Journal C'est à Dire 88 - Avril 2004
V A L D E M O R T E A U
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Santé
L’hôpital de Besançon est malade
aux médicaments. En effet, le déficit qui se creuse dannée en année a une explication prin- cipale : la hausse des dépenses médicales. Progrès des théra- peutiques et amélioration des techniques de traitement ont obligé le C.H.U. Minjoz à régu- lièrement augmenter les dépenses de groupe 2 (médica- ments), sans que létablissement ne reçoive en proportion les dota- tions équivalentes de la part du ministère. Le directeur général du C.H.U. Minjoz explique le phénomène ainsi : Le déficit que la Franche-Comté devait impérativement se restructurer et séquiper pour rattraper ses retards, notamment en matière de cardiologie, de greffe, de can- cérologie et de maternité. Paral- lèlement, le C.H.U. a tenu à conti- nuer à tenir son rang détablis- sement de référence. Il nétait pas possible de diminuer les dépenses indique Gérard Decour, assumant totalement les déci- sions prises en matières de dépenses médicales. Cette situation a été prise en compte par le conseil dadmi- nistration de lhôpital qui par deux fois déjà depuis 2000, avait refusé de voter le budget du C.H.U., jusquau dernier refus opposé le 17 février dernier pour le budget 2004. Les politiques nationales en matière de san- té ne se sont apparentées quà sest surtout creusé sur des dépenses dinno- vation depuis 1999. À cette date, le schéma régional dorganisa- tion des soins (S.R.O.S.) a indiqué
du replâtrage : chaque année depuis 2000, la Franche-Comté na obtenu que de 0,3 à 0,6 % de plus que la moyenne nationale. La politique consistant à prendre aux hôpitaux riches pour donner aux hôpitaux pauvres a fait long feu. Les éta- blissements les mieux dotés, par exemple en région parisienne, ont su organiser leur résistance. Cette politique de rééquilibra- ge a donc été un échec affirme le directeur général. Le nouveau système de finan- cement mis en place depuis cet- réelle des hôpitaux (un peu sur le principe des établissements privés). Seulement, cette poli- tique est bien timide puisque la dotation à lactivité ne concer- ne cette année que 10 % des recettes, le reste étant toujours calculé sur lancien système. Il faudra du temps pour que lhô- pital de Besançon sorte de sa grave crise financière. À moins que le ministre de la Santé entende depuis Paris les cris de plus en plus forts poussés à Besançon et quil accorde un rebasage financier du C.H.U. Minjoz. Le collectif de défense né le 7 avril dernier souhaite agir avant quil ne soit trop tard et compte sur la citoyenneté et limplication des Francs-Com- tois pour sauver leur hôpital. ! J.-F.H. te année est censé niveler les inégali- tés entre établisse- ments de soins. La dotation sera désor- mais calculée par rapport à lactivité
Le centre hospitalier universitaire de Besançon traver- se actuellement la plus grave crise de son histoire. L’en- volée des dépenses médicales et la sous-dotation de la Franche-Comté par rapport aux autres régions fran- çaises expliquent cette situation plus que tendue.
L a situation financière du C.H.U. Jean-Minjoz sag- grave de jour en jour. Léta- blissement de soins accusera un déficit record de 22 millions deu- ros à la fin de cette année. Pra- ticiens, personnel para-médical, élus, association dusagers et simples citoyens se mobilisent :
ils ont créé le 7 avril dernier un collectif de défense de lhôpi- tal. Son but : alerter les pouvoirs publics des dangers encourus. État lamentable de certains ser- vices, dépenses médicales qui flambent, menaces de suppres- sions de services La sonnette dalarme est tirée. Avril 1984-avril 2004 : triste anniversaire pour lhôpital Jean- Minjoz installé à Planoise depuis 20 ans. Jaurais préféré que lon fête autrement cet événement lâche avec dépit une salariée du centre hospitalier. Comme elle, tous les personnels, quils soient médicaux, para-médicaux, tech- niciens ou administratifs ne cachent plus leur colère. Notre hôpital est en grave danger , Il y a non assistance à C.H.U. en danger , Cest le plus grand hold up du siècle en matière de dota- tions , On a touché le fond, Besançon est le plus mal aimé des C.H.U. français Les mots employés par les différents acteurs bisontins de la santé illustrent tous le même fait : lhô- pital Jean-Minjoz croule sous les déficits et sa situation ne saméliore pas. Et pour cause : depuis 1995, il aurait manqué en cumulé 150 millions deuros pour équilibrer tous les budgets selon Patrick Garbuio, médecin au C.H.U. À qui la faute ? Essentiellement
En fin dannée, le C.H.U. Minjoz accusera un déficit record de 22 millions deuros.
Il y a non assistance à C.H.U. en danger.
Dotations
Le système de dotation des hôpitaux français a changé au 1er janvier 2004. Depuis cette date, le principe de la “tarification à l’activité” est entré en vigueur pro- gressivement. - Lancien système : il reposait pour chaque hôpital sur une dotation globale annuelle. Le ministère de la Santé donnait une enveloppe globale à lAgen- ce Régionale dHospitalisation (A.R.H.) de Franche-Comté qui elle-même la répartissait entre les établissements de la région. Lenveloppe franc-comtoise dépendait de la valeur régio- - Le nouveau système : la tari- fication à lactivité. Cest en fonc- tion de lactivité réelle des hôpi- taux que le budget sera attribué note lA.R.H. Mais ce système est mis en place très progressi- vement. Pour 2004, cette tari- fication ne concerne que 10 % des actes des hôpitaux. Les 90 % restants sont toujours basés sur lancien système. Pour 2005, cela devrait concerner entre 20 et 25 % des recettes, puis à terme, jusquà 50 %. Lautre objectif de ce nouveau système est de rap- procher les pratiques budgétaires du public de celles du privé où il existe déjà une tarification par acte pratiqué. La Franche-Com- té sera gagnante avec ce nouveau système. Logique, elle part de tellement bas. Ce qui change en matière de budget nale du point I.S.A. (indice sta- tistique dactivité), une réfé- rence comptable calculée selon la cote attribuée à chaque acte médical. En clair, le point I.S.A. permet de juger de la pro- ductivité dun hôpital. Plus un point I.S.A. est bas, plus létablissement est efficient, cest-à-dire plus il produit avec moins de budget. Il est donc sous-doté résume lA.R.H. La faiblesse du point I.S.A. en Franche-Comté explique les difficultés actuelles du C.H.U. Jean-Minjoz. Un système de péréquation entre régions riches et régions pauvres devait permettre de rééquilibrer les inégalités. Mais ce système général a été remis en cause cette année.
Les Fins
La fruitière des Suchaux joue la carte Oméga 3
Les 9 éleveurs de la coopérative organisent du 7 au 9 mai les journées du bien-être. Depuis août 2003, ils nourrissent leurs vaches avec de la graine de lin riche en Oméga 3, donnée en complément de la ration herbe-foin. Au pro- gramme : dégustation, réunion et symposium autour d’un sujet d’actualité.
A vez-vous déjà dégus- té un comté ou un morbier fabriqué avec du lait enrichi en Oméga 3 ? Au cours de ces 3 jours de festivité, les produc- teurs vont présenter leurs nou- veaux fromages A.O.C. dont loriginalité consiste à être label- lisés Bleu-Blanc-Cur. Lassociation Bleu-Blanc-Cur a pour mission de promouvoir et de contrôler la qualité des 3. On travaille avec cette asso- ciation depuis 2 ans. On a com- mencé par des essais. Comme lexpérience sest avérée concluante, on a poursuivi et développé cette collaboration. Tous les sociétaires de la frui- tière adhèrent désormais à la démarche. On complète lali- mentation des vaches avec des graines de lin selon les pres- criptions des cahiers des charges Bleu-Blanc-Cur. Cette ration sintègre sur une base foin-her- be , indique André Taillard, le président de la coopérative fro- magère des Suchaux. Les vertus du lin sur les vaches produits alimen- taires introduisant des graines de lin et qui contribuent ainsi à couvrir nos besoins en Oméga
sont connues depuis longtemps. Les anciens ladministraient sous forme bouillie à leurs bêtes, ce qui avait pour effet de leur redonner un coup de fouet. La plante est aujour- dhui conditionnée en granu- lés. La fruitière des Suchaux est lune des premières à senga- ger sur ce créneau. Certains pourraient y voir une habile stratégie commerciale. Lidée dégustation à laveugle effec- tuée entre un comté normal et un comté Oméga 3, on a tous préféré le second produit. On tient à montrer au grand public que des vaches bien nourries offrent des fromages de qua- lité nutritionnelle supérieure. Durant ces 3 jours, les éleveurs des Suchaux animeront des ateliers ludiques et pédago- giques autour de la fabrication du fromage. La journée du ven- dredi est réservée aux écoles et aux groupes. Le grand public sera accueilli le samedi et dimanche. Autre rendez-vous dimportance, lassociation Bleu- nest pas de tomber dans un panneau à la mode. On est per- suadé du bien-fon- dé de la démarche. Au cours dune
Blanc-Cur profite de lévé- nement pour organiser son assemblée générale aux Fins le vendredi 7 mai. Bleu-Blanc-Cur regroupe 125 adhérents issus de tous les sec- teurs agricoles. Cette filière présente plusieurs originali- tés. Cest un exemple unique de gestion collective dune marque, de filière dont lor- ganisation est basée sur une notion dobligation de résul- tats et de filière qui intègre à la fois des notions de santé, de plaisir, de traçabilité, de bien-être animal. Lautre grand temps fort de ces journées du bien-être se déroulera le 8 mai de 15 heures à 17 h 30 au théâtre des Fins avec un sym- posium sur la nutrition. Ouvert à tous, il sera animé par le doc- teur Michel de Lorgeril. Ce cardiologue est lauteur dune étude clinique conduite en 1990 sur 300 patients ayant subi un accident cardiaque. Il a démon- tré que la consommation dOméga 3 permettait de rédui- re de 80 % le risque dun nou- vel accident cardiaque. Cette étude fait référence dans le monde scientifique et médi- cal. ! F.C.
On est persuadé du bien-fondé de la démarche.
La fruitière des Suchaux est lune des premières à sengager sur la filière lin riche en Oméga 3.
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