Journal C'est à Dire 95 - Décembre 2004

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P O R T R A I T

Laviron

Yvan Perrin, créateur de chemins d’aventure Originaire de Laviron, Yvan Perrin a créé en 2000 la société Altaïs qui intervient notamment dans la construction de parcours aventure. Il s’occupe d’installer à Conso- lation la plus grande tyrolienne de France. Mais sitôt mise en place, elle a été sec- tionnée dans la nuit du 10 au 11 novembre. Un acte de malveillance déplorable qui ne décourage pas ce jeune entrepreneur engagé sur le chemin de la réussite.

gestion de structures d’accueil. “On a réalisé une quinzaine de parcours aventure en Franche- Comté et en France.” À son actif figurent ceux des Rousses, Mont- bozon, Cerniébaud, fort Saint- André à Salins. Il a également exporté son savoir-faire sur Strasbourg et Nancy. Inventé par un militaire fran- çais, le concept de nouveaux espaces d’aventure connaît un très gros succès depuis quelques années. Le phénomène tend à se tasser en France. Pour conti- nuer à se développer, Yvan Per- rin prospecte à étranger. Via le net, il a décroché plusieurs marchés en Europe et compte bien ne pas en rester là. Il emploie une secrétaire-comp- table à temps plein, Delphine Lombardet, et a recours à du personnel intérimaire pour inter- venir sur les chantiers. “Ils ont toutes les compétences nécessaires et les qualifications requises. Pour chaque mission, je fonc- tionne avec Philippe Jeannin- gros qui assure la responsabili- té de chef de chantier.” Yvan Per- rin s’approvisionne le plus sou- vent auprès de fournisseurs francs-comtois. À la différence d’une société com- me Tétra positionnée plutôt sur les travaux publics, Altaïs inter- vient dans le domaine des équi- pements touristiques ou envi- ronnementaux. “On met égale- ment en sécurité des sentiers pédestres qui présentent des pas- sages difficiles comme celui menant à la Roche du Prêtre par le parc de Consolation.” Sur un marché très concurrentiel domi- né par des entreprises d’une tou-

C onso aura sa tyrolienne. “Dans la mesure du pos- sible, on la retendra avant Noël.” Yvan Perrin ne comprend toujours pas l’intérêt de ce ges- te d’une confondante stupidité. Lui qui tenait à rester discret pour avoir le temps d’effectuer la sécurisation de cet équipe- ment sensationnel s’est retrou- vé sous les feux d’une actuali- té dont il se serait bien passé. en diversifiant l’attractivité d’un site qui reçoit chaque année plus de 200 000 visiteurs. Il ne s’agit pas de transformer ce lieu de quiétude et de spiritualité en un parc d’attraction du genre Dis- neyland. “Les responsables de la Fondation souhaitent bien dif- férencier les activités” commen- te Yvan Perrin. En remettant en route le restaurant près de la source du Dessoubre, ils pro- posent un autre point d’accueil aux touristes sur un secteur suf- fisamment éloigné du parc et du Ce projet de tyrolienne est né d’une volonté d’animer Consolation sous un angle novateur

bâtiment principal pour deve- nir en quelque sorte un pôle d’animation ludique. En partant des ruines de l’an- cien château, la tyrolienne sur- vole la source pour terminer sa course 500 mètres plus loin sur l’aire de réception d’où un sen- tier permet de rejoindre le départ. “On a procédé à la pose du câble le 9 novembre dernier.

paix qu’est Consolation. “J’ai reçu de nombreux témoignages de soutien” , confie Yvan Perrin dans l’attente des conclusions de l’enquête de gendarmerie en cours. À plus ou moins brève échéan- ce, cette spectaculaire tyrolien- ne sera de nouveau opération- nelle. Une belle vitrine pour cet- te jeune société en plein boom. “Altaïs est une marque déposée. Ce nom s’inspire de l’Altaï qui désigne un massif montagneux de l’Asie centrale russe. On inter- vient dans 3 secteurs : construc- tion de parcs aventure, instal- lation d’équipements dans le cadre d’une manifestation et équi- pements sportifs. La partie construction représente l’essen- tiel de l’activité.” Avant de se mettre à son comp- te, Yvan Perrin était animateur sportif. Titulaire de brevets d’É- tat en kayak, escalade, spéléo, il travaillait dans des structures touristiques et notamment au centre de la Roche du Trésor à Pierrefontaine-les-Varans. Paral- lèlement à ses diplômes spor- tifs, il a également un B.T.S. en

Dans un souci de ne pas dénaturer le site, on a fait appel à la société Triponney Héli- coptère basée à Bon- nétage qui est interve-

Consolation aura sa tyrolienne.

nue par la voie des airs. Tech- niquement, c’était la solution la plus pertinente.” La suite est désormais connue. Heureuse- ment la rupture du câble n’a blessé personne. Le préjudice financier du coût de l’opération d’héliportage, plus de 10 000 euros, est à la charge d’Altaïs car “un acte de malveillance n’est pas couvert par les assurances.” Autre conséquence inattendue, l’indignation des nombreux habi- tués des lieux souffrant que l’on s’en prenne ainsi à ce havre de

Yvan Perrin a d’abord travaillé dans l’encadrement sportif avant de monter la société Altaïs.

te autre taille, Altaïs tire son épingle du jeu en misant sur sa réactivité et son aptitude à satis- faire au mieux les clients. “On travaille autant pour des struc- tures privées que pour des col- lectivités. L’activité n’est pas constante sur toute l’année avec une période creuse de juillet à septembre” , note Yvan Perrin

qui prévoit d’embaucher bien- tôt un cadre technique. “Je suis satisfait de la manière dont les choses ont évolué. Je m’étais fixé comme objectif et limite à ne pas dépasser, une progression du chiffre d’affaires de 50 % d’une année sur l’autre. Jusqu’à pré- sent, on maintient le cap.” ! F.C.

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