaïs Mesnier brassede la bière qu’elle vend et distribue à Épenoy depuis novembre dans l’ancien restau- rant du village rénové. Avec sa touche féminine, l’entrepreneur propose pour le moment une bière blonde et une ambrée.

V ersée dans un verre de 33 cl, la bière ambrée dénommée la “Spi- noyenne”, du nom des habitants d’Épenoy,semble s’élever et caresser les parois du réci- pient. Dans la bouche, le goût reste. Mais le liquide alcoolisé ne tape pas la tête : avec 5 % d’alcool, la “Spinoyenne” est légè-

re. Cette - nouvelle - bière arti- sanale est la seconde créée par Anaïs Mesnier, la première étant une bière blonde baptisée la “Dam’Naïs”. À 26 ans, la jeune femme s’est lancée dans la fabrication de biè- re artisanale. L’activité a le vent en poupe. Mais peu de femmes ont relevé le défi. Peut-être par-

ce qu’elles n’aiment pas la biè- re ? “Tout le monde peut aimer la bière… il faut simplement trouver “sa” bière, celle qui vous correspond” répond du tac au tac la jeune femme installée au centre du village d’Épenoy dans l’ancien bar-restaurant. Elle a repris la licence IV. Aujourd’hui ici, on fait des bières… On peut

Anaïs Mesnier, 26 ans, a créé une brasserie artisanale à Épenoy.

aussi les déguster le mercredi et le vendredi après-midi et le samedi. “Je veux dépasser cet- te réputation qu’a la bière que l’on boit soit pour se rafraîchir ou devant le match de foot. La bière peut se marier avec un pla- teau de fromage” argumente la spécialiste. La jeune femme conseille. Le reste du temps, elle brasse dans son laboratoire. Et ne compte pas ses heures pour produire un produit qualitatif : “La bière blon- de est assez douce et légèrement

pétillante” dit-elle tandis que sa bière ambrée possède un goût de torréfaction de la céréale et du houblon (9,80 euros les 4 bières). On y retrouve un goût de caramel. Partie en Belgique pour apprendre le métier, la chef d’entreprise maîtrise la pro- duction grâce à des machines dernier cri. Elle produit environ 500 litres par semaine qu’elle

vend en direct et aussi dans des magasins spécialisés dans les produits régionaux. Elle prévoit en 2015 de créer une bière pres- sion puis une aromatisée pour une production totale estimée entre 25 000 et 50 000 litres. Les premières semaines ont confor- té la jeune femme : la demande est là… E.Ch.

Brasserie d’Épenoy, Grande rue. Dégustations possibles mercredi et vendredi après-midi, samedi toute la journée

Une bière brune (la Spinoyenne) et une bière blonde (la Dam’Naïs).

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