Journal C'est à Dire 94 - Novembre 2004

V A L D E M O R T E A U

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Ski

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Coup de canon sur les pistes du Haut-Doubs

le site du Meix Musy, il faudrait prévoir 772 000 euros (H.T.) pour le réseau, le terrassement, les pompes, le compresseur et ennei- geur, et la retenue collinaire. Pour la Bonade, l’investissement serait de 266 000 euros (H.T.) et 142 500 euros (H.T.) pour le Chauffaud. À cela viennent se greffer les frais de fonctionne- ment et de maintenance estimés à 30 000 euros pour une piste comme celle du Meix Musy (per- sonnel, damage, entretien pré- ventif, énergie.)

nombre de jours d’ouverture du domaine skiable” et non comme un moyen technique de substi- tution très coûteux aux caprices de Dame nature. “Une installa- tion de production de neige de culture ne peut pas apparaître comme une panacée. Elle résul- te d’un choix raisonné de l’ex- ploitant.” Le rapport du S.E.A.T.M. invite donc à la pru- dence. Car aménager des canons à nei- ge implique de tenir compte de l’entretien supplémentaire, de

La communauté de communes du Val de Morteau a commandé une étude qui envisage l’installation de canons à neiges sur les pistes du Meix Musy, du Chauf- faud et de la Bonade. Les résultats sont mitigés.

Le Val de Morteau

de A… à Z

P our pallier le déficit nei- geux, la communauté de communes du Val de Morteau réfléchit à l’op- portunité de placer des canons à neige sur les sites du Chauf- faud, de la Bonade et du Meix Musy. La collectivité a sollicité les services du S.E.A.T.M. (ser- vice d’études et d’aménagement touristique de la montagne) qui s’est penché sur cette question. L’organisme d’État a rendu récemment un diagnostic précis sur “la faisabilité d’une instal- lation de production de neige de culture sur les sites de ski alpin.” En préambule, ce document fait état d’une première mise en gar- de en indiquant “que l’expérien- ce de dizaines d’années de pro- duction de neige de culture dans l’ensemble des massifs monta- gneux français a fait prendre conscience des aléas climatiques qui pèsent sur la production de neige de culture.” Les conditions de température ne sont pas tou- jours réunies pour envisager ce type de production. Une remarque valable pour le Haut-Doubs habitué depuis quelques années à des hivers moins fournis en or blanc. Pour l’affirmer, il suffit de se référer aux statistiques avancées par le S.E.A.T.M. sur le nombre de jour- nées de fonctionnement des trois sites du Haut-Doubs entre 1998 et 2004. Pour la saison 1998-1999, le Meix

Musy a ouvert 86 jours, contre 59 en 2003-2004, avec une chu- te à 9 jours seulement en 2000- 2001. Même constat pour la Bonade à Grand’Combe-Châte- leu puisque le nombre de jours de fonctionnement en 1998-1999 était de 41 contre 19 en 2003- 2004 et une fermeture complè- te en 2000/2001. Sur ces mêmes périodes, la pis- te du Chauffaud a fonctionné dans des proportions identiques à celles du Meix Musy. Évi- demment, le chiffre d’affaires à chaque remontée mécanique et la fréquentation des pistes est fonction de l’enneigement. À titre d’exemple, en 1998-1999, meilleu- re des 6 dernières saisons, le Meix Musy a réalisé un chiffre d’affaires de 98 778 euros et enre- gistré 323 974 visiteurs. En 2000- 2001, la moins bonne des 6 der- nières saisons, le chiffre d’af- faires était de 8 645 euros pour 24 669 passages. Compte tenu de cet ensemble de données, le rapport montre “la fragilité des 3 sites d’un point de vue économique. Fragilité en par- tie due à une durée de fonction- nement réduite.” On peut lire ensuite “qu’au vu de ces résul- tats, les choix d’investissement devront être mesurés et bien hié- rarchisés entre les trois sites.” L’installation de canons à neige est donc à considérer comme un complément au manteau nei- geux naturel “pour stabiliser le

L’ensemble de ces données servira de base de travail à un prochain débat de la communauté de communes. Mais l’in- terrogation sur l’op- portunité de miser

l’état de la surface des pistes qui “doivent être enherbées et drainées” et de l’alimentation en eau nécessaire au fonc- tionnement des machines . Sur ce der- nier point, pour ennei-

“Le problème est qu’il n’y a pas de point d’eau au Meix Musy.”

Photos Didier Jacquot

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sur le ski alpin compte tenu des aléas climatiques que connaît notre région s’annonce comme la clé de la discussion.

ger les 5,6 hectares du Meix Musy et du Pralot, il faudrait un besoin journalier en eau de 840 m 3 . Ainsi “pour 70 cm de neige produite, le nombre d’heures sur la saison serait de 230 pour un volume d’eau de 19 600 m 3 .” C’est à ce prix qu’il peut être envisa- gé d’étendre la saison de ski sur 2,5 mois (des vacances de Noël à la fin des vacances de février). “Le problème est qu’il n’y a pas de point d’eau au Meix Musy, donc s’il faut aménager une cana- lisation, ça risque de coûter très cher” indique un élu local. Mais il apparaît aussi que cette piste qui concentre “plus de 70% de la demande de ski a les meilleurs résultats économiques.” Le service d’étude et d’aména- gement touristique apporte, au terme de son rapport, une esti- mation des investissements nei- ge, hors travaux de pistes. Sur

Commentaire

Les skis-clubs du Val de Morteau favorables aux canons

G rande ambition que de vouloir enneiger artificiellement les pistes du Meix Musy, de la Bonade et du Chauffaud. Les coûts et les conditions de réalisation de ce projet en Les sportifs du secteur demandent à ce qu’une piste au moins soit équipée de canons à neige. La Bonade conviendrait.

intéresse, c’est d’avoir une piste pour s’entraî- ner. La Bonade nous suffirait. Nous souhaite- rions avoir de la neige pour Noël, une période où il fait souvent froid, mais la neige fait souvent défaut” indique Michel Ory, président du ski-club Val de Morteau, qui espère être consulté dans le cadre des prochains débats à venir. Mais les conclusions du rapport rendu par le ser- vice d’étude et d’aménagement touristique de la

feraient un dossier lourd à assumer pour la communauté de communes du Val de Morteau. D’autant que pour l’instant, l’estimation des retom- bées est ouverte à toutes les spé- culations. En revanche, certaines voix s’élè-

montagne inquiète le président du club. La question de la rentabilité arri- ve en première ligne de cette étude. L’inquiétude est que les élus rejettent le projet en faisant un choix écono- mique avant de penser à l’intérêt que représente l’enneigement artificiel

“Je crois qu’il y a un intérêt collectif à a ménager des canons.”

vent pour proposer aux élus de concentrer les moyens sur une seule piste : celle de la Bona- de. C’est la plus basse de toute en altitude. Mais la proximité d’un cours d’eau donne à ce site un atout considérable pour l’aménagement de canons à neige. Les ski-clubs du Val de Morteau et de Gran- d’Combe-Châteleu sont favorables à cette option. Ce sont eux qui, il y a deux ans, avaient sollici- té la collectivité pour qu’elle engage une étude sur l’enneigement artificiel. Car un tel équipe- ment permettrait à ses associations de s’en- traîner sur place une grande partie de la sai- son sans être obligés de se tourner vers les Alpes au moindre coup de “redoux”. Les déplacements finissent par coûter cher aux clubs. “Ce qui nous

pour les associations. “Si la communauté de com- munes veut faire quelque chose de rentable, ce n’est même pas la peine qu’elle poursuive les études. On sait d’avance que ce type d’équipement ne rap- portera pas d’argent. Maintenant, je dirais que lorsque la piscine s’est construite aux Fins, on ne s’est pas demandé si cet équipement devait être impérativement rentable. La décision est poli- tique. Je crois qu’il y a un intérêt collectif à aménager des canons à neige” poursuit Michel Ory. Pour le ski-club, le choix économique serait de concentrer les moyens sur une seule piste avant d’envisager d’équiper tout le massif au risque de repousser aux calendes grecques ce dos- sier trop onéreux. ! T.C.

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Il faudrait prévoir un investissement de 772 000 euros pour équiper le Meix Musy de canons à neige.

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