Journal C'est à Dire 94 - Novembre 2004

27

P L A T E A U D E M A I C H E

mais c’est plutôt une exception. Damien Jouillerot : “Je reste un gars du Haut-Doubs” Cinéma En trois ans, l’enfant de Frambouhans est devenu une des valeurs montantes du cinéma français. Le fabuleux destin de Damien Jouillerot continue. Entretien avec un jeune homme qui garde la tête froide.

encore trois ans, j’étais en apprentissage boulangerie. Mais j’évite vraiment de me prendre la tête. Càd : Pour ceux qui n’ont pas suivi vos premiers pas, rap- pelez-nous comment cette vocation est née ? D.J. : C’est à Gérard Jugnot que je dois tout ça. Sans lui, je n’aurais jamais fait de ciné- ma. J’étais allé le voir dans son hôtel à Fournet-Blancheroche

rituels : Jugnot, Darmon et Vil- leret. Ce sont des gens avec qui j’ai noué des liens solides. Càd : En tout cas, la pro- fession dit du bien de vous ? D.J. : Villeret dit que je suis un surdoué, Depardieu a dit que j’étais l’acteur de l’année. Même si je ne peux pas être convain- cu de tout ce qu’on me dit, ces compliments me touchent beau- coup.

Càd : Le cinéma occupe désormais 100% de votre temps. Vous êtes un vrai pari- sien ? D.J. : Jamais de la vie ! Je suis un gars du Haut-Doubs et ça, je ne le changerai jamais. D’ailleurs, j’y reviens très sou- vent, j’y étais encore le week- end dernier et pour tout le mon- de, je reste Damien. Càd : N’y a-t-il pas pourtant unphénomène de “starisation” quand vous revenez ici ? D.J. : Le phénomène commen- ce un peu mais il faut rester très modeste. J’ai découvert cette semaine que le magazine “Public” m’avait classé parmi les “nouvelles stars françaises”. Ça me fait un peu bizarre. Sur- tout quand je pense qu’il y a

C’ est à dire : Vous ter- minez la promotion de votre dernier film “Les fautes d’orthographe” avec Carole Bouquet. On vous voit partout en ce moment ! Damien Jouillerot : C’est vrai que j’ai fait pas mal d’émissions télé dans le cadre de cette pro- motion. J’étais chez Fogiel, dans l’émission de Cauet, j’ai fait “En Aparté” sur Canal +, “Comme au cinéma” sur T.P.S., etc. La promo du film s’est bien passée, nous avons un bon accueil de la critique et du public. Ce ne sera pas le “carton” de l’année mais

les entrées sont pour l’instant très satisfaisantes. Je ne vais surtout pas me plaindre. Càd : Vous travaillez sur d’autres projets ? D.J. : Un nouveau film va sor- tir début 2005 : “Emmenez-moi”, où je joue aux côtés de Gérard Darmon. C’est l’histoire de mon oncle (Gérard Darmon) qui m’emmène à Paris à la recherche de Charles Aznavour. Il pense qu’en voyant Aznavour, il sera guéri de ses problèmes d’alcool. Ce film est une sorte de road-movie à la française qui nous emmène de Roubaix à

Paris, à pied. Sinon, je sors actuellement d’un casting pour le prochain film avec Vincent Cassel. Càd : Comment expliquez- vous cette ascension fulgu- rante dans le cinéma ? D.J. : Je n’arrive pas à expli- quer pourquoi les réalisateurs me préfèrent à d’autres quand ils font leur choix. Mais les films ne tombent pas comme ça, tout seuls. Je fais beaucoup de castings pour les longs- métrages. Pour “Emmenez- moi”, on m’a passé un scéna- rio, il n’y a pas eu de casting

Càd : Vous qui fré- quentez le show- biz, c’est vraiment un monde à part ? D.J. : Ces temps-ci, je vais de temps en temps à des soirées.

quand il tournait “Monsieur Batignole” dans la région. Je lui ai demandé pour fai- re un essai dans le film. C’est comme ça que tout a démarré.

“Les réalisateurs disent de moi que j’ai une “gueule”.

Il ne faut pas croire que c’est une autre planète, c’est un mon- de comme un autre, juste un peu plus embourgeoisé. Quant à sa prétendue hypocrisie, c’est comme partout où on te dit “je t’aime” devant toi, et une fois le dos tourné, on t’insulte. Tout le monde peut vivre cela, c’est la même chose à l’usine par exemple. Càd : Vous n’avez que 19 ans et vous vivez maintenant grâ- ce au cinéma ? D.J. : J’en vis assez bien, je n’ai pas à me plaindre mais je ne choisis pas les films en fonction des cachets. Les deux derniers films que j’ai tournés étaient dotés d’un petit budget, je les ai faits avant tout pour l’his- toire. !

Càd : Comment expliquez- vous votre succès si rapide dans le cinéma ? D.J. : Les réalisateurs disent de moi que j’ai une “gueule”. Dans les longs-métrages, mon physique a souvent servi à jouer des enfants timides ou à pro- blèmes. Dans les téléfilms, je joue souvent les méchants. Apparemment, j’ai un visage qui peut s’adapter à pas mal de personnages. Càd : Vous n’avez pas peur qu’on vous cantonne juste- ment au personnage du gamin à problème ou du méchant ? D.J. : Si ça ne doit être que ça, ce n’est pas grave, c’est déjà beaucoup. Càd : Vous avez des amis dans le métier ? D.J. : Des amis, je ne sais pas. En tout cas, j’ai trois pères spi-

Propos recueillis par J.-F.H.

Magasin ouvert les dimanches 12 et 19 de 14h à 148h et le lundi 13 de 9h à 12h et de 14h à 19h

FAVRE ZAC Les Grands Planchants PONTARLIER - 03 81 38 87 40 TOUT COMPRENDRE POUR BIEN ACHETER ZA Le Mondey - MORTEAU Tél. 03 81 67 45 96

Damien Jouillerot est, à l’image des jeunes Jules Sitruk et Gaspard Uliel, un des talents prometteurs du cinéma français.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online