Journal C'est à Dire 99 - Avril 2005

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D O S S I E R

La Chaux-de-Fonds classée au patrimoine mondial de l’Unesco ? La municipalité de La Chaux-de-Fonds en place depuis l’été dernier a choisi de formaliser ses actions au sein d’un programme de législature 2004-2008. Première expérience du genre, ce document se veut être “un pro- jet mobilisateur pour assurer le développement et le rayonnement de la ville.” Claudine Stähli-Wolf, la prési- dente de La Chaux-de-Fonds revient sur l’intérêt et les priorités de ce programme. Stratégie

“On ne voit pas ça de façon négative” La construction du centre commercial n’inquiète pas Giovanni Torcivia, le président de l’association du Commerce Indépendant de Détails (C.I.D.). Petit commerce L e commerce au centre-ville traverse une période de flot- tement. Giovanni Torcivia estime que l’activité a dimi- nué de 5% en quelques années. Un phénomène lié, “au départ d’une classe moyenne de consommateurs. Ces gens-là tra- vaillent à La Chaux-de-Fonds mais vivent sur Neuchâtel où ils effectuent leurs achats.” Le nouveau centre Coop ne pénalisera pas forcément les affaires des petits commerçants. “On ne voit pas ça de façon négative. Si guerre il y a, ce sera entre les grands. Ça permettra au moins de maintenir les consommateurs sur le bassin chaux-de-fon- nier sachant qu’il existe un projet identique à Neuchâtel.” Plusieurs autres facteurs expliquent le malaise qui affecte le commerce indépendant : loyers surévalués des locaux par rap- port au potentiel marchand, réticence des banques à soutenir les jeunes, stationnement, image d’une ville froide et tristounette… “De ce côté-là, on constate depuis quelque temps une volonté de la commune d’améliorer l’attractivité de la ville et de valoriser son image à l’extérieur. Les commerçants rêvent qu’un jour on puis- se détourner le gros de la circulation hors du “Pod” pour un espa- ce plus sécurisé. L’idée n’est pas d’interdire l’automobile ou le sta- tionnement mais de mettre en place une zone à vitesse de circu- lation limitée par exemple à 20 km/h ou 30 km/h.” !

C’ est à dire : Sur le plan économique, comment comptez- vous consolider la vocation industrielle de La Chaux-de- Fonds ? Claudine Stähli-Wolf : Il faut rendre le développement éco- nomique plus opérationnel en s’appuyant sur une campagne d’acquisition foncière et en opti- misant le réseau routier. On va réunir les conditions pour créer un espace économique commun avec Le Locle sur la zone du Crêt-du-Locle. Dans les années 70, la crise horlogère a néces- sité une diversification vers les microtechniques et les nano-

usines qui font d’énormes béné- fices ne revenant pas sur la com- mune. Ces fuites pénalisent les finances communales. On sou- haite également attirer de nou- veaux habitants en instaurant une politique immobilière plus volontariste, ce qui suppose une remise à niveau du parc de loge- ments appartenant à la ville en pensant à l’adapter à toutes les couches sociales. Càd : Le patrimoine mérite qu’on s’y intéresse davanta- ge ? C.S.-W. : Depuis quelques années, on a entrepris un gros travail de valorisation. La vil-

techniques. On dispose sur place des outils de formation dans ces domaines d’activité. Beaucoup d’entreprises viennent ou reviennent chez nous pour profiter de ces savoir-faire. La

le a été conçue rapi- dement autour de l’essor horloger, dans l’esprit de proposer un cadre de vie agréable à une popu- lation essentielle- ment ouvrière. C’est

“Il existe ici des savoir- faire, un savoir-vivre à valoriser.”

Giovanni Torcivia préside une association qui réunit 130 membres, soit la moitié des

commerçants indépendants de la ville.

Pour Claudine Stähli-Wolf, le programme de législature basé sur un développement planifié associant la mixité des activités réactualise un principe qui a toujours animé le développement de La Chaux-de-Fonds.

Ville ne profite pas forcément de la vitalité de son tissu indus- triel. La Chaux-de-Fonds est une zone de production mais les centres de décision d’impor- tantes sociétés sont à l’extérieur. On souffre d’une dépersonnali- sation de l’industrie. Autre phé- nomène, avec la fiscalité décen- tralisée, on se retrouve avec des

une cité d’inspiration assez uto- piste. Cette spécificité du patri- moine bâti a retenu l’attention de la Confédération qui a déci- dé d’inscrire notre région sur la liste des sites méritant d’être classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les horlogers tenaient à satisfaire leur goût d’un certain confort culturel.

On a hérité d’infrastructures de très grande qualité comme le théâtre à l’italienne, la sal- le de musique, le musée de l’hor- logerie qui possède une des col- lections les plus complètes dans

la mesure du temps. On va par exemple investir dans une liai- son physique entre les musées d’histoire et d’horlogerie. ! Propos recueillis par F.C.

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