Journal C'est à Dire 91 - Septembre 2004

D O S S I E R

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Col-des-Roches-Neuchâtel

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La route des Microtechniques, version suisse

La déviation de La Chaux-de-Fonds est en cours. Pour celle du Locle et le doublement du tun- nel du Col-des-Roches, il va falloir patienter. Les finances confédérales ne suivent pas.

nières années le tunnel sous la Vue-des-Alpes ou la montée vers Valangin. Chez nos voisins helvètes, les routes sont finan- cées par la taxe sur les carbu- rants. Seulement, de nouvelles règles établies par la Confédé- ration freinent actuellement l’avancée des travaux routiers réalisés dans le canton de Neu- châtel. Pour relier Neuchâtel en voie rapide, il reste deux gros morceaux : les déviations de La

Chaux-de-Fonds et du Locle. Pour La Chaux-de-Fonds, les travaux ont démarré. “Nous sommes actuellement dans la première étape de l’évitement de La Chaux-de-Fonds, entre le Crêt du Locle et l’entrée de La Chaux- de-Fonds précise Marcel De Montmollin, chef du service des ponts et chaussées du canton. La mise en service de ce tronçon qui arrive vers la zone indus- trielle sera effective fin 2006.” Une deuxième étape a été pro- jetée et soumise au peuple neu- châtelois qui en a accepté le prin- cipe par une votation en 2001. “Seulement, on ne sait pas quand et comment cette section sera payée. Nous sommes bloqués pour l’instant” explique l’ingé- nieur cantonal. Cette section traverserait la partie Sud de la ville par un souterrain sous la rue de l’Helvétie et le boulevard de la Liberté, jusqu’au rond- point situé au lieu-dit Le Rey- mond, en haut de la ville. Le deuxième chantier à l’étu- de concerne la déviation du Locle. Là encore, les études ont été lancées sans aucune garan- tie pour le financement de ces travaux. “La Confédération a modifié les règles de sécurité dans les tunnels, ce qui explique que le projet soit au point mort. Le problème est politique et non pas technique.” Avec 23 000 véhicules qui tra- versent chaque jour Le Locle, cité horlogère de 11 000 habi- tants engorgée notamment aux heures “frontalières”, l’idée rete-

A près la frontière suis- se du Col-des-Roches, la route des Micro- techniques se poursuit par la H 20 ( Hauptstrasse 20 ou route principale 20) qui mène

l’automobiliste sur les rives du lac de Neuchâtel. En Suisse, les routes principales bénéficient d’un subventionnement de la Confédération, ce qui a notam- ment permis de réaliser ces der-

nue est de contourner Le Locle par le Nord en souterrain. Un projet ambitieux et coûteux qui se chiffre à 100 millions de francs suisses, soit 66 millions d’eu- ros ! Enfin, il restera pour que cet- te route des Microtechniques

lions de francs suisses (environ 17 millions d’euros). “Le pro- blème, c’est que pour l’instant, les Suisses n’ont plus d’argent pour leurs routes déplore Mar- cel De Montmollin. C’est peut- être une des conséquences de vou- loir jouer aux Suisses tout seuls

côté suisse soit ache- vée, à régler un pro- blème “pas flagrant de prime abord mais indispensable” , la cour- te liaison entre la fron- tière et l’entrée du Locle, avec notamment

en refusant d’entrer dans l’Europe et donc de béné- ficier d’aides de l’Union Européenne” termine-t- il avec philosophie. Alors que l’on pense par- fois nos voisins suisses plus opulents que nous,

Creuser un deuxième tunnel au

Col-des- Roches.

le passage du tunnel du Col-des- Roches. “Un camion et une voi- ture peuvent à peine s’y croiser !” Les autorités cantonales suisses ont donc le projet de creuser un deuxième tunnel à cet endroit, à gauche du premier. Là enco- re, le coût du projet de tunnel (avec l’amélioration de l’accès aux Brenets) se chiffre à 25 mil-

les impératifs d’ordre financier paraissent tout aussi contrai- gnants de l’autre côté de la fron- tière. En Suisse comme en Fran- ce, le mot d’ordre en matière de travaux routiers est incontes- tablement la patience. ! J.-F.H.

Comme ici sur le chantier de contournement de Besançon, le tunnel du Col-des-Roches devrait être doublé. Mais quand ?

Réactions

Que pensent-ils de la déviation ? Commerçants, ils sont directement concernés par les aménagements routiers. À Orchamps-Vennes, à Flangebouche ou à Avoudrey, ils ont chacun leur avis sur la déviation. Commentaires.

Coopérative fromagère de Flangebouche Guy Billotte : “C’est incroyable mais vrai”

Bar-restaurant-boulangerie à Avoudrey Sophie Jockers : “Ce n’est pas une bonne nouvelle”

“É videmment, pour nous, cette déviation n’est pas une bonne nouvelle. On se demande com- ment ça va marcher pour nous.

“N ous ne pouvons pas être mieux placés que ça, c’est incroyable mais vrai ! En 2001, on a déménagé la coopérative du centre du village vers le bord de la future 2 X 2 voies, juste à la sortie de l’échangeur de

Notre peur, c’est que les auto- mobilistes ne sortent pas de cet- te 4 voies. Nous fonctionnons beaucoup avec les habitants du village mais aussi en grande

partie avec les gens de passage qui s’arrêtent le matin ache- ter leur pain, ou avec les ouvriers qui mangent le midi. En même temps, les clients achè- tent leur pain, leurs cigarettes, prennent un petit café… Pour se prémunir, on a prévu d’ins- taller une signalétique sur la 4 voies, on est en train de se ren- seigner pour mettre un pan- neau. La mairie nous a dit aus- si qu’elle prévoyait quelque cho- se pour les commerces d’Avou- drey. Le point positif, c’est qu’Avoudrey disposera de deux entrées et sorties sur la 4 voies, les gens ne seront pas obligés de revenir en arrière pour venir chez nous. Je précise qu’on ouvre tous les jours (sauf le samedi) dès 6 h 30 le matin, notre com- merce fait vivre 5 personnes plus mes parents. Notre avan- tage, c’est aussi de disposer d’un grand parking, notamment pour les poids lourds.” !

Flangebouche. Nous avions pré- vu le coup et je pense que nous aurons des retombées. Cette déviation est donc évidemment une bonne nouvelle pour nous, on devrait récupérer de nou- veaux clients même si nous avons déjà de la clientèle de

Besançon, Pontarlier ou Maîche. On a fait cette nouvelle construc- tion dans la perspective de la déviation, des locaux tout neufs dans un joli site. Nous avons prévu de mettre une pancarte au bord de la 4 voies, ça devrait porter ses fruits.” !

Quincaillerie à Orchamps-Vennes Dominique Pourcelot : “Du pour et du contre”

“D ans une déviation, il y a du pour et du contre. Orchamps-Vennes est dévié depuis 1991 et il est clair que de manière générale, ça n’a pas été bon pour le commerce. Ce qui a compensé, c’est le déve- loppement du village et notamment l’instal- lation de nouveaux services comme un cabi- net de kinésithérapeutes ou une clinique vété- rinaire. Pour ce qui me concerne, nous ne sommes pas sur le tracé de l’ancienne route, la dévia- tion d’Orchamps ne nous a pas vraiment péna-

lisés contrairement à certains de mes collègues comme Jean-Claude Gaiffe et son magasin d’ha- bits ou le café du Chêne. Concernant la tran- quillité du village, une déviation, c’est un plus. Bien sûr, une déviation permet aux gens de se rendre plus rapidement à Besançon, le com- merce rural en subit les conséquences. Pour résumer, en tant que commerçant, je pense qu’une déviation c’est toujours négatif, mais en tant que privé, je suis totalement pour, com- me tout le monde je pense.” !

De nombreux automobilistes s’arrêtent pour acheter leur pain ou leurs cigarettes en passant à Avoudrey.

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