Journal C'est à Dire 88 - Avril 2004
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Des pratiques régionales S P O R T
Réaction
Le dopage gangrène le sport Même si elles sont plus marginalisées, des pratiques de dopages sont consta- tées au niveau du sport régional, où il n’y a pourtant pas de grands enjeux.
Alain Garnier : “La tentation du dopage est très précoce” Directeur médical de l’Agence Mondiale Anti-dopage, le docteur Alain Garnier, habi- tant de Montfaucon, confirme que le dopa- ge se rencontre dans tous les sports et à tous les niveaux.
D es pratiques de dopage sont constatées à tous les niveaux du sport et façon plus où moins coutumiè- re suivant lexigence de la dis- cipline comme la montré la récente affaire du C.C. Étupes. Patrice est un ancien cycliste du Haut-Doubs qui a couru par- mi les élites, et notamment aux côtés des coureurs du V.C.C.M.M. Il a toujours refu- sé de se doper, sans ignorer les pratiques du peloton en ama- teur. Jusquau niveau élite, on peut tourner sans se doper. Cer- tains prennent pourtant le risque. Pas vu pas pris. Quand en amateur des coureurs sont capables de museler un peloton pendant 150 kilomètres à cependant sans commune mesu- re avec les traitements dis- pensés au niveau profession- nel. En régional, cest du petit dopage et la pratique est mar- ginalisée. Des coureurs fourrent par exemple des pilules dans des pâtes damande. On appel- le ça de la pâte damande aux yeux. Certains vont plus loin et prennent du Kenacort (corti- coïde), cest un anti-inflamma- toire qui permet davoir moins 48 km/h de moyenne, on peut douter quils ne boivent que de leau claire dit-il. Les doses et les pro- duits consommés sont
mal. On tire une ou deux dents de plus sur le vélo et on récu- père mieux, mais attention aux effets secondaires. Dans les clubs régionaux, ces pratiques se pas- sent toujours au nez et à la bar- be des dirigeants. Par contre, chez les pros, je ny crois pas une seconde. Le problème des cyclistes est quils pensent que la vie sarrête au vélo. Certains sont prêts à tout pour réussir. Pour sapprovisionner, Patri- ce évoque différents systèmes. Il existe des filières. Il suffit de connaître un coureur profes- sionnel par exemple qui vous introduit dans le réseau et vous pouvez vous procurer des pro- duits. Quand on a largent, on peut trouver très facilement. qui délivre le produit. À plu- sieurs reprises, jai délivré de la carnitine à des sportifs, un produit tout à fait autorisé qui dope le muscle. Ça permet daméliorer la performance. Quand une personne arrive à lofficine avec une ordonnance pour de la testostérone, on ne suppose pas forcément quelle peut lutiliser à des fins de dopa- ge. Pour certains produits qui figurent parmi les substances La filière plus clas- sique consiste à obtenir une pres- cription dun méde- cin et de sadresser à une pharmacie
dopantes, il ny a même pas besoin dordonnance. Ils sont en vente libre explique cette pharmacienne. Depuis deux ans, une campagne dinformation a été lancée au niveau national auprès des pharmaciens. Au moment de délivrer le produit, les logiciels de gestion des médicaments indiquent instantanément le risque de retrouver des traces de la substance dans le sang ou les urines. Le patient sait de quoi il en retourne, mais rien ne lempêche de passer à lac- te. Après tout, sil nest pas contrôlé Du côté des instances du cyclis- me régional, on sinterroge en particulier depuis la récente affaire qui a éclaboussé le C.C. Étupes. Par moment, je me demande où va le cyclisme. Quand je vois cette énergie dépensée par les bénévoles et que tout cela est mis par terre car quelques individus gan- grènent le système par leurs pra- tiques, cest décourageant sin- digne Gilles Da Costa, vice-pré- sident du comité régional de cyclisme. Lhomme croit au sport propre, mais une telle ambition passe par la formation et lin- formation des jeunes auxquels il faut donner le plaisir de cou- rir pour le plaisir. ! T.C.
C est à dire : Le sport est-il concerné par le dopage à tous les niveaux ? Alain Garnier : Le dopage peut commencer chez les jeunes sportifs névoluant pas à des niveaux élevés. Il faut cesser de penser que le dopage ne concerne que le haut niveau. En revanche, il existe une hiérarchie des produits et des coûts. Heureu- sement, je dirais que cet élément économique pro- tège encore les jeunes du dopage car ils nont pas les moyens financiers de se payer les substances illicites. Néanmoins, la tentation du dopage est très précoce et doit être prévenue à tous les niveaux par léducation. Càd : Comment lex- pliquez-vous ? A.G. : La base du pro- blème est quil faut repo-
ser la question du pour- quoi fait-on du sport et dans quel objectif ? Quand on est prêt à recourir à tous les moyens pour assouvir ses ambitions, il faut savoir quon prend des risques. Le sportif doit se poser cette question que sa vie sportive nau- ra quun temps et ne mérite pas le sacrifice de sa santé malgré largent et les pressions. Le second point sadresse
Alain Garnier est directeur médical de lAgence Mondiale Anti-dopage basée à Lausanne.
Par moment, je me demande où va le cyclisme.
nements à répétition, qui poussent le sportif à un moment donné à se doper pour tenir le ryth- me avant de le faire pour tricher. Càd : Le fait dêtre proche de la frontiè- re favorise-t-il le dopa- ge en Franche-Com- té ? A.G. : Souvent, on entend dire quil est pos- sible de sapprovision- ner plus facilement en
Suisse de produits dopants quen France. Cest faux. Mais cest partout pareil, il existe des médecins qui pres- crivent des produits illi- cites car ils ont des affi- nités avec tel ou tel spor- tif. Cest la même chose pour le pharmacien. Il existemalheureusement des brebis galeuses par- tout. ! Recueilli par T.C.
Lélément économique protège encore les jeunes.
aux médecins et aux entraîneurs qui doivent se demander sils adap- tent les règles du sport aux capacités des spor- tifs, ou si cest le spor- tif qui doit sadapter aux règles. Cest toute la question du cumul des compétitions, des entraî-
Mécanique
L e 2 mai, lentente sporti- ve du pays maîchois (E.S.P.M.) organise, au sta- demunicipal deMaîche, un tour- noi de football pour les poussins. Une centaine de footballeurs en herbe licenciés dans les clubs de Maîche, Pierrefontaine-les- Varans, CourteFontaine, Les Écorces, Frambouhans, Char- quemont et le Tennis-Club de Maîche vont tenter de décrocher la victoire lors de la première édition de cette compétition ami- cale inter-poussin. LE.S.P.M. présente trois équipes. On a un bon groupe. Ce sont des gamins qui ont entre 8 et 9 ans. Ils assu- reront la relève dans quelques années indique Philippe Cher- vet, entraîneur des poussins. Il y a de la graine de champion sur le Plateau, car un jeune a été détecté par le F.C. Sochaux, club victorieux de la coupe de la Ligue. Une victoire qui stimule le recrutement chez les plus jeunes. Des résultats comme ceux du F.C. Sochaux poussent les gamins à sinvestir dans le foot. Les Sochaliens leur don- nent des ailes sur le terrain. Un enthousiasme qui sera palpable la journée du 2 mai qui se ter- minera par un concours de penal- ties pour les enfants et les adultes, avec de nombreux lots à gagner. ! Les poussins de Maîche sont les rois du stade Football
re, le groupe mortuacien organise de façon régulière des balades. Il accueille aussi des clubs dautres régions qui se déplacent dans le Haut-Doubs pour un Aujourdhui, le club de 4 x 4 du Val de Morteau compte 25 licenciés. Des ama- teurs avertis prêts à faire partager leur passion. ! Le 4 x 4 peut rimer avec nature Le club de 4 x 4 du Val de Morteau a différents projets qui donnent une autre image de la pratique de ce sport mécanique souvent décrié. week-end. Pour lannée prochaine, plu- sieurs projets sont en préparation. Deux membres du club sont en train de créer un 4 x 4 un peu spécial qui leur per- mettra de participer aux rencontres de trial. De leur côté, les amateurs daven- ture mettent en place leur second voya- ge en Afrique. Après la Tunisie, les Mor- tuaciens envisagent de partir en Libye en 4 x 4 en décembre prochain pour une durée de deux à trois semaines. Au pro- gramme, dabord le désert.
L e 4 avril dernier, le club de 4 x 4 du Val de Morteau a partici- pé à la journée des chemins. Une opération dont la finalité est de dégager des voies forestières, pour faciliter la circulation de lensemble des usagers de la forêt. Léquipe sest concen- trée sur un chemin entre Fournets-Lui- sans et Orchamps-Vennes encombré par les ronces et des branchages. Ce nest pas un hasard si ce club qui exis- te depuis 2 ans tient à sinvestir dans ce type dactions. Pour nous, cest impor- tant, afin de faire évoluer limage que les gens ont du 4 x 4. Il est encore souvent considéré comme bruyant et saccageur. comme des usagers normaux. Le mes- sage que fait circuler Ismael Mathis, pré- sident du club, a encore quelques diffi- cultés à passer auprès du grand public, comme des municipalités. Nous cher- chons actuellement un terrain vague pour pouvoir pratiquer le trial. Mais les élus et les agriculteurs sont assez réticents. Nous restons patients. Au crédit du club, on peut imaginer jus- tement quun terrain réservé à la pra- tique de ce sport mécanique éviterait que quelques amateurs de 4 x 4 peu scru- puleux aillent se défouler dans les pâtures. Car ces pratiques isolées jet- tent le discrédit sur lensemble de la dis- cipline. Pour tenter dinverser la tendance, et montrer que 4 x 4 peu rimer avec natu- Nous cherchons un terrain vague pour pratiquer le trial. Ce nest pas le cas, lorsque nous par- tons en balade, nous suivons les cartes I.G.N., on passe par des che- mins commu- naux, balisés,
Renseignements : 03 81 68 21 26
Le club de 4 x 4 du Val de Morteau cherche à changer limage de cette discipline à travers différentes actions.
Renseignements : 06 73 02 00 48
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