Journal C'est à dire 204 - Novembre 2014

V A L D E M O R T E A U

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Montlebon Le Petit-Gardot caméra au point Le temps d’un tournage, Maurice Billod, paysan à la retraite, a renoué avec les gestes du trayeur au seau dans sa ferme du Petit-Gardot conservée dans son jus. Authentique.

R ien de mieux qu’un petit matin brumeux d’avant la neige pour immortaliser des scènes de paysannerie sur- gies d’un passé oublié. Une agi- tation inhabituelle règne à la fer- me du Petit-Gardot en ce dimanche 9 novembre sur les hau-

interprété par le comédien Alain Girardet parcourt la Franche- Comté, du vignoble jurassien à la Haute-Saône en passant par le Haut-Doubs. “Ses pensées portent le film” , explique Alain Baptizet. Ce réalisateur vésulien qui se

tages dans le monde entier. Cer- tains seront diffusés sur des émissions très connues com- me Ushuaïa. Depuis longtemps, il prévoit de faire un film sur la ruralité. “J’avais envie de montrer ce que j’avais connu dans les années soixante-dix. Je me souviens de voir passer les derniers chevaux qui seront peu à peu rempla- cés par les premiers tracteurs.” De cette envie de passé naîtra un premier film : “Paysans d’hier et d’aujourd’hui.” Un pur docu- mentaire réalisé à partir de docu- ments d’archives et de recons- titution. Objectif : suivre l’évolution du monde agricole depuis les années soixante-dix. “On met l’accent sur la solida- rité qui animait jadis la vie de nos campagnes comme au moment des moissons.” Ce film sera prochainement diffusé à Morteau et Montlebon. Le film tourné au Petit-Gar- dot découle du premier. “Là, on se positionne sur une chro- nique de la vie quotidienne dans les années cinquante. À la diffé- rence du premier, ce film est scé- narisé. On fait appel à des figu- rants.” Comment Alain Bapti- zet s’est retrouvé au Petit-Gar- dot ? Cette ferme lui a été signa- lée par Pascal Guillemin, un figurant pontissalien avec qui il travaille de longue date. “Dans ce type de projet, c’est très com- pliqué de trouver une ferme

teurs de Montlebon. Quelques figurants en cos- tume des années cinquan- te discutent entre deux séquences de tournage. Caméra sur l’épaule,Alain

qualifie lui-même d’artisan du cinéma est un spécialiste des docu- mentaires. Il débute sa carrière en filmant les plus belles expéditions

Chronique d’un passé oublié.

Baptizet saisit sur le vif le conte- nu de son prochain docu-fiction. Intitulé, “Retour au pays natal”, ce projet raconte le périple d’un franc-comtois qui revient dans son village natal après la Libé- ration. Le héros de l’histoire,

spéléologiques en Franche-Com- té. L’occasion pour lui de côtoyer par exemple d’autres explora- teurs locaux comme le peintre Bichet qui fut l’un des fidèles compagnons d’Haroun Tazieff. Il multiplie ensuite les repor-

Ce docu-fiction raconte le parcours d’un franc-comtois qui revient au pays après la Libération. L’un des scènes le porte dans une ferme du Haut-Doubs à l’heure de la traite.

Comme autrefois, Maurice Billod a repris la bouille à lait sous l’œil de la caméra.

Marie. Une manière de ne pas oublier qu’à l’époque on œuvrait toujours en couple sur les petites exploitations agricoles. Après la traite, le lait était transporté parfois avec la bouille sur le dos

jusqu’au chalet. De retour à l’étable, il fallait encore nettoyer les bidons. Comme au bon vieux temps, mon cher Monsieur. Ce film sera prêt en 2015. F.C.

authentique et des gens encore capables de traire à la main.” À 72 ans, Maurice Billod n’a pas oublié le geste auguste du trayeur. Pour l’accompagner, une autre figurante d’un jour : Anne-

Alain Baptizet, réalisateur vésulien, est à l’origine de ce film qui sortira en 2015.

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