Journal C'est à Dire 87 - Mars 2004

V A L D E M O R T E A U

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Circulation

Des ventes qui augmentent de 300 %, des homologations par les constructeurs de plus en plus systématiques, des créations d’associations… Le quad connaît un véritable essor depuis peu. Le point sur la situation dans le Haut Doubs. Le quad en plein essor

À Orchamps-Vennes, l’en- treprise de matériel agri- cole Petit a vendu 70 quads en 2003. D’abord employés par les exploitants agricoles, les quads sont en passe de devenir davantage utilisés dans le cadre des loisirs. “La plupart des ventes que nous réalisons concernent une utilisation de loisirs, explique Pascal Petit. Ce sont plutôt des

tous les chemins cadastrés. “Dans la même lignée que l'association Team Quad 25, continue Franck Silvant, nous souhaitons orga- niser une ou deux grosses randos par an, en prenant garde au res- pect de la nature et de l'envi- ronnement en général. Il faut tenir compte des chasseurs, des V.T.T., et de tous les autres utilisateurs de ces terrains. C'est d'ailleurs également pour cette raison que nous souhaitons trouver un ter- rain d'entraînement. Les qua- deurs pourront ainsi s'y exercer au niveau sportif, ce qu'ils ne peu- vent pas faire sur les chemins de randonnée.” Les 17 et 18 avril prochains, l'as- sociation organise un week-end portes ouvertes, à côté du collè- ge Mont-Miroir à Maîche. Il sera possible de découvrir et essayer le quad, grâce à un circuit enfant et à une piste ouverte à tous, pro- priétaires de quad ou non. Ce week-end sera également l'oc- casion de prendre les inscriptions pour l'année 2004 et de peut-être trouver un terrain pour la pra- tique du quad. ! G.C.

les échanges, au niveau méca- nique par exemple. Et surtout, nous cherchons un terrain de 4 à 5 hectares à louer, hors habi- tation pour ne pas gêner les rive- rains.” Ce terrain servirait de siège social à l’association et de base de ren- contre pour tous les quads. L’as- sociation y ferait plusieurs pistes, pour correspondre aux différentes

disciplines. Il en existe 4 princi- pales : le quad enfant, la randon- née, la compétition et le trial. Quant à

hommes qui viennent acheter, mais après, les femmes s'en servent éga- lement. Pour un quad 50 (pour les enfants) il faut compter environ

À la recherche d’un terrain de 4 ou 5 hectares.

la législation concernant les quads, elle est bien définie. “Les quads peuvent rouler sur les routes dès lors qu'ils possèdent une plaque d’immatriculation avec le numéro d’exploitation, un gyrophare et des outils attes- tant de l'utilisation du quad, explique Pascal Petit. Peuvent également rouler les quads homo- logués par les constructeurs.” D’après Franck Silvant, les constructeurs sortent de plus en plus de quads homologués, notamment les constructeurs taï- wanais. “Il y a un gros boom par rapport à ça ! On compte 19 000 homologations en France. Et les ventes ont augmenté de 300 % !” Quant aux randonnées, les qua- deurs sont autorisés à passer sur

2 000 euros, 6 000 pour un quad 250 et 10 500 pour un quad 700.” Sur le plateau de Maîche, une association s’est créée début février : Haut-Doubs Quad. Une quinzaine de membres en font déjà partie. “Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de quad sur la région de Maîche, présente Franck Silvant, prési- dent du club, d'où l’idée de créer une association. En décembre der- nier, nous avons fait un recense- ment et avons compté 70 quads sur le plateau. Aujourd’hui, l’as- sociation propose de faire des ran- données, en essayant de sécuri- ser le plus possible et en respec- tant la nature et le bien d'autrui. Nous ne sommes pas des bar- bares ! Nous privilégions aussi

Renseignements : Haut-Doubs Quad Franck Silvant 06 84 43 45 79

L’engin motorisé à quatre roues est de plus en plus visible sur les routes du Haut-Doubs.

Réforme

Un réseau de correspondants

Loup et lynx en terre jurassienne

Attendue depuis longtemps, cette reconnaissance est prise en compte par le gouvernement dans le cadre de la loi sur le développement rural. Première mesure prise en début d’an- née : une T.V.A. à 5,5 % pour les activités des centres équestres. Un statut agricole bientôt accordé aux centres équestres

En 2003, des indices de présence d’un loup ont été relevés dans l’Ain. Espéré ou redouté, le retour de l’espèce dans le massif jurassien est une hypothèse désormais tout à fait plausible. Bien installé dans l’Ain et le département du Jura, le lynx poursuit son expan- sion territoriale vers le nord.

U ne revendication qui remon- te à une vingtaine d’années. Considérant qu’ils font par- tie intégrante du monde rural, ne serait-ce par le fait qu’ils coti- sent à la M.S.A., les centres équestres se sentaient floués vis- à-vis des agriculteurs. “Les milieux, les rythmes de travail, les contraintes, les préoccupations sont les mêmes. Tous les centres équestres sont producteurs équins. Cette acti- vité d’élevage génère des besoins alimentaires, des frais vétérinaires identiques à ceux d’une exploita-

té. “Actuellement en cours de dis- cussion à l’Assemblée, la loi sur le développement rural prévoit de classer les centres équestres dans le monde rural. Si ce texte passe, ils auront tous le même statut agri- cole et ils dépendront de la Chambre d’agriculture.” Grâce à cette évolution, les centres équestres auront les mêmes droits que les agriculteurs : primes d’ins- tallation, aides diverses, prêts à taux réduits, possibilités d’acheter des terres aux mêmes conditions. Les collectivités devront également

S i retour du loup il y a, il sera très encadré. L’an dernier, deux crottes ont été ramassées dans l’Ain : aux Plans d’Hotonne et à Neuville-sur-Ain. “Il s’agit du même individu probable- ment de passage dans ce sec- teur. Le retour du loup s’ac- compagne forcément d’une stra- tégie de contrôle qui reste enco- re à définir dans le cas du mas- sif jurassien. Il n’y aura peut-être jamais de loup dans

adapter dans le cadre de la convention de Berne, un cer- tain nombre de recommanda- tions au sujet du loup, en ver- tu desquelles le grand préda- teur est accepté sur un terri- toire si celui-ci répond aux cri- tères de viabilité de l’espèce. Des critères qui ne sont pas seulement environnementaux. En France, la présence du loup est tributaire de l’enveloppe allouée au dédommagement des attaques. Ce budget est de

réviser les modalités d’at- tribution des terrains communaux. La loi de finance 2004 a anticipé cette reconnaissance avec l’application du taux réduit de T.V.A. aux acti- vités des centres équestres dès le 1 er jan-

tion agricole, d’où cette demande de la Fédé- ration Française d’É- quitation d’uniformiser les statuts” , explique Michel Lombardot, le président du Comité départemental d’équi- tation.

le Haut-Doubs” , explique Éric Mar- boutin, responsable des études conduites sur le loup et le lynx à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

plus en plus serré depuis le change- ment de gouverne- ment, une contrain- te laissant sous- entendre un zonage limité aux secteurs déjà occupés.

Les centres équestres auront les mêmes droits que les agriculteurs.

L’an dernier, on a relevé 5 cas d’attaque sur des moutons.

vier. “La T.V.A. à 5,5 % concerne tout ce qui tourne autour des acti- vités du cheval en tant que produit : enseignement, élevage, prises de pension. En revanche, les activités à caractère commercial : héberge- ment, restauration des cavaliers et spectacles ne sont pas concernés. Quand on sait qu’un centre équestre génère en moyenne un chiffre d’af- faires de 100 000 euros, le gain n’est pas anodin. Cette mesure va don- ner un peu d’air aux structures. Elle facilitera l’embauche de per- sonnel” termine Michel Lombar- dot. !

Jusqu’à présent, seuls les pro- priétaires de terres pouvaient pré- tendre au statut agricole. Quelques centres équestres répondaient à cette obligation mais beaucoup n’avaient pas les moyens d’inves- tir dans l’acquisition de terrain. De plus, quand l’occasion se présen- tait, la réglementation avantageait les agriculteurs qui bénéficiaient du droit en préemption. Le contex- te a évolué avec l’arrivée du gou- vernement Chirac au pouvoir. Sou- cieux de favoriser le développement de la filière équestre, le législateur a entrepris de redéfinir la rurali-

Le lynx suscite relativement peu de controverses. On esti- me qu’il y a sur l’ensemble de la chaîne jurassienne entre 70 à 90 individus dont les 2/3 sont côté français. “Les premiers lynx ont été réintroduits par les Suisses au début des années 70. L’espèce a ensuite “coloni- sé” le département de l’Ain où la densité semble proche des capacités d’accueil. Les jeunes migrent maintenant vers d’autres massifs forestiers dans le Jura et le Doubs.” Le lynx semble mieux toléré que le loup.

La régulation de l’espèce pro- cède de différents scénarios. Le zonage consiste en un can- tonnement à l’intérieur d’une zone géographique comme le massif alpin par exemple. Le contrôle peut se faire en régu- lant l’évolution spatio-tempo- relle des populations, c’est la gestion adaptative. La troi- sième stratégie combine les deux autres. À l’échelle euro- péenne, la L.C.I.E. (Large Car- nivore Initiative for Europe) qui réunit des biologistes a fait

Le loup de retour dans le Haut-Doubs ? Cette question suscite toutes les hypothèses.

Suscitant probablement moins de craintes, il cause également moins de dégâts. “L’an dernier, on a relevé 5 cas d’attaque sur des moutons dans l’Ain et le

Jura. En France, le lynx tue 250 à 300 brebis contre 2 500 attribuées au loup.” ! F.C.

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