Journal C'est à dire 206 - Janvier 2015

26

P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche

La maîtrise des déchets éveille les consciences La sécurité des agents comme des usagers nécessitait une mise aux normes de la déchetterie de la communauté de communes du pays de Maîche. Désor- mais bien en place, elle complète le dispositif de responsabilisation quant à la maîtrise des déchets et donc celle des coûts.

“C e projet a été mené par l’ancienne équipe en place avant les élections de mars dernier” tient à souli- gner Constant Cuche, aujour- d’hui en charge d’un dossier que Guy Sigvart a porté avant lui. “Il fallait mettre en sécurité les bennes, donc les travaux étaient

indispensables” poursuit-il, satis- fait de voir que ce nouvel outil à disposition de la population répond aux attentes : “On dénombre en moyenne 80 pas- sages par jour à la déchetterie, donc plus de 23 000 par an” , fré- quentation contrôlée par un bad- ge et limitée à six passages par an par foyer. “Et si les gens vien-

nent davantage, en dehors de leur redevance déjà payée, un coût de 4 euros par accès sup- plémentaire est facturé” préci- se-t-il. Dans les deux tiers des cas, cette moyenne est suffisante. “Là où des progrès ont aussi été faits, c’est au niveau des filières de recyclage. De fait, le tri est donc affiné” explique l’élu qui y voit un présage positif d’autant

et de valorisation des ordures ménagères du Haut-Doubs, Pré- val. Les bâtiments de la déchet- terie vont être modernisés et le contenu des bacs jaunes est désormais traité directement par cet organisme à Pontarlier depuis le 1 er janvier 2015. Par ailleurs, les divers produits col- lectés à la déchetterie pourraient avoir une deuxième vie : “La création d’une ressourcerie est à l’étude” confirme Constant Cuche. Un moyen de prolon- ger la vie des objets et ne pas céder à la course à la consom- mation qui rend trop de biens éphémères, ce qui en plus du remplacement a un coût de trai- tement. D.A.

qué et bien compris. Les efforts paient… en l’occurrence par une baisse de prix déjà de 10 euros sur la part fixe” note Constant Cuche. L’argument économique n’est donc pas anodin et le légis- lateur l’a bien entendu ainsi. “De notre côté, nous devons adapter le service à l’évolution des habi- tudes de consommation en géné- ral et Rationaliser en fonction des besoins” précise l’élu. Rame- ner le nombre de passage du camion-benne à un par quin- zaine est d’ailleurs à l’étude pour les petites communes. “Ce qui réduirait les coûts donc la fac- ture.” La collectivité prépare d’ores et déjà de nouvelles mesures avec le syndicat mixte de traitement

qu’il s’accompagne d’une réel- le prise de conscience des citoyens bien visible au niveau des déchets ménagers. “La collecte d’ordures ménagères était de 4 280 tonnes annuelles en 2012 puis de 3 974 en 2013 et déjà nous sommes certains d’une nouvelle baisse en 2014” se réjouit-il. Si ce tonnage baisse, il est bien entendu à mettre à l’actif des citoyens de plus en plus sensibles aux questions envi- ronnementales. Le tri est fait à la maison entre le bac gris sur lequel repose la facturation, et le bac jaune des papiers et car- tons dont le ramassage reste gra- tuit. “Le mécanisme de la rede- vance incitative a été bien expli-

Des questions de sécurité ont d’abord motivé les travaux de la déchetterie.

Charquemont

Belleherbe Des agriculteurs ouverts et solidaires Partout dans le département, au niveau des cantons en général, les agriculteurs se regrou- pent, se forment, se concertent. L’avenir de leur métier est source de beaucoup de dis- cussions. Le plaisir de simplement se retrouver est surtout la base de leur association.

Une association en mémoire de Muriel Lalevée Les amis et les proches de Muriel Lalevée ont du mal à faire leur deuil. Les faits sont pour eux difficiles à qualifier de “simple accident”. Alors ils se mobilisent en créant une association en mémoire de la victime.

S ur le plateau de Belleher- be, le G.E.D.A., groupement d’étude pour le dévelop- pement agricole est présidé par Michel Mouchart. “Nous avons créé l’association locale il y a une vingtaine d’années…Ça cor- respond à peu près à notre sor- tie des jeunes agriculteurs car on n’avait plus l’âge mais on avait toujours l’envie de se retrou- ver !” lance-t-il. Indépendant de toute tutelle syndicale, le G.E.D.A. fonctionne en parte- nariat avec la chambre d’agriculture et peut compter sur les fédérations au niveau départemental, régional et natio- nal. “Nous rassemblons sur le secteur une quinzaine de fermes” explique le président, satisfait de la vitalité de ce groupement connu ici tant des agriculteurs que du grand public.

suit-il avant d’évoquer la par- tie plus visible des actions du G.E.D.A., celles en direction du grand public. “Avec le dimanche à la ferme chaque été, on fait découvrir une exploitation.” Un

“Notre premier objectif est de se rencontrer et d’échanger sur nos expériences pour en faire pro- fiter les autres” explique Michel Mouchart conscient que l’isolement dans l’agriculture

C omme chaque samedi matin, le centre- ville de Charquemont est animé ce samedi 8 mars 2014. Les gens vont d’un commerce à l’autre, se rencontrent, dis- cutent. Il fait beau, c’est pour beaucoup le week-end.Avec une amie, Muriel est sur un trottoir, non loin de l’église quand surgit un véhicule qui les percute violemment. Elle meurt sur le coup alors que la femme qui l’accompagne n’est par miracle que blessée. Ce drame plonge la famille bien sûr, mais toute la ville dans la stupeur. Muriel y était connue et appréciée. La brutalité des faits engendre colère et mobilisation. Quelques jours après les obsèques en effet, une marche

n’est pas que profes- sionnel. “C’est aussi bon pour le moral de ne pas rester seul parfois face à des problèmes qui peu- vent trouver une solu-

moment festif, souvent un retour aux sources pour nombre de visiteurs et l’occasion aussi pour l’association de faire un beau geste : “Cette année,

Solidaires pour ne pas être solitaires.

tion grâce au groupe.” Et les sujets ne manquent pas quand il s’agit d’évoquer les techniques liées à la profession et le bien- être tant de l’exploitant que de son bétail. “On a des forma- tions aussi diverses que l’homéopathie pour les bovins, l’alimentation des veaux, l’étude du sol ou encore la lutte contre le mal de dos au travail avec l’intervention d’un kiné” pour-

après avoir aidé Respirare et Semons l’espoir, nous avons reversé les bénéfices de la jour- née à Oncodoubs” se félicite le président, heureux aussi de voir le G.E.D.A. se développer avec désormais la création d’une branche féminine “pour que ces dames se retrouvent entre elles, pas forcément autour de ques- tions agricoles mais pour par- tager des activités de loisirs.”

blanche est organisée en sa mémoire par sa famille et ses amis. Aujourd’hui, après un appel très largement suivi sur les réseaux sociaux, c’est une association qui voit le jour à l’initiative de Ludovic Maillard-Salins : “Je la connaissais bien pour avoir longtemps vécu pas loin de

Déjà une centaine de personnes sont derrière lui.

chez elle et nous avions des souvenirs com- muns comme des concerts auxquels nous avions assisté ensemble” se remémore le jeune homme ému et bien décidé à créer officiellement “l’association Muriel Lale- vée”. Déjà une centaine de personnes sont derrière lui, ce qui donnera plus de poids à son discours et au but qu’il défend : “Les faits sont connus de tous. Ce que nous vou- lons, c’est qu’aucune personne ne puisse échapper à la justice, quels que soient ses éventuels problèmes de santé. Tout le mon- de doit assumer ses actes” explique-t-il, bien décidé à “lutter contre l’irresponsabilité pénale” synonyme pour lui d’impunité.

Ludovic Maillard-Salins est bien décidé à faire entendre la voix de l’entourage de la victime.

Michel Mouchart, président du G.E.D.A., aime les moments d’échanges qu’il entretient avec ses collègues du secteur.

Made with FlippingBook - Online catalogs