Journal C'est à Dire 97 - Janvier 2005

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S P É C I A L P L A T E A U D E M A Î C H E

Vieillesse Ils font leurs premiers pas à l’É.H.P.A.D. Les premiers occupants de l’établissement pour personnes âgées de Maîche ont aménagé leur logement début janvier. Impressions.

C omme le permet le règlement, Renée (1) est venue avec quelques meubles pour aména- ger sa chambre. Une commo- de sur laquelle repose la télé- vision, une petite table, une chai- se, un poste de radio et une poi- gnée de photos de famille qu’el- le a soigneusement épinglées au mur. Désormais, c’est ici chez elle. À 85 ans, elle a quitté sa mai- son de Damprichard pour être accueillie dans l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Maîche, ouvert depuis le 10 janvier. Pour une octogénaire, cette mamie est encore bien valide. Mais son état de santé ne lui permet plus de rester à domicile. Alors ses enfants qui ne résident pas dans la région ont demandé à ce qu’el- le rejoigne cette structure spé- cialisée qui propose un certain nombre de services dont un accompagnement médical. Un scénario aujourd’hui classique. Ici, les familles déboursent 1 620 euros par mois (elles peuvent prétendre à l’aide au logement) pour que leur proche soit pris en charge. Même si l’équipe d’encadrement lui est attentive et dévouée com-

me à l’ensemble des résidents, Renée a du mal à trouver ses repères dans son nouvel envi- ronnement. “Je ne suis pas mal- heureuse, mais je ne me sens pas chez moi. Enfin, je vais m’y fai- re” dit-elle en reprenant son tri- cot. Elle n’est pas résignée, mais à son âge, perdre ses habitudes a un côté déstabilisant. Une chambre plus loin, Ray- monde est plutôt satisfaite d’être ici. “Je trouve l’endroit agréable et moderne. Je suis ouverte aux autres, donc j’ai confiance, tout va bien se passer” lance-t-elle en se dirigeant vers le salon pour

mations” indique Philippe Leva- cher. Il a la double casquette de directeur de l’établissement et de responsable du pôle social à la Mutualité Française Doubs, organisme qui chapeaute l’É.H.P.A.D. Bientôt, une activité cuisine va être inscrite au calendrier des loisirs à raison de trois séances par semaine. “Tant que possible, on essaie de s’adapter à notre public.” Un public qui, dans cer- tains cas, a perdu toute auto- nomie physique ou mentale. Les personnes les plus dépendantes demandent une attention per-

prendre le café. Un des rôles du personnel de l’É.H.P.A.D. est d’aider les résidents à s’inté- grer dans ce lieu de vie. Chacun agit à son niveau pour que les per-

manente. Il arrive par- fois que l’état de santé d’un résident soit tel qu’il faille envisager de l’hos- pitaliser. “Un médecin coordinateur est attaché à l’établissement, mais

“Je trouve l’endroit agréable et moderne.”

sonnes âgées se sentent épau- lées, respectées et pas aban- données. Pour améliorer le quotidien, le hall d’accueil est transformé en espace d’exposition de peintures ou de sculptures d’artistes régio- naux. “Les résidents ont aussi à leur disposition un salon de coif- fure, un pédicure et une salle d’activité. Nous sommes vrai- ment dans une logique d’ani-

en venant ici, les pensionnaires gardent leur médecin traitant. Il y a aussi deux infirmières qui se chargent d’administrer les trai- tements. Au printemps, nous devrions en recruter une troisiè- me” ajoute Philippe Levacher. Petit à petit, l’É.H.P.A.D. de Maîche trouve sa place dans le dispositif départemental d’ac- cueil des personnes âgées. Cet établissement qui proposera

Le personnel accompagne les résidents pour les aider à prendre leurs marques dans l’établissement.

bientôt un accueil de jour, comp- te actuellement une cinquan- taine de résidents sur une capa- cité de 65. L’effectif total sera

atteint sans peine, car la direc- tion annonce déjà une liste d’at- tente d’une cinquantaine de dos- siers. Ce chiffre confirme que

l’offre en matière de prise en charge de la vieillesse reste bien inférieure à la demande. ! T.C.

(1) Le prénom des personnes citées est volontairement changé.

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