Journal C'est à dire 202 - Septembre 2014

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche Les souvenirs d’un enfant dans la guerre Guy Vergon avait 8 ans en 1940 quand commença une longue période d’occupation allemande à Maîche. Il aurait pu mourir lors d’un bombardement dont le souvenir reste très présent dans son esprit. Finalement, le destin en décida autrement et c’est avec l’insouciance de son âge qu’il vivra la libération de la ville.

I nstallé au centre-ville où ses parents tiennent un commerce, Guy Vergon tra- verse toutes ces années avec son frère cadet et sa maman Solange, son papa étant quant à lui parti servir sous les drapeaux. Il garde de cette pério- de d’enfance des souvenirs dif- fus de l’inquiétude permanen- te des adultes face à cette pré- sence allemande pesante alors que lui comme ses copains vivent ces événements avec une certaine insouciance. Pour autant, des faits marquants res- tent aujourd’hui encore gravés :

“Je me souviens notamment de ce bombardement en juin 1940. Les Romain, nos voisins, des boulangers, nous avaient dit de les suivre dans l’abri en face de

revois encore Monsieur Vallat évacuer les corps.” D’autres épi- sodes reviennent pêle-mêle : ce jour où avec son groupe de copains, ils ont été mis en joug

par les Allemands ou encore ce F.F.I. venu dans la salle à manger familiale pour essayer

chez nous. Mais ma maman a préféré nous emmener dans les égouts desséchés à la

preuve de sa résistance. Puis vint enfin le jour tant attendu de la libération. 5 septembre 1944. Louis Ver- gon a désormais 12 ans. À la T.S.F. ce jour-là, aux côtés de sa maman, il apprend que des troupes alliées arrivent pour libérer le secteur. “Dans les rues, les gens ont commencé à se ras- sembler en attendant nos libé- rateurs.” Sûrs de voir entrer à Maîche les troupes américaines en tête, les habitants sont sur- pris mais encore plus heureux d’apercevoir d’abord l’armée française, suivie par les Jeep, Dodge et G.M.C. venus d’outre- Atlantique. “Ils sont arrivés depuis Morteau et ont station- né au centre-ville.” Guy Ver- gon repense à sa maman qui, les jours précédents, a patiem- ment confectionné des drapeaux français, américains et britan- niques. Toutes les fenêtres en sont ornées. La liesse est évi- demment générale, à hauteur du soulagement. Pour l’enfant qu’il est, la curiosité tourne sur- tout autour des soldats et leurs impressionnants véhicules. “Un soldat français m’a pris avec lui dans sa Jeep et on a traversé Maîche.” Ces hommes provi- dentiels apportaient aussi avec eux gâteaux et bonbons, de véri- tables cadeaux après tant de

Une journée extraordinaire.

Rasse.” Un choix qui va leur sau- ver la vie. À leur retour, le quar- tier est partiellement en feu et le bâtiment où ils devaient trouver refuge détruit, sans plus aucun signe de vie : “Les huit personnes qui y étaient sont mortes, tuées par un obus… Je

d’abattre quelques ennemis : “Ils ont riposté et nos murs en ont gardé les traces !” Ou enco- re ce side-car resté longtemps près de la mairie, un engin pris à deux soldats occupants abat- tus et que la population pouvait voir chaque jour comme une

Vingt ans après avoir connu la guerre enfant, il sera soldat lors du conflit en Algérie.

privations. Ce jour signifiait aussi pour l’enfant qu’il était que son papa allait enfin ren- trer définitivement à la maison. La vie de famille allait pouvoir reprendre, tranquillement, dans une ville et un pays en paix.

Avant que quelques années plus tard, devenu jeune homme, Guy Vergon vive une nouvelle guer- re, en Algérie cette fois, en tant que soldat, les armes à la main. D.A.

Le petit Guy, 12 ans, était aux premières loges assis à l’avant de la Jeep le jour où Maîche a été libérée.

Le lycée des Fontenelles est un tremplin vers l’emploi Éducation L’établissement scolaire propose un ensemble de formations dans le domai- ne de l’environnement, de l’agriculture ou du service à la personne. Des secteurs dans lesquels il y a de bonnes chances de trouver un job.

À l’heure où les respon- sables politiques veu- lent valoriser la for- mation professionnel- le, le lycée Saint-Joseph des Fon- tenelles a des cartes à jouer. Cet établissement qui accueille 121 élèves propose trois pôles de for- mation, des parcours d’études qui augmentent les chances d’obtenir un emploi à la sortie pour celles et ceux qui s’y enga- gent. Le premier cycle englobe des classes de 4 ème et 3 ème tournées vers l’enseignement agricole. “L’objectif de cette formation est d’abord de rassurer les élèves, de les accompagner pour qu’ils tirent le meilleur d’eux-mêmes. Pour eux, nous avons mis en pla-

ce une option autour du che- val en plus des autres appren- tissages” indique Valérie Vau- thier, chef d’établissement. Après la troisième, ils pourront pour- suivre en bac professionnel. C’est le second pôle. En effet, le lycée des Fontenelles propose un Bac pro dans le domaine du service à la per- développe un troisième cycle de formation qui démarre par une seconde générale et technolo- gique. Celle-ci ouvre les portes aux élèves du Bac sciences et technologies de l’agronomie et du vivant. “Il y a une ouvertu- re dans le domaine de sonne, avec en plus la possibilité de pas- ser un C.A.P. petite enfance. Enfin, l’école

l’environnement, de l’écologie, et du développement durable” pré- cise Valérie Vauthier. Et puis il y a l’ouverture sur le mon- de. Fin octobre, les élèves du Bac S.T.A.V. partiront deux semaines en Estonie où ils participeront à un chantier international. Ce n’est pas la première fois que le lycée organise cela. L’expérience est toujours enrichissante tant humainement qu’en terme de compétences. “Ce sont eux qui financent leur voyage par le biais d’actions. Ils ont participé aux vendanges par exemple, et le 22 novembre ils organiseront un vide-greniers au lycée.” Véritablement, ces formations sont un tremplin vers l’emploi puisque toutes ont des liens avec le monde professionnel qui pren-

“92 % d’insertion professionnelle.”

Les élèves du lycée sont proches du monde professionnel.

nent par exemple la forme de stages. Pourtant, les élèves bou- dent encore ces filières-là qui peuvent leur offrir rapidement des perspectives d’avenir. Trop souvent elles sont considérées à tort comme des voies de gara- ge pour des adolescents en échec scolaire. “Dans l’enseignement

l’établissement des Fontenelles qui dépend du ministère de l’Agriculture. En tout cas, cela ne coûte rien de s’intéresser aux formations proposées par cet établissement lorsqu’un élève cherche une orientation constructive. T.C.

agricole, c’est 92 % d’insertion professionnelle. Le service à la personne, et tous les métiers liés à l’environnement et au déve- loppement durable sont des sec- teurs d’avenir. Nous sommes là pour aider les élèves à obtenir un diplôme et à faire les bons choix” insiste la responsable de

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