Journal C'est à Dire 87 - Mars 2004

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V A L D E M O R T E A U

L’hôpital gère son patrimoine 40 hectares de forêts, une ferme, et l’Hôtel-Dieu, voilà ce qui reste du patrimoine de l’hôpital de Morteau dont une partie a été vendue pour financer les opérations d’investissement de l’établissement de soin. Morteau

C’ est une facette que l’on connaît moins des hôpitaux français. La plupart d’entre eux sont propriétaires de biens extérieurs qui résultent de legs fait par des âmes charitables au cours de l’histoire. L’hôpital de Morteau a aussi son patrimoine. Il correspond à 40 hectares de forêts répartis sur les communes de Villers-le-Lac, Montlebon et Grand’Combe-Chateleu. L’établissement de soins possédait aussi trois fermes dont deux ont été vendues au début des années 70. La troisième, d’une trentaine d’hectares, située sur le Mont de Grand’Combe-Chateleu est un bien inaliénable conformément à la volonté du bienfaiteur. “En ce moment, nous sommes en train de la relouer à un jeune agriculteur, car l’exploitant précédent bâtisse située à proximité de la M.J.C. ne peut pas être vendue. Par contre, en partenariat avec Habitat 25, l’hôpital a choisi de la rénover pour en faire 11 logements sociaux. “Dans l’ensemble, ces dons datent du XIX ème siècle. Ils provien- nent en grande partie de Jean-François Cupillard qui était percepteur de Morteau en 1840. C’est sa bienfaitrice, qui a légué cet héritage en 1880” rap- pelle Michel Loichot. Aujourd’hui, ce patrimoine est estimé à 245 000 euros. Les recettes qui en découlent, lorsqu’il y a vente de bois, ou d’une ferme comme ce fut le cas dans le passé, contribuent à financer les projets de rénovation, d’aménagement ou d’ex- tension de l’établissement de soins. “Il y a une trentaine d’années, le produit de la vente de la est parti en retraite” indique Michel Loichot, directeur de l’hôpital et garant de l’intégrité du patrimoine. Au centre-ville de Morteau, l’établis- sement est également propriétaire de l’Hôtel-Dieu. Pour les mêmes rai- sons évoquées précédemment, cette

ferme des Fontenottes, et de celle située au lieu- dit sur la Vigne a été réinvesti.” Plus récemment, au milieu des années 90, l’hô- pital a reçu un legs de 45 000 euros, somme qui a servi en partie “à rénover le centre de long séjour.” Pour ce type d’opération, l’hôpital exploite aussi ses forêts qui génèrent des richesses. “Certes, il y a eu le désagrément de la tempête qui fait que nous n’avons pas pu procéder à des ventes importantes. Par contre, tant que possible, on cherche à capitaliser le bois. Par exemple, pour créer le centre de long séjour, nous avons fait une coupe exceptionnelle en 2000-2001.” En termes comptables, le patrimoine est un budget annexe qui ne rentre pas directement dans le budget de fonctionnement de l’hôpital. Seul y figure le résul- tat et l’excédent est directement injec- té dans l’investissement. modeste, est sans commune mesure avec cer- tains autres établissements de soins français, dont les recettes des biens leur donnent une capa- cité d’autofinancement suffisante pour couvrir les projets d’investissement. Le patrimoine est une source d’iniquité entre les hôpitaux. “Les Hospices de Lyon sont les premiers propriétaires d’appartement dans l’agglomération lyonnaise. Dijon, Strasbourg ou Colmar ont des vignes et des caves” souligne un observateur de la santé. “La recette des vignes des Hospices de Beaune leur permet de pratiquer un prix de journée excep- tionnellement faible à la maison de retraite” pour- suit Michel Loichot. Dans ce cas, le patrimoine profite au quotidien à tous les usagers. ! T.C. Actuellement, les legs d’âmes bien- faitrices se font plus rares. En tout cas, ils ne sont plus aussi importants qu’au XIX ème siècle. Le patrimoine de l’hôpital de Morteau, somme toute

“Dans l’ensemble, ces dons datent du XIX ème siècle.”

L’Hôtel-Dieu, propriété de l’hôpital, a été rénové pour en faire 11 logements sociaux.

En bref

Villers-le-Lac

L’Évasion Tonique porte sa capacité d’accueil à 150 places Situé sur les hauteurs de Villers-le-Lac, ce centre a rouvert ses portes en février 2002. Un lifting s’imposait pour répondre aux attentes de la clientèle. La première phase d’importants travaux débute à l’automne.

" Vide-grenier À l’occasion de sa 15 ème édition, la grande foire du 1 er mai de Mont- lebon offre aux personnes inté- ressées la possibilité de venir vider leur grenier. Les inscriptions peu- vent s’effectuer dès maintenant, et ce, avant le 25 avril en appelant le 03 81 67 33 05 ou le 06 82 22 94 92. " Frontaliers Le Groupement Transfrontalier Euro- péen vient d’éditer un livret pratique consacré à l’assurance de soins des transfrontaliers. Ce domaine a connu en quelques années de nom- breuses évolutions. Entre C.M.U., L.A.mal et assurances privées, le travailleur frontalier se trouve face à un véritable casse-tête. Ce livret concerne les travailleurs frontaliers et leur famille, les rentiers, les Suisses résidant en France et les étudiants. Disponible sur simple demande. Rens. 03 81 68 55 10. " Lycée Le lycée Edgar-Faure de Morteau ouvre ses portes le samedi 3 avril de 8 h 30 à 12 h 30. Le proviseur et les équipes pédagogiques invi- tent les personnes intéressées à découvrir toutes les formations générales, techniques et profes- sionnelles proposées au lycée mor- tuacien.

L es dortoirs transformés en chambres familiales. L’opé- ration illustre l’évolution des mœurs en matière de tou- risme collectif. Le confort l’em- porte désormais sur la rustici- té d’où la nécessité pour un centre comme l’Évasion Tonique de pro- céder à une remise au goût du jour. “Après travaux, on dispo- sera de 50 lits supplémentaires, ce qui portera notre capacité à 150 places. Cette première pha- se de travaux comprendra la réfec- tion des cuisines et de la salle de restauration” , explique Véronique Lorenzoni. Directrice de l’établissement depuis deux ans, elle est par- venue à remettre sur les rails une affaire qui ne se portait pas au mieux. À l’automne 2002, après 8 mois d’ouverture, la fré- quentation se situait aux envi- rons des 11 000 nuitées. L’année suivante, ce chiffre progressait de 18 % par rapport à l’exerci- ce précédent. “La clientèle est constituée à 70 % par les groupes, le reste concerne les familles. On travaille beaucoup avec les comi- tés d’entreprises. On a encore des efforts à faire, notamment vis-à- vis des scolaires et des seniors à profil sportif.” L’Évasion Tonique propose un large panel d’activités qui varie au gré des saisons : ski de fond, raquettes, ski alpin en hiver, ran-

donnée pédestre, tir à l’arc, V.T.T. en été, le tout complété par des visites de sites historiques et muséographiques. “On cherche à profiter du potentiel piscicole en mettant en place des séjours pêche. C’est une façon de se démarquer.” Avec Véronique, 10 personnes travaillent au sein de cette structure associative. La fin de l’année 2004 sera mar- quée par le retrait de L’Évasion Tonique du groupe Loisirs Vacances Tourisme qui assure la promotion d’une soixantaine de

d’une piscine couverte avec sau- na et hammam, la modernisa- tion de tous les pavillons, la valo- risation des abords. On part sur une esthétique assez “nature” pri- vilégiant l’utilisation de maté- riaux comme le bois.” Ce projet ne manque donc pas d’ambition. Les centres d’accueil de cette importance sont plutôt rares dans le secteur. Véronique croit dans les potentialités touristiques locales même si elle déplore par- fois le peu d’intérêt manifesté par les collectivités locales vis-

centres d’accueil en France. “L.V.T. vient de fusionner avec le groupe Cap France. On quitte ce réseau pour en intégrer un autre plus modeste, celui de “Vacances

à-vis de l’économie touristique. “Il ne faut rien attendre des autres. Cet hiver, on s’est débrouillé tout seul pour mettre en place des navettes de car transportant les

Construction d’une piscine couverte avec sauna et hammam.

actives”. Les gens d’ici identifient encore le centre sous le sigle L.V.T. Comme on retrouve ces lettres dans L’Évasion Tonique, beau- coup font la confusion. On va s’ef- forcer de corriger cette erreur.” La directrice remercie en pas- sant tous les partenaires qui apportent leur contribution au programme de rénovation, lequel bénéficie d’aides du Département, de la Région, de l’Europe ainsi que de l’Agence Nationale des Chèques Vacances. “En 2005, on lance la seconde tranche des tra- vaux comprenant la construction

clients au départ des pistes du Mont Meusy et du Chauffaud. Les touristes sont ravis du domai- ne skiable. Je pense qu’un peu plus de promotion ne ferait pas de mal. Autre exemple, en dehors de l’office de tourisme, c’est assez compliqué de se procurer un plan des pistes.” Des petits détails pas forcément onéreux mais bien utiles. Le tourisme a certaine- ment sa place dans l’économie du Pays Horloger, encore faut-il y croire. Le reste n’est qu’une affaire de volonté… ! F.C.

Véronique Lorenzoni, la directrice croit dans les potentiali- tés touristiques locales.

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