Journal C'est à dire 201 - Septembre 2014

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

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Fuans “La clientèle du Haut-Doubs est plus agréable que celle du sud !” Son accent provençal mais surtout ses fruits et légumes sont bien connus à Fuans, Bonnétage et Maîche. Depuis 20 ans, Imane Hammadi réalise des allers-retours entre le Vaucluse et le Pays Horloger pour vendre des produits français. Un parcours atypique.

L’ été touche à sa fin. Derrière son étal, Ima- ne et son employée se frottent les mains pour se réchauffer un peu. “Il fait froid ici mais cela compense par la chaleur des gens d’ici” résu- me la marchande qui devra trou- ver l’année prochaine un employé qui veuille bien l’accompagner dans son périple franc-comtois. “C’est le problè- me : mes salariés qui font une saison avec moi dans le Haut- Doubs ne veulent plus revenir… parce que mettre une doudoune en été, c’est difficile pour eux.” Depuis 20 ans, cette femme ori- ginaire de Carpentras dans le Vaucluse a suivi les traces de son père et continue, chaque été, de mettre le cap sur le Pays Hor- loger pour y vendre des fruits et légumes importés directe- ment du sud. Un véritable sacer- doce. Ou une passion : “Tout a commencé à Villers-le-Lac où mon père vendait des produits sur les conseils d’un ami qui connaissait le secteur de Pon- tarlier. C’est en 1999, après que la déviation du village ait été réalisée, que nous avons déci- dé de nous installer à Bonné-

“Mes clients sont fidèles : même sous la pluie, ils viennent” dit la gérante de ce commerce ambulant.

samedi au marché de Maîche ? Sans doute. Désormais reconnus, ces com- merçants - qui ne sont pas maraîchers - proposent uni- quement des produits français

tage car nous savions qu’il n’y avait pas d’autres marchands ici” rapporte Imane Hammadi, responsable de ce commerce ambulant. À l’entrée du village en venant du Russey, l’entreprise a investi une place communale qu’elle loue. Un pari qui semble payer… Les habitants voire les gens de passage sur l’axe Maîche-Morteau ont pris leurs habitudes depuis des années : “J’y vais pour la qualité des fruits. On les garde souvent plus longtemps que ceux que l’on trou- ve ici” rapporte une habituée. Est-ce parce que les fruits et légumes sont cueillis le mer- credi matin en Provence pour être vendus l’après-midi même à Fuans et ensuite le jeudi et vendredi à Bonnétage puis le

te encore une fois en raison de la météo mais ils sont fidèles. Depuis 12 ans à Bonnétage, j’ai noué des liens” explique la com- merçante qui donne un conseil à celui qui veut déguster un bon melon : le peser et non le toucher.

de premier choix. “Nous sommes contre les pro- duits espagnols.” Quant aux prix proposés, “ils sont identiques à ceux que nous pouvons pro- poser dans le sud de la France. Depuis l’âge de

“Des prix identiques à ceux du sud.”

Cette année, les fruits n’ont pas eu le goût escompté : “Nous avons eu moins de soleil, donc moins de sucre” rappor- te la professionnelle. Les

périples entre le sud et le pays du Comté vont se terminer pour Imane avec la rentrée. Il fau- dra patienter jusqu’à mai pro- chain pour revoir les étals et entendre l’accent venu des pays des cigales.

7 ans, je suis mon père sur les marchés. Mais je persiste : je pré- fère venir ici car j’aime ma clien- tèle, beaucoup plus agréable que celle du sud” rapporte Imane. Les consommateurs, eux, réagis- sent différemment : “On vend ici moins de fruits… sans dou-

Imane Hammadi vend depuis 12 ans des produits qu’elle importe depuis la Provence à Bonnétage, à Fuans et Maîche. Une institution.

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