Journal C'est à Dire 99 - Avril 2005

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D O S S I E R

Un pôle industriel tourné vers les microtechniques Économie Plus qu’ailleurs, La Chaux-de-Fonds vit au rythme de l’économie. Ancrée dans l’excellence horlogère, l’industrie s’est diversifiée avec suc- cès vers d’autres horizons technologiques. Composé de multiples sociétés de taille variée, le tissu économique génère 21 200 emplois.

L’ industrie horlogère a largement contribué à la croissance de la vil- le à partir du XIX ème siècle. Cette tradition horlogè- re se perpétue autour de la fabri- cation de montres bijoux et de garde-temps très compliqués. La plupart des ambassadeurs pres- tigieux de l’industrie horlogère suisse ont soit leur siège à La Chaux-de-Fonds, soit s’approvi- sionnent en composants dans la région. Les crises horlogères de 1974 et 1982 ont été à l’origine d’une diversification économique orientée principalement vers les secteurs de la microtechnique et des produits à haute valeur ajou- tée. Les compétences dévelop-

pées autour de l’horlogerie et de la construction de machines ont permis des développements dans d’autres domaines : robotique, informatique, médical, automo- bile, métallurgie fine, aéronautique.

tion géographique, l’économie chaux-de-fonnière génère des mouvements qui ont trait à l’em- ploi. 7 700 personnes, dont 2 500 frontaliers viennent chaque jour

ce. Cette main d’œuvre haute- ment qualifiée constitue proba- blement un frein aux risques de délocalisations. La Chaux-de-Fonds a toujours su se doter des outils de forma- tion répondant aux besoins de son industrie. L’agglomération des Montagnes neuchâteloises que forment les 2 villes du haut dispose d’écoles dans le domai- ne technique, commercial et artis- tique de niveau supérieur La relè- ve de la force de conception et de production est ainsi assurée. Elle permet aux entreprises de dis- poser de collaborateurs qualifiés pour rester compétitives face aux défis imposés par la concurren- ce mondiale. ! F.C.

Répartition des emplois en 2003

Emplois . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 463 Secteur primaire . . . . . . . . . . . 250 .......................1,2% Secteur secondaire . . . . . . . . 8 488.....................41,5% Secteur tertiaire . . . . . . . . . . 11 725....................57,3%

travailler à La Chaux- de-Fonds, ce qui signi- fie que près d’un poste sur trois est occupé par un “pendulaire”. Les fabrications sortant des

7 700 personnes, dont 2 500 frontaliers.

Des groupes industriels étrangers, principale- ment allemands et amé- ricains ont ouvert des

Prédominance des P.M.E. Entreprises .............................2 258 1 à 9 personnes .....................1 857 10 à 49 personnes ...................329 50 à 249 personnes ..................68 250 personnes et plus ...............4

Les plus gros employeurs de la ville Cartier, Hôpital, Migros, Ismeca Universo, Energizer, Précinox

filiales à La Chaux-de-Fonds. La ville se caractérise par la den- sité d’un tissu économique com- posé de près de 2 300 sociétés employant au total 21 200 per- sonnes. Ces entreprises sont donc essentiellement de petites enti- tés. De par son importance et sa situa-

ateliers locaux sont vendues dans le monde entier. Tous ces pro- duits ont un dénominateur com- mun : ils sont générateurs d’une haute valeur ajoutée. La force du tissu industriel local réside également dans les compétences et la créativité des hommes et des femmes travaillant sur pla-

Source : service économique Chaux-de-Fonds

C.P.P. : la micro-technologie appliquée au secteur médical Illustration de la diversité du tissu industriel, Clinical Plastic Products S.A. est implantée à La Chaux-de-Fonds depuis 1980. Dans cette entreprise de 20 sala- riés, on fabrique des produits médicaux exportés dans le monde entier. Industrie de pointe

Multiple : un grand du design industriel Fondée au Locle en 1979 puis transférée à La Chaux-de-Fonds quelques années plus tard, Multiple est l’une des plus grandes sociétés suisses de desi- gn industriel. Elle intervient dans tous les domaines. Créativité

C. P.P. intervient dans le secteur de la can- cérologie. Cette société conçoit et produit différents types de chambres et cathéters utilisés en chimiothérapie. Ces éléments sont placés sur l’organe affecté. Le traitement est plus ciblé et limite les effets secondaires. “Depuis quelques années, on s’est diversifié vers la fabrication de produits à usage unique destinés à l’administration de la chimio- thérapie générale. On fournit éga-

lement des cathéters servant à ali- menter les organes avant trans- plantation” , préciseAlain Rosier, le P.D.G. de cette société à capi-

aux produits médicaux.” Centre de décision, recherche et production sont installés sur le même site, dans un local de

800 m 2 situé dans la zone d’activité où se trouve Polyexpo. “La mise au point des pro- duits est menée en col- laboration avec les clients et les médecins.

taux allemands et suisses. Les articles sont vendus aux hôpitaux suisses et à une clien- tèle de distributeurs positionnés sur les mar- chés mondiaux et

Toute la sous- traitance est réalisée sur place.

notamment aux États-Unis, en Europe et en Extrême-Orient. “On est certifié I.S.O. 9 001 et I.S.O. 13 485 qui est spécifique

Toute la sous-traitance est réa- lisée sur place.” C.P.P. emploie un personnel avant tout fémi- nin procédant à l’assemblage minutieux des éléments. Règles d’hygiène obligent, toutes les opérations sont exécutées en salle blanche sous atmosphè- re contrôlée. “La présence de ce tissu de compétences et de main d’œuvre qualifiée en micro-tech- nologie justifie notre implanta- tion à La Chaux-de-Fonds. Pour rester compétitif face à une rude concurrence financière, on n’a pas d’autre choix que celui d’aug- menter la productivité si l’on veut maintenir les marges. Le développement de la société se fera sur La Chaux-de-Fonds. On ne risque pas de se délocaliser en Asie car il n’y a pas là-bas de production dans le secteur médi- cal de haute technicité.” À l’exception d’un peu de stoc- kage pour les hôpitaux, C.P.P. travaille en flux tendu et fabrique à la demande des dis- tributeurs. “L’avenir de la socié- té réside dans sa capacité à répondre à une clientèle de plus en plus exigeante et pressée. Pour mettre en œuvre cette réactivi- té, on s’appuie sur les outils informatiques. On ne peut pas se permettre de rater une livrai- son sous peine de se faire aus- sitôt substituer le marché par un concurrent.” Avec l’augmentation du nombre de personnes atteintes de can- cers, le marché des fournitures est porteur. “Un marché à risques, observe Alain Rosier, car le jour où la biotechnolo- gie produira des cellules gué- risseuses, notre branche d’ac- tivité disparaîtra.” !

Rémy Jacquet co-dirige la société qu’il a créée en 1979.

M ultiple a d’abord profité du dyna- misme horloger ambiant pour se développer. Une stratégie sérieu- sement remise en cause suite aux crises qui ont touché cet- te branche jusqu’au milieu des années 80. “Après avoir expé- gressivement de l’horlogerie pour miser sur la diversification. Ce démarrage dans l’horlogerie nous a quand même permis de revendiquer une carte de visi- te” , note Rémy Jacquet, le fon- dateur de la société. En rayonnant tous azimuts, Multiple a élargi son champ d’activités aux entreprises les plus dynamiques en matière d’innovation et ce, dans les domaines les plus variés : infor- matique, téléphonie, sport… rimenté concrètement les risques liés à une trop forte spécialisation, on s’est détaché pro-

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Multiple a peu de clients sur le bassin indus- triel chaux-de-fonnier, en tout cas beaucoup moins qu’en Suis- se alémanique. À l’étranger, elle intervient régulièrement en France, Italie, Hollande, Alle- magne. Art appliqué en perpé- tuel mouvement d’idées, le desi- gn se nourrit de jeunesse et de d’innovation culturelle. “Les sociétés qui sont aujourd’hui susceptibles de nous aider à fonc- tionner ont souvent une dimen- sion internationale. Avec la mon- dialisation, on a besoin d’évo- luer vers une imprégnation mul- ti-culturelle. On a ce souci d’ou- verture en accueillant des stagiaires de tous les horizons géographiques, en s’entourant ponctuellement de collabora- teurs susceptibles d’enrichir l’ap- proche créative nécessaire à la conception d’un nouveau pro- duit.” ! F.C.

“Le produit qui nous a propul- sés en avant, c’est le minitel. On a dessiné tous les modèles. Le plus connu a été fabriqué à plu- sieurs millions d’exemplaires.” Multiple colle au plus près des modes de consommation de la société, elle leur donne un aspect, une forme. “Aujourd’hui, positionne aussi dans le loisir.” Concurrence oblige, d’ailleurs de plus en plus vive, pas ques- tion de divulguer les projets en cours de réalisation. Multiple emploie 12 designers perma- nents. Ils sont principalement recrutés dans les écoles de desi- gn dont à l’École d’Art de Lau- sanne (E.C.A.L.). “Grâce à son directeur, Pierre Keller, l’E.C.A.L. est devenue une réfé- rence connue dans le monde entier.” on travaille beaucoup dans le médical, l’élec- troménager, les biens d’équipements. On se

12 designers permanents.

Alain Rosier, le P.D.G. de C.P.P. trouve à La Chaux-de- Fonds toutes les compétences et la main d’œuvre qualifiée en micro technologie nécessaires.

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