Journal C'est à dire 202 - Septembre 2014

R E T O U R S U R I N F O

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Un sursis pour la ligne des horlogers

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Conseillers communautaires : à qui perd gagne…

Panique Le terme bêtise n’est sans doute pas assez fort pour qualifier l’acte de cet- te personne qui a déposé le 22 sep- tembre dernier le cadavre d’un por- celet devant la mosquée de Pon- tarlier. Cet esprit inculte croit sans doute, en envoyant un signal aussi stupide, faire passer un message de ras-le-bol vis-à-vis d’une commu- nauté musulmane devenue le bouc émissaire facile d’une société fran- çaise ébranlée par deux choses : une crise de confiance sans précédent envers un gouvernement de plus en plus impuissant, et un contexte inter- national crispé par la montée en puis- sance d’un ennemi insaisissable : l’État islamique et son fumeux cali- fat. L’acte de cet ignare n’est pas anodin. Il est aussi dangereux car il ne fait qu’entretenir l’islamophobie rampante née, chez les esprits étri- qués, de l’ignorance et du manque d’ouverture. Mais cet acte imbécile prend une nouvelle dimension depuis l’assassinat d’Hervé Gourdel. Il est révélateur d’un fait nouveau : que les appels abjects à la violence et désor- mais au meurtre envers les Français proférés par ces prophètes malé- fiques de l’État islamique ont par- faitement atteint leur cible, jusque dans le Haut-Doubs. C’est là que ces “démons de Dieu” réussissent insidieusement à frapper dans le mil- le. Parce que des ignorants et des racistes primaires, la France en comp- te déjà beaucoup. Ce genre de réac- tions épidermiques risque hélas de se multiplier. Si ce climat de guerre de civilisations se renforce encore, le sentiment de rejet de l’autre ne restera pas l’apanage des racistes de base ou des incultes, il s’instillera inexorablement et subrepticement dans la population. C’est justement dans ce piège-là qu’il est interdit de tomber. De part et d’autre, cer- tains, hélas, n’attendent que cette surenchère. Quelles qu’aient été les vraies raisons qui ont poussé cette personne à déposer ce porcelet devant la mosquée, on doit aussi comprendre que cet acte est une tra- duction de la vraie panique qui com- mence à s’emparer de la population française devant la menace. Car non seulement ces intégristes de l’État islamique font du mal à l’islam lui- même et à ses partisans pacifistes, mais c’est une menace à l’équilibre du monde entier. Ignorer les invec- tives guerrières de l’État islamique n’est pas chose facile. Mais réagir de manière épidermique n’a pour conséquence que d’accélérer leur tentative de déstabilisation. Le sang- froid est la meilleure réponse. Jean-François Hauser

L a mobilisation politique fran- çaise et suisse a porté ses fruits. L’Office fédéral des transports a finalement accepté d’accorder une dérogation jus- qu’à la fin de l’année 2016. Les trains régionaux français qui cir- culent sur la ligne des Horlogers pourront donc continuer de mon- ter jusqu’à La Chaux-de-Fonds au-delà de la date fatidique du 1 er janvier 2015. En effet, pour des raisons de normes de sécurité différentes de celle exigée désor- mais par les autorités suisses, l’O.F.T. avait indiqué que les T.E.R. ne seraient plus autorisés à cir- culer sur le territoire helvétique à

partir du 1 er janvier 2015. Une décision contre laquelle se sont immédiatement mobilisés les élus francs-comtois et ceux du canton de Neuchâtel qui mesu- rent au quotidien tout l’intérêt qu’il y a à maintenir cette ligne fer- roviaire entre nos deux pays et qui achemine des travailleurs fron- taliers. Le 30 juin, Alain Fous- seret, vice-président du Conseil régional de Franche-Comté et Jean-Nat Karakash, conseiller d’État, avaient donné une confé- rence de presse commune pour affirmer leur détermination à obte- nir une dérogation de la part de l’O.F.T. C’est chose faite.

M algré son coup de gueule, Albert Gros- perrin doit comme les autres présidents de com- munauté de communes se ranger derrière la décision du Conseil constitutionnel. Il n’y aura plus 73 élus à la com’com de Pierrefontaine- Vercel, mais 67. “On avait voté depuis six mois, les élus étaient déjà dans les commissions. Là, j’apprends que je dois me passer de 6 conseillers, ce n’est pas respecter les élus ! Ceux qui doivent partir, je les inviterai quand même à sié- ger” dit-il. À l’inverse, la com- munauté de communes de Montbenoît gagne 3 élus (de 24 à 27). Explications. Cet imbroglio administratif a été rendu possible suite à une décision du 20 juin du Conseil constitutionnel. Ce dernier a donné un avis favorable au recours de Salbris (Loir-et- Cher) par rapport à un alinéa du Code général des collec-

tivités territoriales. Ce texte permettait aux communes de s’accorder entre elles pour définir le nombre de délégués par commune dans la com- position des conseils com- munautaires, en tenant comp- te de la population. Une tolé- rance jugée finalement contrai- re au principe d’égalité devant le suffrage. “Nous avions le droit à cet accord. On prend vraiment les élus pour des c…” poursuit Albert Grosperrin. Le fait que les habitants de Bremondans, La Sommette, dans la communauté de com- munes de Pierrefontaine et celle d’Aubonne (Montbenoît) aient été obligés de retourner aux urnes pour recomposer un conseil municipal a donc contraint toutes les communes rattachées à ces deux com- munautés de communes à revoir la composition de ses délégués. Ainsi, Vercel, Pierrefontaine- les-Varans, Avoudrey, Flan-

Les salariés de T.W.C. devaient accrocher au bâtiment des banderoles hostiles à la fermeture du site.

gebouche, Fournets-Luisans, Épenoy, perdent un conseiller. Montbenoît gagne 3 conseillers qui arrivent des communes de Gilley, La Longeville et Arçon. La Chaux-de-Gilley en perd tout de même un. Albert Grosperrin, président de la communauté de Pierrefontaine-Vercel, pousse un coup de gueule. Il perd 6 conseillers.

Les salariés de T.W.C. ne lâcheront rien

O n le sait, la direction du groupe T.W.C. veut trans- férer à court terme l’activité du site des Fins à Morez, dans les locaux d’une autre filiale, le lunetier L’Amy. Le projet de restructuration a été présenté aux 70 salariés début juin qui dans ce scénario auront le choix entre deux options peu engageantes : accepté un poste dans le Haut- Jura ou être licenciés. Le per- sonnel doit recevoir sous peu le courrier de la direction qui les invitera à faire leur choix. À par- tir de là, ils auront six semaines pour se prononcer. Du côté des employés, il ne fait aucun dou- te que sur la totalité de l’effectif, ceux qui iront à Morez se comp- teront sur les doigts de la main. Ce qui signifierait qu’un plan de sauvegarde de l’emploi serait mis en place aux Fins pour faciliter le reclassement des salariés licen- ciés. La stratégie du groupe T.W.C. reste confuse pour beaucoup de collaborateurs. “Ce projet est une régression. Car les locaux de Morez ne sont pas adaptés pour accueillir nos activités. Il n’y a même pas de réfectoire pour les salariés” confie un employé qui ne croit pas une seule seconde

à l’argument avancé par la direc- tion qui justifie ce transfert par l’obligation de faire des écono- mies de structure. D’ailleurs pour beaucoup d’employés si c’était vraiment sa volonté, elle aurait plutôt rapatrié les activités de Morez dans le bâtiment rénové des Fins. “On sait que la direc- tion ne créera pas autant d’emplois à Morez pour T.W.C. qu’elle en supprimera aux Fins. Son seul but dans cette opéra- tion est de dégraisser les effec- tifs, point” déplore un collabora- teur. Le personnel n’entend pas se lais- ser faire. “Nous allons nous ser- rer les coudes. Si T.W.C. en est là aujourd’hui, c’est grâce aux salariés et pas aux actionnaires. Nous ne partirons pas avec le minimum. Nous nous battrons.” Fin septembre les T.W.C. devaient préparer des actions de contes- tation comme afficher des ban- deroles pour alerter les pouvoirs publics de la situation. Sébastien Liorzou, le directeur du site des Fins a quitté l’entreprise début septembre. Selon nos infor- mations, c’est David Giltaire, le responsable du site de Morez qui assure l’intérim.

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est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Fré- déric Cartaud, Jean-François Hauser. Régie commerciale : Anthony Gloriod au 07 86 50 05 23

Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré à ce numéro : David Aubry.

Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Septembre 2014 Crédits photos : C’est à dire, B. Leibundgut, J.-M. Robbe, G. Vergon, S. Tschanz, Ville de Morteau.

Les salariés de T.W.C. devaient accrocher au bâtiment des banderoles hostiles à la fermeture du site.

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