Journal C'est à dire 206 - Janvier 2015

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D O S S I E R

Les Verts jouent la carte de la coalition Ils envisagent une coalition avec le Front de gauche et le Parti de gauche pour présenter des candidats communs sur les cantons de Pontarlier, Levier et Morteau. À gauche

U ne fois n’est pas cou- tume, Les Verts ne s’uniront pas au Parti socialiste pour pré- senter des candidats communs aux élections cantonales de mars dans le Doubs. À Pontarlier, ils jugent que le conseiller général sortant Christian Bouday (P.S.) est désormais écolo-incompatible depuis qu’il s’est positionné en faveur des canons à neige à Méta- bief. Cela ne veut pas dire que les

écologistes feront cavalier seul. Des discussions sont en cours pour envisager une coalition avec le Parti de gauche et le Front de gauche. “Nous aurons une réunion le 10 janvier avec ces deux partis pour parler de la stratégie à adopter” indique Claire Colin, porte-parole des Verts du Haut-Doubs. Ils se sont donnés pour objectif de présen- ter trois candidats sur la bande frontalière sur les cantons de Pontarlier, Morteau et Levier.

Mais pour l’instant, ils sont au point mort. Tout est à faire. “Dans un Haut-Doubs plutôt ancré à droite, ce ne sera pas faci- le de trouver des gens qui s’engagent pour composer nos quadrinômes. Nous avons cepen- dant un vivier de candidats. Ce qui est compliqué, c’est de trou- ver une combinaison paritaire et des suppléants, de trouver des profils complémentaires pour toucher à la fois les jeunes sans “effrayer” les anciens” poursuit

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Claire Colin qui doit se présen- ter à Pontarlier. En 2011, la jeu- ne femme s’était présentée sur le canton de Mouthe où elle avait rassemblé 15 % des suf- frages.

ne. “Il y aura sans doute dans les quadrinômes des gens qui se seront encartés dans aucun de nos partis. Le 23 janvier, nous

L’objectif est d’avoir des gens de terrain” ajoute encore la por- te-parole des Verts du Haut- Doubs. Sur un territoire où l’électorat vote à droite, l’enjeu pour les candidats issus de la coalition Les Verts, Parti de gauche et Front de gauche, sera de réali- ser un score suffisant pour avoir le choix au second tour de se maintenir ou de se désister au profit d’un candidat écolo-com- patible. quadrinômes, il n’y a pas que des personnes issues du parti socialiste. Ma co-titulaire ne l’est pas” souligne Gilles Robert, can- didat sur le canton de Morteau- Le Russey. Il n’y aurait donc pas de raison de flanquer à une tou- te l’équipe l’étiquette du P.S. “Notre démarche est cohérente car nous sommes là pour assu- mer et défendre le bilan de la majorité départementale sor- tante. Il n’y a pas eu de consigne donnée” ajoute Gilles Robert qui en 2011 s’était déjà présenté sous cette étiquette et pas sous la bannière du P.S. Si les candidats socialistes pré- tendent qu’il n’y a pas de calcul dans le choix de leur afficha- ge, ce flou autour de leur appar- tenance politique ne peut pas les desservir dans un contexte défavorable au P.S. et à la gauche en général.

organiserons un ras- semblement citoyen à Pontarlier, et peut-être aussi à Morteau, pour construire un program- me solidaire et rural en vue des prochaines élec- tions cantonales. À par-

“L’objectif est d’avoir des gens de terrain.”

Pour décider les candi- dats éventuels à s’engager, un des axes de la stratégie qui reste à préciser est de parvenir à gommer les étiquettes

politiques pour mettre en avant l’idée d’une alternative citoyen-

tir de là, nous commencerons à constituer les quadrinômes.

Pas socialiste, mais majorité départementale Lors de ce prochain scrutin, les candidats socialistes se présenteront sous l’étiquette de la majorité dépar- tementale et pas sous celle du P.S. Stratégie

Claire Colin doit être candidate sur le canton de Pontarlier.

L es candidats socialistes ne se présenteront pas sous l’étiquette P.S. aux prochaines élections can- tonales mais sous celle de lamajo- rité départementale. La pério- de est-elle à ce point défavo- rable à la gauche pour que même les candidats issus de ses rangs n’affichent pas franche- ment la couleur ? Les temps ne sont pas à la fête pour les socia- listes qui peuvent redouter de payer dans les urnes les pots

cassés de la politique gouver- nementale et de l’impopularité du président Hollande. C’est à se demander si dans ce contex- te, cette étiquette de “majori- té départementale” n’est pas un artifice pour dépolitiser tant que possible les élections dépar- tementales de mars ? Faux, répondent la plupart des élus de la majorité départe- mentale sortante qui se repré- sentent. “Nous nous présentons sous cette étiquette car dans les

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“La montée du Front National m’inquiète” Jean-Pierre Gurtner, le conseiller général sortant du canton de Levier a décidé ne pas se représenter. La réforme territoriale qui va modifier en profondeur le mandat des futurs conseillers départementaux est une des raisons qui l’ont poussé à arrêter. Réaction

C’ est à dire : Vous faites partie des conseillers généraux qui ont décidé de ne pas se repré- senter. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ? Jean-Pierre Gurtner : La réfor- me territoriale me semble très compliquée. Aujourd’hui je tra- vaille sur 15 communes dans le canton de Levier. Mes succes- seurs en auront 57. C’est énor- me. Le plus difficile sera de conserver avec les communes le lien de proximité qui fait la richesse de ce mandat. Cette idée de mettre en place des équipes de quatre élus géogra- phiquement représentatives de ces nouveaux territoires me paraît complexe. Je ne me voyais pas évoluer dans ce système-là qui va obliger les élus à trop de déplacements s’ils veulent main-

tenir ce lien de proximité essen- tiel à mes yeux. C.à.d. : Il est possible qu’un canton au moins bascule à l’extrême droite dans le pays de Montbéliard. Comment percevez-vous la poussée du F.N. ? J.-P.G. : La montée du Front National m’inquiète. Beaucoup de gens sont prêts à donner leur voix au F.N. non pas par adhé- sion mais par révolte. Petit à petit on franchit des marches qui ne font plus peur à person- ne et qui gagent une catégorie d’électeurs jeunes, actifs, bien ancrés dans la réalité sociale et territoriale. La réforme territo- riale telle qu’elle a été imagi- née, va éloigner les élus du ter- rain et ouvrir de nouvelles brèches pour le F.N. qui tient

un discours de proximité.

C.à.d. : Est-il possible d’empêcher la montée du F.N. et comment ? J.-P.G. : Notre crédibilité pas- sera par une suppression de la technocratie qui est devenue trop lourde, non réactive. Elle est aussi zélée que frileuse. Or, c’est l’administration qui a le pouvoir dans ce pays, pas les élus. On en arrive à des situa- tions où personne n’est res- ponsable c’est ce qui tue la démo- cratie autant que la politique. Ce qui nous tue aussi c’est cet- te forme d’impérialisme de l’élite politique et de sa cour. Elle se revendique de De Gaulle, le mythe du sauveur qu’elle entre- tient. Mais nous ne sommes plus dans une génération d’élus sau- veurs.

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