Journal C'est à dire 204 - Novembre 2014

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Saint-Hippolyte

Un atelier de luthiers au cœur de la petite cité Récemment installés dans l’ancien café des amis avec leur atelier des Ursulines, Pierre-Antoine Buffet et Marie Lequeux exercent le beau métier de luthier. Un choix de vie pour ces deux passionnés réunis par la musique après avoir changé d’orientation professionnelle.

L a petite cité comtoise de caractère qui a vu naître au XVI ème siècle le com- positeur Claude Gou- dimel, bénéficie aussi depuis bientôt dix ans d’une belle répu- tation grâce au festival “Musiques à Saint-Hipp” où le classique fait irruption dans les villages et dans des lieux par- fois insolites. “Nous connaissions ce festival et la commune avec son patrimoine remarquable” soulignent Pierre-Antoine et Marie qui ont donc décidé d’installer ici leur “atelier des Ursulines”, clin d’œil au Cou- vent du même nom, embléma- tique au cœur de la cité. Non loin du conservatoire de Mont- béliard et de la Suisse voisine, dans une ville désormais connue et reconnue pour sa vie cultu- relle, la réflexion ne doit rien au hasard. Pas plus que leurs par- cours personnels respectifs qui, s’ils sont atypiques, ne pouvaient finalement que les conduire à se rencontrer autour de leur pas- sion commune.

Violons, altos, violoncelles, contre- basses, guitares… Ils ont acquis un savoir-faire pour réparer ou créer de toutes pièces chacun de

“Je suis originaire de Pont-de- Roide et ma vie professionnelle a débuté en tant qu’ingénieur chimiste, ce qui m’a mené à tra-

ces instruments. Épi- céa et érable sont leurs matériaux de base. Ils les fendent, les tra- vaillent, les façonnent pour leur donner les formes voulues. Assem-

vailler en Angola” explique Pierre-Antoi- ne, par ailleurs vio- loncelliste et issu d’une famille où la musique avait toute sa place. “Puis la trentaine arri-

Un métier fait de patience et de minutie.

Pierre-Antoine et Marie sont installés dans l’ancien Café des Amis, un lieu lui aussi atypique.

L’idée d’un verger conservatoire a mûri Mont-de-Laval Le fruit de leur travail, ces bénévoles pourront le voir dans le futur verger qui naîtra au village et autour des maisons des particuliers. Pour inviter jeunes et moins jeunes à partager leur passion, les projets ne manquent pas et leur enthousiasme devrait être un bon terreau.

bler, chantourner, tailler, sculp- ter, avec gouges et rabots, puis vernir et monter les cordes où viendra frotter délicatement l'archet. Pour un violon par exemple, pas moins de 200 heures sont nécessaires pour fabriquer l’instrument, de longues heures où minutie et précision sont les maîtres mots. Il leur reste alors à donner une âme au violon. Cette petite piè- ce discrète qui fera vibrer l’instrument comme les specta- teurs du musicien qui aura en main cet objet pas comme les autres. Un artiste succédera à un autre artiste… D.A.

vant, j’ai décidé de changer de vie et de partir en Angleterre apprendre le métier de luthier” poursuit-il avec la conviction d’un jeune homme ayant eu le culot de faire de sa passion son métier. C’est outre-manche qu’il rencontre sa compagne et désor- mais associée à l’atelier, Marie, “originaire de Belgique où j’ai fait des études d’orthopédiste avant d’exercer durant trois ans.” Pour elle aussi, le bonheur pas- sait par la lutherie et donc un nouveau départ que le jeune couple entame aujourd’hui à Saint-Hippolyte, loin de la Tami- se mais au confluent du Doubs et du Dessoubre.

À NOTER Les Maraudeurs sont

“Déjà 130 arbres sont prévus pour la première année” se féli- cite la joyeuse équipe qui reven- dique agir “dans un esprit ras- sembleur d’échange de savoirs.” Les projets ne manquent pas. Outre le futur verger, des cours de taille et de greffe seront organisés afin de privilégier la pratique et pourquoi pas des actions en direction des éco- liers. “Les enfants pourraient planter et voir leur travail évo- luer au fil des années. Ils sont aussi susceptibles de convaincre leurs parents de mettre des arbres fruitiers près de chez eux.” L’aventure des Marau- deurs s’inscrit donc dans la durée, au rythme des saisons imposé par Dame Nature. Une approche qui devrait, comme les arbres plantés, porter ses fruits. à la recherche de variétés anciennes pour procéder à des prélèvements et se tiennent à disposition pour tout renseignement ou aide aux particuliers. Contact : pretre.lucien@wanadoo.fr

U ne réunion au villa- ge il y a deux ans avec l’association des croqueurs de pommes leur a donné envie de se mobiliser eux aussi pour fai- re vivre une tradition souvent oubliée, celle des vergers. “Autre-

Entouré de passionnés comme lui, dont un spécialiste dans ce domaine, Freddy Frésard, ils ont à cœur d’œuvrer notam- ment dans leur village, connu pour être à l’abri de la bise, un climat propice aux arbres frui- tiers. “Nous avons déjà plan-

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fois, chaque maison dans nos villages avait ses quelques arbres fruitiers” explique Lucien Prêtre, prési-

té des porte-greffes pour accueillir les gref- fons en vue de créer un verger conservatoire.” Le site retenu est le

“Déjà 130 arbres sont prévus.”

La vraie maison

dent de l’association née à Mont-de-Laval “Les marau- deurs”, clin d’œil sympathique à l’enfance. “Nos objectifs sont la recherche sur le patrimoi- ne génétique fruitier régional, leur sauvegarde et leur pro- motion” poursuit-il.

Clos du Maître, sur la route qui mène vers Consolation. Prunes, poires, cerises… tous les fruits y auront évidemment leur place avec en premier lieu les pommes, qu’elles soient du roi, rainettes, rambours, jaunes ou de moisson.

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Dans le village, les maraudeurs espèrent bien voir les arbres fruitiers fleurir autour des maisons.