Journal C'est à dire 204 - Novembre 2014

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É C O N O M I E

Secours catholique La très grande pauvreté s’ancre dans le pays Le Secours catholique reçoit environ 30 000 personnes par an en Franche-Comté. Sur le plan national, l’association vient en aide à plus d’1 million de personnes. La très grande pauvreté s’accentue.

S ur le plan national, 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ils gagnent moins de 987 euros par mois. Parmi ces 8 millions dits de pauvres, il y a aussi les plus pauvres parmi les pauvres. Ils sont 2 millions à être en situa- tion de très grande pauvreté, percevant moins de 515 euros mensuels. Et sur ces 2 millions, ils sont plus d’1 million à côtoyer régulièrement le Secours catho- lique. Autre constat, partagé sur le plan local : “Le nombre de couples avec enfants est en hausse, ils représentent désor- mais près du quart des per-

Les respon- sables bénévoles du Secours catholique en Franche-Comté, entourés

d’Antoine Aumonier, le délégué régional.

Une des premières raisons pour lesquelles on sollicite le Secours catholique, c’est l’aide alimen- taire, suivie de l’aide financiè- re au paiement des loyers et des factures d’énergie. La précari- té énergétique est devenue une des principales préoccupations du Secours catholique qui en a fait un de ses chevaux de bataille cette année. “On forme les gens aux gestes simples pour économiser l’énergie. Et on s’apprête à renouveler une convention avec E.D.F. pour reconduire le tarif “première nécessité” pour ceux qui peuvent y prétendre.” Les dons reçus par le Secours catholique sont en baisse. Les responsables régionaux de l’association en appellent, eux aussi, à la générosité. ne percevant aucune ressour- ce ont pour personne de réfé- rence une personne de natio- nalité française âgée de plus de 25 ans. Pour ces derniers, la situation peut être liée au phé- nomène de non-recours. Elle peut aussi trouver son origine dans le fait que les dossiers sont en cours de traitement ou quʼil existe une anomalie de traite- ment. En 2013, plus de 8 % des ménages rencontrés par le Secours Catholique déclaraient un dossier en cours ou une ano- malie pour au moins une de leurs sources de revenu. Un niveau de vie moyen de 515 euros En 2012, lʼI.N.S.E.E. décomp- tait 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvre- té de 987 euros par personne. Parmi elles, près de 5 millions vivaient en deçà du seuil à 50 % du revenu médian. Plus de neuf ménages sur dix accueillis au Secours catholique vivent sous le seuil de pauvreté. Et le niveau de vie moyen des ménages reçus par lʼassociation est de 515 euros mensuels. J.-F.H.

sonnes accueillies. Les familles mono-parentales représentent 30 %” note Alain Brugère, le président régional du Secours catholique. Les seniors aussi sont toujours plus nombreux : ils ne représentaient que 19 % des personnes accueillies il y a dix ans, ils sont désormais 24 %. La quarantaine d’équipes per- manentes du Secours catholique en Franche-Comté (1 400 béné- voles au total) reçoit près de 30 000 personnes par an, soit 12 000 situations rencontrées. “En quelques années seulement, on est passé de moins de 10 000 à plus de 12 000 situations par an, poursuit M. Brugère. Et avant, des gens qu’on ne voyait qu’une ou deux fois par an, on les voit désormais plus réguliè- rement. Il y a un véritable ancra- ge de la pauvreté.” Le secours Catholique rencontre également des personnes qui indiquent ne percevoir aucune ressource. Cʼest le cas de près dʼun ménage sur six accueillis (16 %). Ces ménages vivent principalement dans des grands pôles urbains, les trois quarts sont étrangers, plus souvent en demande dʼécoute que lʼensemble des personnes accueillies, ce qui montre leur grand isolement. Les deux tiers ont moins de 40 ans, et un ménage sur cinq vit en squat, à la rue ou dans des abris de fortune. Il sʼagit en grande par- tie des ménages qui nʼont pas droit aux prestations sociales : les jeunes de moins de 25 ans, sans charge de famille et les étrangers, en situation irrégu- lière, en attente de statut ou en situation régulière depuis moins de 5 ans et sans charge de famille. Mais une partie de ces ménages Repères Près de la moitié des ménages accueillis ne perçoivent que des prestations sociales

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