Journal C'est à Dire 91 - Septembre 2004

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Commémoration Maîche : une libération en douceur

Grâce aux acteurs de la résistance notamment, les Allemands avaient quitté Maîche fin août, rendant la libération par le 3 ème R.T.A. le 5 sep- tembre moins difficile. Rappel de cette période avec Michel Simo- nin, auteur d’un livre sur la libération dans le Haut-Doubs.

A ncien horloger, Michel Simonin n’a rien d’un historien. Son père lui racon- tait souvent la pério- de de la guerre et de la libéra- tion. Au fil des années, il a col- lecté quelques témoignages, des documents écrits ou sonores, des photographies… Il y a 10 ans, lorsqu’il atteint l’âge de la retrai- te, il décide de rassembler tous ces documents et ces souvenirs pour en faire un livre, dédié à toutes les victimes de la guerre 39-45. “Pages d’histoire de la résistance, de la déportation et de la libération” sorti au milieu des années 90 est réédité cette année avec quelques pages sup- plémentaires en annexe. Un deuxième livre, “…C’était la guerre 39-45”, est sorti récem- ment. On y retrouve les princi- pales étapes de cette période dans le Haut-Doubs. “Dans l’après-midi du 5 septembre, Le Russey et Maîche sont libérés, rappelle Michel Simonin. Les troupes du 3 ème régiment de tirailleurs algériens (R.T.A.) et celles de la 3 ème division d’in- fanterie algérienne arrivent sur le Plateau, après avoir libéré Mouthe, Pontarlier, et Morteau. Les F.F.I. ont accompli leur mis- sion et fait honneur à leur devi- se “vivre libre ou mourir”. Quelques anecdotes ressur- gissent, notamment l’accueil réservé par les Maîchois à ceux qu’ils croyaient être des Amé- ricains : “Depuis plus de 2 mois, les troupes anglo-américaines avaient débarqué en Norman-

château Montalembert, avant d’y revenir le 13 novembre avec Winston Churchill. “Ils se sont rencontrés pour décider de l’at- taque à mener sur le pays de Montbéliard, précise Michel Simonin. Les deux hommes ont déjeuné à l’hôtel du Lion d’Or. Huberte Richard les servit et se rappelle nombreuses anec- dotes, parmi lesquelles Chur- chill frigorifié malgré un radia- teur électrique dans le dos et

die et progressaient régulière- ment. À Maîche, ne sachant pas quelle armée allait les libérer, les habitants avaient décoré leurs fenêtres et les façades de la mairie de drapeaux améri- cains. Finalement, c’était des Africains !” La libération de Maîche se pas- sa en douceur puisque les Alle- mands avaient quitté la ville le 28 août. Pas un coup de feu ne fut tiré et aucun blessé ou

mort ne fut à déplorer ce jour. Michel Simonin rappelle le déroulement de la journée : “Toute la population est rangée en bon ordre devant l’hôtel de ville avec la fanfa- re, le maire Joseph

une bouillotte sur les pieds… Churchill devait ensuite visiter les troupes sur le Lomont mais ce fut finalement annulé en raison du temps épouvantable et de l’état des routes.”

Pas un coup de feu ne fut tiré.

Le général De Gaulle est accueilli avec des fleurs et des discours patriotiques par le conseil municipal et le clergé.

Michel Simonin a pu recueillir le témoignage de cette serveuse et dévoile quelques anecdotes dans son livre. L’attaque du pays de Montbéliard a lieu le lendemain et les troupes quit- tent définitivement Maîche, après une “escale” qui s’avé- ra beaucoup plus longue que prévue. La libération reste pour tous les Maîchois qui l’ont vécue un moment intense, une explo- sion de joie et d’allégresse met- tant fin à plusieurs années noires. ! G.C. Pour le programme des commémorations de la libération de Maîche le 5 septembre, prendre contact avec la mairie au 03 81 64 03 01.

Jeambrun, les autorités et des jeunes filles portant de superbes bouquets de fleurs destinés aux libérateurs. À l’arrivée de la première voiture française ren- trant à Maîche, suivie de la jeep radio et des deux voitures du Génie, c’est une explosion d’en- thousiasme. Les voitures sont aussitôt entourées, submergées par les habitants qui tous veu- lent serrer la main des soldats qui sont venus libérer le pays, leur donner des fleurs ou leur donner l’accolade.” Devant repartir aussitôt, les libérateurs reçoivent en fait l’ordre de ne pas dépasser Maîche. L’avancée ayant été trop rapide, le ravitaillement en essence et l’intendance ne suivent pas. Le 24 septembre, Charles De Gaulle effectue une première visite à Maîche, au

Les généraux De Gaulle et De Lattre de Tassigny, à la sortie de l’hôtel du Lion d’Or.

Rencontre De Gaulle et Churchill au Château Montalembert à Maîche le 13 novembre 1944.

La jeep des libérateurs est prise d’assaut par les enfants.

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