Journal C'est à dire 201 - Septembre 2014

R E T O U R S U R I N F O

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ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets

Une nouvelle équipe pour la M.J.C. de Morteau

Contorsion C’est un puissant sans visage que François Hollande dénonçait lorsqu’il était dans l’euphorie de la campagne présidentielle de 2012 . Un puissant qui ne sera jamais élu, mais pourtant qui gouverne le monde disait-il en plein lyrisme, des trémolos dans la voix. Il avait promis de s’y attaquer de front, séduisant ainsi le peuple de gauche bercé par ce discours illu- soire. Le candidat Hollande parlait bien sûr du monde de la finance, l’ennemi juré qu’il voulait bouter hors de Fran- ce. Deux ans et demi plus tard, le contraste est saisissant, voire révol- tant pour ce peuple de gauche qui se sent trahi. C’est en effet un homme qui n’a jamais été élu, ancien pilier de la banque Rothschild, symbole du capi- talisme doré, qui mène la politique économique de la France depuis ce nouveau remaniement. Avec la nomi- nation d’Emmanuel Macron et de quelques autres nouveaux venus à la botte de Manuel Valls, François Hol- lande enterre définitivement les illu- sions de ce peuple de gauche. Le vira- ge définitif et assumé du social-libé- ralisme rassurera paradoxalement beaucoup plus les électeurs de droi- te que ceux de gauche, débousso- lés par tant de renoncements. Cette nouvelle contorsion n’est pourtant pas vraiment rassurante : deux ans et demi après la présidentielle de 2012, on a la vague impression que le quin- quennat ne fait que commencer et on ne voit pas comment, d’ici 2017, il peut se conclure sur un succès. Pour la France qui s’enfonce, c’est deux ans et demi de perdus en tergiversations. Les deux seules réformes que l’on retiendra de ce début de quinquen- nat sont l’instauration du mariage homosexuel et la réforme pénale… Sur le plan de la compétitivité, de l’emploi et de la croissance, circu- lez, il n’y a rien eu à voir… Ici dans le Haut-Doubs, la réalité économique de la France n’est pas vraiment visible, encore masquée par la prospérité que nos voisins suisses nous offrent. Jus- qu’à quand ?… Les militants de gauche, c’est naturel, prônent une autre poli- tique faite de redistribution et d’aides publiques. Avec ce nouveau gouver- nement, ils en sont pour leurs frais. Pourtant, quelle autre voie devrait suivre la France sinon celle du désen- dettement, de la relance de l’économie par la baisse des charges sociales et au plus vite des impôts ? Aucune autre. Pour espérer sauver son quin- quennat, François Hollande n’a donc d’autre choix que d’assumer désor- mais jusqu’au bout ce dernier vira- ge à droite. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias - 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Septembre 2014 Crédits photos : C’est à dire, Nordic walking Val de Morteau, Ville de Morteau. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré : David Aubry.

abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. A près la démission de Véronique Lambert lors de l’assemblée généra-

Ligne des horlogers : Français et Suisses dans le même wagon

le du 12 juin dernier, c’est Alain Fabre qui a été élu pré- sident de la M.J.C. de Mor- teau. Une des principales mis- sions de ce début de man- dat sera pour lui et son équi- pe d’administrateurs de convaincre la mairie de Mor- teau de maintenir la subven- tion de 45 500 euros qu’elle allouait jusqu’à maintenant à la structure associative afin de payer le poste de la direc- trice Nathalie Farah. Les quelques courriers échangés durant l’été entre la M.J.C. et la mairie ne laissaient pas beaucoup d’espoir aux ges- tionnaires de la M.J.C. qui continuent pourtant à plai- der le bien-fondé de cette aide publique. “La Ville de Morteau avait déjà supprimé la subvention qu’elle versait à la fédération nationale des M.J.C. et nous nous étions bat- tus pour qu’elle soit remise en place. Aujourd’hui, cette aide qu’elle reverse directement à la M.J.C. est à nouveau remi- se en cause. Si Annie Gene- vard maintient sa position, nous connaîtrions à nouveau des dif-

utilisée par des travailleurs fron- taliers impliqués dans des acti- vités économiques utiles à nos deux pays” relève Monsieur Kara- kash. Il ajoute : “Ici on se bat à l’échelle mondiale pour déve- lopper des activités industrielles. Le canton de Neuchâtel est le 2 ème exportateur de Suisse. C’est un succès commun de la région Franche-Comté et du canton. Nous avons une ligne qui a enco- re du potentiel et on remet tout en cause en nous faisant un film kafkaïen autour de systèmes de sécurité ferroviaire pour inter- dire aux T.E.R. de rouler. J’ai vrai- ment l’impression que nous ne sommes pas considérés comme une région productrice de richesses” déplore le conseiller d’État. Une position que parta- ge Alain Fousseret. Le vice-pré- sident de la Région conclut : “La solution que nous plaidons ensemble est d’obtenir une déro- gation avant le 1 er janvier.” Le bras de fer avec les autorités du transport suisses est engagé. Si l’O.F.T. devait camper sur ses positions, il casserait la dyna- mique d’une politique de déve- loppement du transport en com- mun entre Morteau et La Chaux- de-Fonds, alors qu’il faudrait la soutenir davantage afin de délester les axes routiers satu- rés par le trafic frontalier.

L e 30 juin, au Locle, Alain Fousseret (E.E.L.V.) vice- président du Conseil régio- nal de Franche-Comté en char- ge des transports, et le conseiller d’État suisse Jean- Nat Karakash se sont rencon- trés pour défendre d’une seu- le voix la ligne ferroviaire des horlogers. Plusieurs menaces pèsent en effet sur l’avenir de cette voie ferrée à court ter- me. À partir du 1 er janvier 2015, l’Office Fédéral des Transports interdira au matériel roulant fran- çais de circuler en suisse car il ne répond pas aux normes de sécurité qu’il exige. Les res- trictions se durciront en 2017. Une “task force” a été mise en place dans le but d’obtenir une dérogation de la part de l’Office Fédéral des Transports suisses pour qu’il autorise les T.E.R. fran- çais à circuler normalement entre la frontière et La Chaux-de-Fonds au-delà de l’échéance de 2015. “Nous avons bon espoir que cela aboutisse. Nous sommes condamnés à réussir” affirme Jean-Nat Karakash. Car il s’agit bien pour ces élus de défendre une ligne ferroviaire qui ache- mine chaque jour des travailleurs frontaliers dans un bassin indus- triel, et non un tortillard touris- tique. “Nous ne parlons pas d’une simple ligne, mais d’une ligne

Nathalie Farah, directrice, et André Fabre, le nouveau président de la M.J.C.

ficultés” plaide le nouveau pré- sident. Après quelques années compliquées et un plan social, la M.J.C. de Morteau a réus- si à redresser la barre. En 2013, elle affichait à nouveau un excédent, de l’ordre de 44 000 euros. La mairie de Morteau est le principal finan- ceur de la M.J.C. à qui elle ver- se chaque année plus de 100 000 euros d’aides publiques au total. Si cette aide est amputée de 45 500 euros, la M.J.C. devra trouver de nou- velles sources de recettes. La structure est donc toujours en équilibre précaire. Si le dia-

logue entre la M.J.C. et la mai- rie de Morteau n’est pas rom- pu, il reste très compliqué. De son côté, Annie Genevard “souhaite que les relations s’apaisent” , tout en estimant que “la directrice ne doit pas considérer la ville, principal financeur, comme son enne- mie. Cela appelle une vraie cla- rification.” En cette rentrée, la M.J.C. lan- ce quelques nouvelles activi- tés comme les cours d’italien, de guitare et du théâtre ama- teur. Avec 639 adhérents cet- te année, elle est la principa- le association de la ville.

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Alain Fousseret et Jean-Nat karakash espèrent obtenir une dérogation de l’Office Fédéral des Transports.

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