Journal C'est à dire 203 - Octobre 2014

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche La scierie touche du bois Située en plein cœur de la cité, entre le centre-ville et la forêt Saint-Michel, la scierie de Maîche développe une activité pourtant méconnue de la popu- lation. Pour lever le voile, rien de tel qu’une visite guidée avec Dominique Feu- vrier, un P.D.G. présent depuis bientôt quatre décennies.

“C ette scierie a été créée pendant l’entre-deux- guerres par Léon Tidrick d’abord rue Sainte-Anne puis ici rue Fin-Yotte lorsque la famille Gaume a repris les com- mandes. Aujourd’hui, tout en faisant partie du groupe leader européen Monnet-Sève, l’entreprise garde sa propre iden- tité” explique d’emblée Domi- nique Feuvrier à la tête désor- mais de ce vaste ensemble qui s’étend sur 1,8 hectare : “Nous avons 30 salariés et un outil de production très performant avec une ligne ruban pour décou-

celui de la chute des construc- tions individuelles, d’où une demande plus faible. “Il faut aussi parler de la concurrence allemande où les coûts de trans- formation sont plus faibles, sans

per les gros diamètres et une autre Kanter pour les plus petits… Les connaisseurs com- prendront” poursuit ce passionné qui connaît parfaitement son entreprise et son marché : “Nous

oublier les charges sociales plus basses elles aussi” souligne le chef d’entreprise. “L’émergence de la Chine est également

débitons ici 60 000 m 3 de grumes par an avec comme clientèle la grande distribution ou le négoce en direction

Des déchets qui rapportent.

des menuisiers et charpentiers.” Charpentes, planches, plateaux, chevrons ou lattes… les grumes ressortent de là transformées et parfois séchées et traitées. Une activité qui a ces dernières années subit un premier accroc,

un problème. Du bois peut très bien partir d’ici pour revenir en produits finis. Sans compter la tension que cela crée sur le marché pour trouver de la matiè- re première.” L’approvisionnement est

Dominique Feuvrier a gravi tous les échelons au sein de cette scierie.

d’ailleurs un poste primordial. “On note quand même une aug- mentation d’environ 10 % que nous ne pouvons pas répercuter sur nos clients. Ce sont donc nos marges qui diminuent” déplo- re-t-il.

Heureusement, depuis quelques années, les matières connexes autrefois considérées comme des déchets à débarrasser sont aujourd’hui valorisées : “Ce sont les chutes, les écorces et sciures. Revendues 15 euros la tonne,

elles représentent 15 % de notre chiffre d’affaires” explique Domi- nique Feuvrier qui conclut avec humour : “Dans le bois, c’est com- me dans le cochon… tout est bon !” D.A.

Dominique Feuvrier, le manœuvre devenu P.D.G. E ntré à la scierie de Maîche en 1983 à lʼâge de 17 ans, il va y gravir

mon travail, jʼai toujours aimé me former pour progresser. Apprendre à utiliser les machines et aussi à aimer le bois qui est une matière noble” explique-t-il. Devenu délégué du personnel, il montra au créneau au moment où lʼentreprise va connaître de graves difficultés mettant sa pour- suite même en péril. “Nous avons intégré le groupe Monnet-Sève

et je suis devenu directeur du site, épaulé par mon associé Simon Lethier qui gère la partie mécanique et avec qui nous avons tout réorganisé pour répondre aux exigences actuelles de la filière bois.” Un virage réus- si puisque lʼentreprise est aujour- dʼhui pérenne et reconnue pour son efficacité et sa réactivité sur un marché pourtant difficile.

Bonnétage

Bientôt une boulangerie au village Plus de services et un esprit village conforté, deux axes que le nouveau mai- re Stéphane Vermot avait annoncé avant son élection et qui se concrétise- ront dans l’année à venir avec une première réalisation : une boulangerie.

tous les échelons en passant dʼabord par le triage, lʼempilage et le nettoyage. “La base pour un jeune bûcheron.” Un parcours qui a forgé son caractère comme ses muscles puisquʼil a été champion du mon- de de force athlétique ! “Dans

B onnétage, 870 habitants, est située au carrefour des grands axes routiers qui mènent d’un côté à Pon- tarlier et de l’autre à Besan- çon. Pharmacie, fromagerie, artisans, industriels, restaura- teurs… la deuxième commu- ne du canton du Russey en termes de population n’a pour- tant jamais eu de boulangerie. Tout juste un dépôt de pain. “Nous avons en fait été contac- tés par un porteur de projet. Un jeune homme qui souhaite s’installer ici après avoir fait une étude de marché sérieuse” explique le maire Stéphane Ver- mot, satisfait de cette arrivée prochaine pour laquelle il a dû

trouver une solution. Pas de locaux publics ou privés disponibles le long des axes prin- cipaux, la réflexion d’est, donc très vite portée vers une construction nouvelle : “Ce sera près de la fromagerie, juste au- dessus du petit parking, au bord de la route qui va à Besançon”

langer comme locataire. “C’est un boulanger, un vrai. Qui fabri- quera et cuira son pain ici. Et qui en plus embauchera” pré- cise Stéphane Vermot qui défend ce choix et se montre confiant : “Le passage de véhicules sur cet axe est important. L’école est à proximité. Et la fromagerie est

SAMEDI 15 NOVEMBRE 2014

précise l’élu qui pour- suit : “Notre choix est de garder la maîtrise du foncier et de privilégier

juste à côté donc la clien- tèle aura désormais deux commerces à quelques mètres l’un de

La commune est maître d’œuvre.

l’autre.” Un nouveau service au public qui pour les finances locales représentera une opé- ration blanche : “Les loyers cou- vriront l’emprunt.” Ouverture prévue fin 2015, juste avant les fêtes.

à cet endroit une activité com- merciale dans la durée.” Autre- ment dit, quel que soit l’avenir de ce futur commerce, le bâti- ment sera propriété de la com- mune qui prend en charge la construction et aura le bou-

avec

Alexandre BIGOT

MISE EN PLACE D’UN BASSIN DANS LE MAGASIN POUR FAIRE ÉVOLUER DIFFÉRENT LEURRES

3, av Charles de Gaulle - MORTEAU 03 81 67 34 13 - facebook : Passion Pêche Morteau

Le bâtiment sera construit à côté de la boulangerie, au bord de la route qui mène à Besançon.

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