Journal C'est à Dire 91 - Septembre 2004

P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

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Pierrefontaine-les-Varans Gros projet d’investissement à la Roche du Trésor

En une décennie, la Maison Familiale et Rurale a connu une progression d’ac- tivité spectaculaire. Le nombre d’emplois a, par exemple, évolué d’un 1/2 pos- te à une trentaine d’équivalents temps plein. La pérennisation de la structu- re passe par un développement qualitatif des installations qui se traduit par une spécialisation des sites de Pierrefontaine et d’Orchamps-Vennes.

C’ est à dire : Comment évolue ce marché de l’immobilier ? Alain Pointurier : On assiste à une augmentation constan- te des prix depuis trois ans. À l’échelle nationale, la hausse est de 34,7 % sur le marché du logement ancien par exemple. Si on se concentre cette fois sur la capitale régionale, l’aug- mentation des prix entre 2002 et 2003, est de 9,2 %. Pour un appartement ancien, elle est de 9 % et oscille entre 9 % et 12 % pour un logement neuf. Si on affine ces chiffres, on s’aperçoit que la hausse est la plus forte sur la fin de l’année 2003. Càd : La hausse des prix est donc toujours d’actualité, alors qu’il y a quelques mois la plupart des professionnels de l’immobilier s’accordaient à dire que nous allions entrer dans une période de stag- nation ? A.P. : Il est vrai qu’à l’automne 2003, nous pensions que les prix U ne réussite basée sur l’exploitation cohérente des potentialités du milieu rural, en pha- se avec les réalités touristiques et socio-éducatives. Grâce à cet- te stratégie, la Roche du Trésor a pu redresser une situation sérieusement compromise au début des années 90. Une repri- se en main qui s’appuie d’abord sur le développement du secteur accueil à destination du scolaire et du tourisme associatif. L’ac- tivité s’est diversifiée en 2000 avec la mise en place du volet formation B.E.A.T.E.P. (Brevet sionnelle d’AssistantAnimateur). “En 2003 sur les 2 sites, on a réa- lisé 27 000 nuitées payantes sur la période d’ouverture de janvier à la mi-novembre. Côté forma- tion, de 13 stagiaires accueillis en 2000, on est passé aujourd’hui à 45. Toutes ces considérations nous conduisent à réfléchir à une réorganisation du fonctionne- ment, basée sur une spécialisa- tion des sites. Celui de Pierre- fontaine serait réservé à l’accueil et Orchamps-Vennes deviendrait le pôle formation et animation en milieu rural” , résume Jean- Michel Joly, le directeur. S’ajou- te à cela le souci de maintenir, voire d’optimiser un outil de tra- vail conforme aux normes et aux attentes des clients. Après moult réunions, études, un projet d’investissement a fina- lement été défini et unanime- ment approuvé lors de la der- d’État d’Animateur Technicien de l’Édu- cation Populaire) et B.A.P.A.A.T. (Brevet d’Aptitude Profes-

allaient marquer le pas. Or, depuis le début de l’année 2004, la progression est toujours per- ceptible. Càd : Disposez-vous d’indi- cateurs précis pour dire que les prix vont cesser de flam- ber dans l’immobilier ? A.P. : Nous n’en savons rien. En tout cas aujourd’hui, aucun élé- ment ne permet de penser que la hausse va s’arrêter. Càd : Quelle est la nature de la demande ? A.P. : Il semblerait que les acquéreurs se tournent davan- tage vers le logement neuf. Car dans l’ancien, l’offre de bonne qualité commence à diminuer. Lorsque l’on décortique le mar- ché par tranche d’âges, on remarque que le nombre d’ache- teurs de moins de trente ans est de 26 %. Un chiffre qui aug- mente. C’est une clientèle qui recherche un appartement d’un bon niveau de prestation. Quand elle ne trouve pas ce qu’elle veut nièreAssemblée Générale. “Tout s’articule autour de la qualité des équipements et des conditions d’accueil.” Le montant du projet global s’établit à 3,465 millions d’euros (22,7 millions de francs). “Le bâtiment d’Orchamps-Vennes fera l’objet d’un agrandissement pour y installer des salles et des équipements liés à la formation comme dumatériel informatique.” Les changements les plus impor- tants concernent le site de Pier- refontaine qui absorbera 91 % de l’enveloppe financière. Pas moins de trois nouvelles construc- tions sont prévues avec un héber- de loisirs abritant notamment une piscine privée de 16 m x 7 m, ouverte au public suivant les cré- neaux d’occupation de l’asso- ciation. “Au niveau des équipe- ments et des conditions d’accueil, on s’appuie sur la grille de clas- sement définie dans le cadre d’in- frastructures rattachées au tou- risme des jeunes.” Une qualité qui se vérifie aussi dans le sou- ci de préserver l’environnement. Le projet s’inscrit dans une démarche H.Q.E. (Haute Quali- té Environnementale) qui s’étend au-delà des aspects paysagers et des matériaux utilisés. “On peut considérer qu’il s’agit d’une éthique de respect de l’environ- nement humain et matériel. Elle s’applique dans le choix des ali- ments en privilégiant par exemple les produits frais. Elle met l’ac- cent sur le tri des déchets, la qua- lité de l’eau, les énergies renou- gement neuf d’une capacité de 50 lits, un pôle restaurant cen- tralisé qui desservirait les 2 sites et une base

velables. Sur ce point, on envi- sage peut-être de mettre en pla- ce un réseau chaleur, alimenté par une chaudière autonome en bois déchiqueté. Ce dispositif pour- rait intégrer le chauffage de tout ou partie des bâtiments commu- naux.” Cette préoccupation environ- nementale, au même titre que les enjeux en terme d’emplois, de retombées économiques ren- forcent l’attrait du dossier qui avait reçu le soutien de l’ensemble des collectivités avant les der- nières élections cantonales et régionales. Des engagements qui devraient être confirmés selon toute vraisemblance. !

Jean-Michel Joly, le directeur de la Roche du Trésor, gère aujourd’hui une structure où travaille une trentaine d’équivalents temps plein.

3,465 millions d’euros d’inves- tissement.

Le président de la Roche du Trésor “Première tranche des travaux prévue à l’automne 2005”

que l’association peut tourner sous réserve bien sûr d’une confirmation des engagements des autres financeurs. Càd : Est-ce un travail de longue haleine ? J.-R.V. : Ce projet, c’est le fruit de 2 ans de travail. On a d’abord défini un plan d’action sur 5 ans autour du thème “renforcer la qualité” dont le projet d’exten- sion n’est qu’une des compo- santes. Càd : Quel pourrait être l’im- pact d’un tel projet. J.-R.V. : Je pense personnelle- ment que c’est un enjeu écono- mique pour tout le secteur avec la perspective de créations d’em-

ploi par exemple. Les activi- tés proposées aujourd’hui sont directement en liens avec le monde agricole et artisanal. En mettant la future base de loi- sirs à disposition de la popu- lation, on apporte forcément un service nouveau. On est là en plein dans le développement local. Càd : Les prochaines échéances ? J.-R.V. : On va déposer le dos- sier final à l’automne avec le plan de financement. On doit également rencontrer tous les financeurs. La première tranche des travaux est prévue à l’au- tomne 2005. !

Jean-René Vacheresse, le président de l’association, s’implique à fond dans ce projet aux enjeux éco- nomiques importants pour tout le secteur.

C’ est à dire : Sur quoi se fonde la crédibi- lité du projet ? Jean-René Vacheresse : On a

Càd : Financièrement, l’as- sociation pourra-t-elle sup- porter un tel investissement ?

J.-R.V. : Rappelons que ce projet fait l’ob- jet de demande de subventions. Autre élément, les prêts liés aux premiers inves-

11 ans d’antériorité derrière nous. Le pro- jet 1993, c’était déjà un véritable défi. On est passé de 1/2 emploi à 27 équiva-

“On est là en plein dans le développement local.”

lents temps plein. C’est une bel- le réussite. Le défi actuel, c’est de pérenniser ce qui a été entre- pris. On est à une époque char- nière de notre existence.

tissements arrivent à terme. Pour monter ce projet, on s’est entouré d’avis d’experts. On a essayé de se projeter sur 8 à 10 ans. On est en mesure de dire

P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche Immobilier : “Rien ne permet de dire que la hausse va s’arrêter”

Notaire à Maîche et récemment nommé président de la Chambre des Notaires du Doubs, Alain Pointurier donne les dernières évolutions du marché de l’immobilier. Analyse avant une grande réunion départementale sur le sujet le 14 septembre à Besançon.

gale. Dans les années 70 par exemple, les gens étaient fri- leux. Ils n’osaient pas se lancer dans l’acquisition d’un bien sans être assuré d’un emploi stable inscrit dans la durée. On n’in- vestissait pas par peur du len- demain. Aujourd’hui, seul ou a deux, dès qu’on a un projet immobilier on essaie de le mener à bien. Les acquéreurs poten- tiels hésitent moins à se lancer. Ils se sont aperçus que changer de travail faisait partie de la

risant pour l’emprunteur qui bénéficie de prêts à taux fixes et faibles de surcroît. Ceci étant, on remarque de plus en plus que les délais de rembourse- ment s'étalent sur des durées de 20 à 25 ans. Càd : Est-ce qu’une partie des acquéreurs sont des investisseurs qui placent leur argent pour défiscaliser par exemple ? A.P. : Non. Dans la plupart des

mobilier.

Càd : Finalement l’immo- bilier représente une petite partie de l’activité des notaires et pourtant chaque année vous publiez une infor- mation complète et précise sur ce marché. Pourquoi ? A.P. : Une des fonctions des notaires est de régulariser une vente. Dans chaque transaction immobilière, le notaire inter- vient forcément à un moment donné. Résultat nous disposons d’informations que nous sommes les seuls à détenir. Cet obser- vatoire de l’immobilier est fait à partir de chiffres réels que nous analysons. Càd : Combien de notaires compte le département du Doubs et pour quelle acti- vité ? A.P. : Dans le Doubs, nous sommes 58 notaires. Il y a au total 320 salariés du notariat. La profession réalise en moyen- ne 30 000 actes notariés par an, tous actes confondus, pour un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros. ! Propos recueillis par T.C.

dans l’ancien, alors elle se tour- ne vers le neuf. Càd : Est-ce qu’il existe un produit en particulier qui a le vent en poupe ? A.P. : Clairement, c’est le loge- ment de type F4 qui est le plus prisé notamment en ville. Ce type de produit est donc soumis à une inflation des prix. Par contre les F2 et les F3 com- mencent à marquer le pas, com- me les très grands apparte- ments, trop chers. Càd : Comment expliquez- vous cet engouement pour l’immobilier actuellement ? A.P. : Il me semble que plusieurs explications viennent étayer ce phénomène. Tout d’abord les taux d’intérêt restent bas. Ensui- te, je crois que l’état d’esprit des candidats à l’accession à la pro- priété a changé. Il y a quelques années en arrières, les acqué- reurs étaient sensibles à la pré- carité possible de l’emploi et à la durabilité de l’union conju-

vie et qu’il fallait aller de l’avant, quel que soit l’état de la conjoncture. Càd : Vous mettez en avant le rôle que jouent les

transactions immo- bilières, les per- sonnes qui achètent sont des locataires qui souhaitent accé- der à la propriété et constituer leur rési- dence principale.

“La profession réalise en moyenne 30 000 actes notariés par an.”

banques sur le marché de l’immobilier. Qu’en est-il pré- cisément ? A.P. : En effet, les banques sont en mesure de financer large- ment un projet immobilier pour un couple en bonne santé finan- cière. Elles sont capables de financer une opération dans sa quasi totalité, sans risquer d’em- mener leur client dans une situation compromettante. Le système aujourd’hui est sécu-

Càd : Entre les agences, les notaires, les particuliers, vers qui se tournent les acquéreurs pour une tran- saction immobilière ? A.P. : En 2002, les agences réa- lisaient 25 % des transactions, les particuliers 69 % et les notaires 6 %. Il m’arrive donc parfois de dire que nos princi- paux concurrents sont les par- ticuliers sur le marché de l’im-

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